jeudi 25 avril 2013

Improvisation de neuf minutes pile et bien chronométrées

On ne refait pas le monde en dix minutes.

Peut-être en onze minutes.

Mais pas en-deçà.

Il ne me reste que neuf minutes pour écrire.

Donc, je ne changerai pas le monde ce matin. Ni hier.

Et demain? Bah! Je serai là pour me divertir d'être encore là.

Pour les quelques minutes dont je dispose encore pour pianoter au gré de mes humeurs, comme un jazzman qui aurait besoin d'un bon café, eh bien je pourrais les passer à vous raconter quelque chose de potable, bien que dénuée de consistance, une improvisation sur le thème que vous voudrez, tiens.

Vous avez une idée? Hum...

J'attends...

...

Okay. Je vais me débrouiller tout seul.


***

Il était une fois un saltimbanque qui ne comprenait pas grand' chose en la sagesse des banquiers.

Il s'appelait Renaud Dépôt. Et ce n'était même pas un surnom, Renaud Dépôt. C'était son nom. Il y a des tas de Belges qui s'appellent Dépôt. Et Renaud, évidemment, n'était pas Belge. Si c'est possible en Belgique, enseigne la sagesse populaire, c'est possible partout.

Renaud Dépôt ne faisait rien d'autre de sa vie que de s'amuser à maigrir. Plus il s'amusait, plus il maigrissait. Et il avait beau amuser les autres qu'il n'en survivait pas moins. Mais bon, il était le type qu'il fallait pour faire le clown dans un cinq à sept de bureau ou bien un party quétaine.

Renaud travaillait pour la firme L'Excelsior. C'était une firme tenue par Firmin Minwi, un gars pas fiable qui ne payait pas ses employés au moment voulu, par négligence ou bien pour une raison qui nous échappe. L'Excelsior organisait des partys clés en main avec le service de traiteur, la musique et les saltimbanques, dont Renaud Dépôt, triste sire qui recevait tout juste le salaire minimum à temps partiel pour son rôle de Gratton Le Laveur, une misérable mascotte aux allures de gros rat masqué.

Pour ce qui est de la sagesse des banquiers, elle était bien sûr inconnue de Renaud Dépôt.

Tout aussi bien que de vous et moi.

Autrement, le monde aurait le tournis.

2 commentaires:

  1. J'étais pas venu faire mon tour depuis belle lurette comme disent les fleuristes. T'es toujours super tripant à lire mon vieux kriss et je vais revenir plus souvent ...

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