Je suis apparenté d'abord et avant tout aux archétypes provenant de mes plus lointains ancêtres, dont Zbrow, un lézard qui venait à peine de sortir de sa coquille.
Puis il y a eu Zwip, un lézard qui conservait sa progéniture dans son ventre plutôt que de péter des coquilles. Zwip et Zwopette engendrèrent des tas de petits rats à face de singe. Puis des singes à visage humain.
Quelques millions d'années plus tard apparurent les Bouchard, les René, les De Cotret, les Lefebvre, les Létourneau, les Lemire, les Dubé... familles bien québécoises et sans doute un peu métisses auxquelles je me rattache de par mon arbre généalogique...
J'ai le vertige parfois de penser que je suis tout ça, sans compter ce que j'y rajoute tous les jours, comme si je n'avais pas déjà suffisamment de mémoire génétique à explorer pour le bénéfice de mon lectorat avide de curiosités littéraires anodines.
J'ai le tournis rien qu'à voir notre soleil, une étoile parmi tant d'autres perdue dans une galaxie parmi des milliards et plus encore de galaxies connues et inconnues, dans un monde où les dimensions ne sont pas clairement établies, où le temps n'est pas tout à fait la mesure de toute chose, où l'impossible peut devenir possible et le possible de la tarte aux oeufs...
Le je planté au milieu de tout ça n'est pas nécessairement le coeur de l'univers. Cependant, on n'a pas d'autre coeur pour réfléchir à tout ça. Et quand le coeur flanche, il est trop tard pour penser à Zbrow, Zwip et Zwopette. Même si l'on va sans doute repasser par tous les stades de l'évolution dans notre voyage vers l'Inconnu qui marquera la fin de notre monologue.
Au dernier couic, on crânera moins.
Déjà, je m'y perds un peu.
De quoi parlait-on déjà?
Ah oui! Nous parlions de tout et de rien.
Comment peut-on juger de la valeur d'une créature aux yeux de l'univers tout entier?
Comment peut-on la ravaler à rien pour servir quelque crotte idéologique qui ne vaut rien du tout?
Il y a des milliards de galaxies, des milliards d'étoiles et des milliards de planètes. Je dis milliards parce que je ne sais pas compter au-delà. Dépassé un milliard je ne sais même plus de quoi l'on parle. Je me fais vieux et c'est à peine si je me rappelle ma table de multiplication.
De quoi parlait-on déjà?
Je ne sais plus.
Les pissenlits sont en fleurs.
Il fera 22 Celsius aujourd'hui.
C'est le printemps.
Les oiseaux chantent.
Les bourgeons sont sur le point d'éclater.
Je serais bête d'oublier ça...
lundi 29 avril 2013
jeudi 25 avril 2013
Improvisation de neuf minutes pile et bien chronométrées
On ne refait pas le monde en dix minutes.
Peut-être en onze minutes.
Mais pas en-deçà.
Il ne me reste que neuf minutes pour écrire.
Donc, je ne changerai pas le monde ce matin. Ni hier.
Et demain? Bah! Je serai là pour me divertir d'être encore là.
Pour les quelques minutes dont je dispose encore pour pianoter au gré de mes humeurs, comme un jazzman qui aurait besoin d'un bon café, eh bien je pourrais les passer à vous raconter quelque chose de potable, bien que dénuée de consistance, une improvisation sur le thème que vous voudrez, tiens.
Vous avez une idée? Hum...
J'attends...
...
Okay. Je vais me débrouiller tout seul.
***
Il était une fois un saltimbanque qui ne comprenait pas grand' chose en la sagesse des banquiers.
Il s'appelait Renaud Dépôt. Et ce n'était même pas un surnom, Renaud Dépôt. C'était son nom. Il y a des tas de Belges qui s'appellent Dépôt. Et Renaud, évidemment, n'était pas Belge. Si c'est possible en Belgique, enseigne la sagesse populaire, c'est possible partout.
Renaud Dépôt ne faisait rien d'autre de sa vie que de s'amuser à maigrir. Plus il s'amusait, plus il maigrissait. Et il avait beau amuser les autres qu'il n'en survivait pas moins. Mais bon, il était le type qu'il fallait pour faire le clown dans un cinq à sept de bureau ou bien un party quétaine.
Renaud travaillait pour la firme L'Excelsior. C'était une firme tenue par Firmin Minwi, un gars pas fiable qui ne payait pas ses employés au moment voulu, par négligence ou bien pour une raison qui nous échappe. L'Excelsior organisait des partys clés en main avec le service de traiteur, la musique et les saltimbanques, dont Renaud Dépôt, triste sire qui recevait tout juste le salaire minimum à temps partiel pour son rôle de Gratton Le Laveur, une misérable mascotte aux allures de gros rat masqué.
Pour ce qui est de la sagesse des banquiers, elle était bien sûr inconnue de Renaud Dépôt.
Tout aussi bien que de vous et moi.
Autrement, le monde aurait le tournis.
Peut-être en onze minutes.
Mais pas en-deçà.
Il ne me reste que neuf minutes pour écrire.
Donc, je ne changerai pas le monde ce matin. Ni hier.
Et demain? Bah! Je serai là pour me divertir d'être encore là.
Pour les quelques minutes dont je dispose encore pour pianoter au gré de mes humeurs, comme un jazzman qui aurait besoin d'un bon café, eh bien je pourrais les passer à vous raconter quelque chose de potable, bien que dénuée de consistance, une improvisation sur le thème que vous voudrez, tiens.
Vous avez une idée? Hum...
J'attends...
...
Okay. Je vais me débrouiller tout seul.
***
Il était une fois un saltimbanque qui ne comprenait pas grand' chose en la sagesse des banquiers.
Il s'appelait Renaud Dépôt. Et ce n'était même pas un surnom, Renaud Dépôt. C'était son nom. Il y a des tas de Belges qui s'appellent Dépôt. Et Renaud, évidemment, n'était pas Belge. Si c'est possible en Belgique, enseigne la sagesse populaire, c'est possible partout.
Renaud Dépôt ne faisait rien d'autre de sa vie que de s'amuser à maigrir. Plus il s'amusait, plus il maigrissait. Et il avait beau amuser les autres qu'il n'en survivait pas moins. Mais bon, il était le type qu'il fallait pour faire le clown dans un cinq à sept de bureau ou bien un party quétaine.
Renaud travaillait pour la firme L'Excelsior. C'était une firme tenue par Firmin Minwi, un gars pas fiable qui ne payait pas ses employés au moment voulu, par négligence ou bien pour une raison qui nous échappe. L'Excelsior organisait des partys clés en main avec le service de traiteur, la musique et les saltimbanques, dont Renaud Dépôt, triste sire qui recevait tout juste le salaire minimum à temps partiel pour son rôle de Gratton Le Laveur, une misérable mascotte aux allures de gros rat masqué.
Pour ce qui est de la sagesse des banquiers, elle était bien sûr inconnue de Renaud Dépôt.
Tout aussi bien que de vous et moi.
Autrement, le monde aurait le tournis.
mercredi 24 avril 2013
Jack Laglu
Ne pas parler de soi-même relève toujours du défi pour quiconque voudrait se faire prendre en pitié, simplement pour passer le temps.
Voilà pourquoi Jacques dit Jack, Langlois dit Laglu... Donc Jack Laglu disait... Il disait quoi Jack Laglu, hein?
Il ne disait rien, Jack Laglu. Il ne parlait ni des autres ni de soi-même.
Il vivait, comme tout le monde.
Et il aimait surtout la tarte au sucre, mais ça n'a rien d'original quand on sait que tout le monde aime la tarte au sucre.
Jack Laglu était petit et large d'épaules. Il ressemblait à un obus. Mais qui ne ressemble pas à un obus de nos jours avec tout ce pain blanc bourré de levure que tout le monde mange, hein?
Alors pourquoi parler de Jack Laglu?
Parce que personne ne le connaît. Personne. On se demande même s'il se connaît lui-même.
A-t-il une famille, des enfants, des arrière-grands-parents? Personne ne le sait.
Tout ce que l'on sait, c'est qu'il est seul, comme tout le monde.
Il entre à la pharmacie puis il en sort.
Il entre au dépanneur et hop! il est reparti.
Il...
Il est comme tout le monde.
Il est un obus.
Il est Jack Laglu.
Voilà pourquoi Jacques dit Jack, Langlois dit Laglu... Donc Jack Laglu disait... Il disait quoi Jack Laglu, hein?
Il ne disait rien, Jack Laglu. Il ne parlait ni des autres ni de soi-même.
Il vivait, comme tout le monde.
Et il aimait surtout la tarte au sucre, mais ça n'a rien d'original quand on sait que tout le monde aime la tarte au sucre.
Jack Laglu était petit et large d'épaules. Il ressemblait à un obus. Mais qui ne ressemble pas à un obus de nos jours avec tout ce pain blanc bourré de levure que tout le monde mange, hein?
Alors pourquoi parler de Jack Laglu?
Parce que personne ne le connaît. Personne. On se demande même s'il se connaît lui-même.
A-t-il une famille, des enfants, des arrière-grands-parents? Personne ne le sait.
Tout ce que l'on sait, c'est qu'il est seul, comme tout le monde.
Il entre à la pharmacie puis il en sort.
Il entre au dépanneur et hop! il est reparti.
Il...
Il est comme tout le monde.
Il est un obus.
Il est Jack Laglu.
mardi 23 avril 2013
Le sourire
Sourire est un défi perpétuel qui provoque tout de même une réaction biochimique bénéfique au sein de l'organisme. Cela donne l'illusion que l'esprit est plus fort que la matière. Qu'il est possible de juguler toute la mauvaise humeur du monde par un accès de sourire. Évidemment, cela suppose aussi que l'on n'ait pas trop mal aux dents et encore moins à l'âme.
Il y a des limites à défier perpétuellement la douleur et le malheur. Enfin, nous pouvons le penser tout un chacun, puisque personne ne viendra nous faire accroire qu'il est de ceux ou celles qui ne sont jamais tristes, ne serait-ce que pour une seule fraction de seconde.
Pourtant, il y en a qui sourient tout le temps. Du moins, en apparence.
Qu'on les rencontre ici ou là, ils sourient, sauf quand ils ont mal aux dents ou bien à l'auriculaire.
Encore qu'ils peuvent te cacher cela en souriant gauchement, avec l'oeil humide d'un poil de nez que l'on viendrait tout juste de vous arracher.
***
Il y a cette fille bizarre qui sourit toujours en regardant à droite et à gauche comme si elle allait rentrer dans un poteau par inadvertance. On la croise au supermarché ou bien dans les rues du centre-ville. Elle est maigre comme un pinceau. Un peu fantomatique. On finit par avoir la vague impression qu'il y a quelque chose qui cloche. Parce que trop sourire ce n'est pas normal... Surtout quand on sourit béatement en louchant de droite à gauche comme si c'était la première fois qu'on sortait de chez-soi depuis des siècles...
Évidemment, elle n'a qu'à se foutre de moi et à sourire comme elle l'entend.
Elle passe déjà pour une folle. Comme si c'était normal d'avoir l'air bête.
-Elle sourit tout l'temps dans le vague! Elle doit être fêlée!
Je suppose que nous nous disons tous un peu cela. Surtout si la fille en question se met à parler avec des amis imaginaires, dont Kouki l'abeille et Zouko le grillon.
***
Je souris souvent mais pas tout le temps. La plupart du temps, je ne suis pas normal. Ni normé. Rien qu'un singe qui sait tenir un clavier et une fourchette. Et je ris, souris, comme ça, sans chercher à m'expliquer ni à comprendre. Tout bonnement pour survivre, par défi perpétuel.
Je suis plutôt mi-souriant, mi-neutre sur les trottoirs. Il m'arrive parfois de siffler, pour taper sur les nerfs des badauds.
Et puis, bon, c'est tout ce je puis vous dire à ce sujet.
Il y a des limites à défier perpétuellement la douleur et le malheur. Enfin, nous pouvons le penser tout un chacun, puisque personne ne viendra nous faire accroire qu'il est de ceux ou celles qui ne sont jamais tristes, ne serait-ce que pour une seule fraction de seconde.
Pourtant, il y en a qui sourient tout le temps. Du moins, en apparence.
Qu'on les rencontre ici ou là, ils sourient, sauf quand ils ont mal aux dents ou bien à l'auriculaire.
Encore qu'ils peuvent te cacher cela en souriant gauchement, avec l'oeil humide d'un poil de nez que l'on viendrait tout juste de vous arracher.
***
Il y a cette fille bizarre qui sourit toujours en regardant à droite et à gauche comme si elle allait rentrer dans un poteau par inadvertance. On la croise au supermarché ou bien dans les rues du centre-ville. Elle est maigre comme un pinceau. Un peu fantomatique. On finit par avoir la vague impression qu'il y a quelque chose qui cloche. Parce que trop sourire ce n'est pas normal... Surtout quand on sourit béatement en louchant de droite à gauche comme si c'était la première fois qu'on sortait de chez-soi depuis des siècles...
Évidemment, elle n'a qu'à se foutre de moi et à sourire comme elle l'entend.
Elle passe déjà pour une folle. Comme si c'était normal d'avoir l'air bête.
-Elle sourit tout l'temps dans le vague! Elle doit être fêlée!
Je suppose que nous nous disons tous un peu cela. Surtout si la fille en question se met à parler avec des amis imaginaires, dont Kouki l'abeille et Zouko le grillon.
***
Je souris souvent mais pas tout le temps. La plupart du temps, je ne suis pas normal. Ni normé. Rien qu'un singe qui sait tenir un clavier et une fourchette. Et je ris, souris, comme ça, sans chercher à m'expliquer ni à comprendre. Tout bonnement pour survivre, par défi perpétuel.
Je suis plutôt mi-souriant, mi-neutre sur les trottoirs. Il m'arrive parfois de siffler, pour taper sur les nerfs des badauds.
Et puis, bon, c'est tout ce je puis vous dire à ce sujet.
lundi 22 avril 2013
L'art selon Rosaire
L'art n'est pas un discours et encore moins une théorie. Cela se passe d'explications. Pourtant, comme on le fait avec Dieu ou bien le monde des esprits, on a produit des milliards de mots pour nous éloigner de la pratique.
L'art, comme la spiritualité, est essentiellement une gymnastique du corps et de l'esprit.
L'art n'est rien sans la perception des sens, sans le ballet des gestes et mouvements humains.
La foi n'est rien sans la charité, sans la mise en chair de l'idée.
Les cinq sens et même les sens qui nous échappent sont sollicités pour produire un air de violon, un croquis ou bien une tourtière.
La mécanique ne suffit pas pour la transcendance.
Les dons existent bel et bien. Ils se trouvent parfois là où on ne les attend pas.
Un des artistes-peintres qui m'a le plus impressionné est un déficient intellectuel dont je tairai le nom par souci de ne pas briser son anonymat. Il est même possible qu'il soit mort, depuis le temps. On le voyait souvent se promener en tricycle dans les rues du centre-ville. Il saluait tout le monde en riant comme un enfant malgré ses cinquante ans bien sonnés.
Je me présente un jour à une exposition de déficients intellectuels et je tombe sur ses tableaux qui étaient, ma foi, admirables. C'était des chefs d'oeuvre d'art naïf. On aurait jamais cru que cela provenait du monsieur en tricycle qui fait des tatas à tout le monde dans la rue, même aux inconnus. Je vous jure que beaucoup d'amateurs bardés de diplômes universitaires n'arriveraient pas à cette maîtrise du dessin et de la peinture.
Évidemment, c'est mon opinion et je m'y réfugie comme un ours mal léché. Je sens que j'ai trouvé mon maître en peinture chez ce déficient intellectuel que nous pourrions appeler, mettons, Rosaire.
Je ne renie pas toutes les autres influences, mais elles ne seront jamais aussi viscérales que celle de Rosaire et autres marginaux que l'on voudrait tous condamner à éplucher des patates plutôt que de les voir perdre leur temps à barbouiller.
L'art, comme la spiritualité, est essentiellement une gymnastique du corps et de l'esprit.
L'art n'est rien sans la perception des sens, sans le ballet des gestes et mouvements humains.
La foi n'est rien sans la charité, sans la mise en chair de l'idée.
Les cinq sens et même les sens qui nous échappent sont sollicités pour produire un air de violon, un croquis ou bien une tourtière.
La mécanique ne suffit pas pour la transcendance.
Les dons existent bel et bien. Ils se trouvent parfois là où on ne les attend pas.
Un des artistes-peintres qui m'a le plus impressionné est un déficient intellectuel dont je tairai le nom par souci de ne pas briser son anonymat. Il est même possible qu'il soit mort, depuis le temps. On le voyait souvent se promener en tricycle dans les rues du centre-ville. Il saluait tout le monde en riant comme un enfant malgré ses cinquante ans bien sonnés.
Je me présente un jour à une exposition de déficients intellectuels et je tombe sur ses tableaux qui étaient, ma foi, admirables. C'était des chefs d'oeuvre d'art naïf. On aurait jamais cru que cela provenait du monsieur en tricycle qui fait des tatas à tout le monde dans la rue, même aux inconnus. Je vous jure que beaucoup d'amateurs bardés de diplômes universitaires n'arriveraient pas à cette maîtrise du dessin et de la peinture.
Évidemment, c'est mon opinion et je m'y réfugie comme un ours mal léché. Je sens que j'ai trouvé mon maître en peinture chez ce déficient intellectuel que nous pourrions appeler, mettons, Rosaire.
Je ne renie pas toutes les autres influences, mais elles ne seront jamais aussi viscérales que celle de Rosaire et autres marginaux que l'on voudrait tous condamner à éplucher des patates plutôt que de les voir perdre leur temps à barbouiller.
samedi 20 avril 2013
Onésime Laverdure Junior.
À chaque jour suffit sa peine. Et même si la peine est abyssale, il faut sourire, par défi, comme un chat prêt à rebondir sur ses pattes à la moindre distraction.
Onésime Laverdure n'était pas vieux malgré son prénom qui semblait remonter au temps de la colonisation. Il n'avait pas vingt ans, Onésime, et il s'appelait Onésime parce qu'ils portent parfois des prénoms un peu étranges dans le Bas du Fleuve.
Onésime rebondissait sur ses pattes tous les jours, depuis sa plus tendre enfance, parce qu'il n'y est tout de même pas si courant qu'un jeune homme s'appelle ainsi, même dans le fin fond des meuh-meuhs.
On lui frappait dessus tous les jours du martyrologe et plutôt deux fois qu'une pour les années bissextiles.
-Comment c'qu'on peut s'appeler Onésime, hein Onésime, mon hostie d'cave? Tu l'sais-tu qu't'es un cave Onésime de t'appeler Onésime, hein, Onésime? Hostie qu'c'est laid: O-né-si-me! Tabarnak! Onésime!!! Tu l'sais-tu que t'es laid, Onésime?
Et Onésime, tout au long de son existence, prenait sa peine et les coups qui venaient avec sans broncher, tous les jours.
C'était un gars d'une nature si gentille qu'il n'en voulait même pas à son père, Onésime Laverdure, de l'avoir appeler Onésime, comme lui.
Onésime Junior... C'était pire qu'Onésime tout court. Mais c'était trop long à prononcer pour les baveux, ces maudits deux cellules incapables de chuinter plus que cinq syllabes.
Un jour, Onésime entra au Cégep, puis à l'université. Et on cessa de l'écoeurer. À dix-huit ans, quand on frappe quelqu'un on t'enferme dans une cage dans le zoo le plus près. Les baveux n'ont la vie facile qu'à l'adolescence. Le reste de leurs jours est condamné au mépris ou bien à la prison.
Cela dit Onésime n'est pas devenu riche pour autant.
Ses études en sociologie ne l'ont mené à rien mais il a ce qu'il faut de culture générale pour être caissier au dépanneur du coin, dans une succursale qui est sur le point de se faire syndiquer parce que Onésime fait partie de ces maudites grandes gueules qui ne font toujours que réclamer des droits et encore des droits. Comme s'il n'y avait pas aussi des obligations et surtout de l'esclavage.
Bon, c'en est assez avec l'histoire de ce tabarouette de Onésime Laverdure Junior.
À chaque jour suffit sa peine. Et maintenant, tout le monde l'appelle Ti-Zime, par respect, puisque c'est tout de même un maudit bon jack.
Onésime Laverdure n'était pas vieux malgré son prénom qui semblait remonter au temps de la colonisation. Il n'avait pas vingt ans, Onésime, et il s'appelait Onésime parce qu'ils portent parfois des prénoms un peu étranges dans le Bas du Fleuve.
Onésime rebondissait sur ses pattes tous les jours, depuis sa plus tendre enfance, parce qu'il n'y est tout de même pas si courant qu'un jeune homme s'appelle ainsi, même dans le fin fond des meuh-meuhs.
On lui frappait dessus tous les jours du martyrologe et plutôt deux fois qu'une pour les années bissextiles.
-Comment c'qu'on peut s'appeler Onésime, hein Onésime, mon hostie d'cave? Tu l'sais-tu qu't'es un cave Onésime de t'appeler Onésime, hein, Onésime? Hostie qu'c'est laid: O-né-si-me! Tabarnak! Onésime!!! Tu l'sais-tu que t'es laid, Onésime?
Et Onésime, tout au long de son existence, prenait sa peine et les coups qui venaient avec sans broncher, tous les jours.
C'était un gars d'une nature si gentille qu'il n'en voulait même pas à son père, Onésime Laverdure, de l'avoir appeler Onésime, comme lui.
Onésime Junior... C'était pire qu'Onésime tout court. Mais c'était trop long à prononcer pour les baveux, ces maudits deux cellules incapables de chuinter plus que cinq syllabes.
Un jour, Onésime entra au Cégep, puis à l'université. Et on cessa de l'écoeurer. À dix-huit ans, quand on frappe quelqu'un on t'enferme dans une cage dans le zoo le plus près. Les baveux n'ont la vie facile qu'à l'adolescence. Le reste de leurs jours est condamné au mépris ou bien à la prison.
Cela dit Onésime n'est pas devenu riche pour autant.
Ses études en sociologie ne l'ont mené à rien mais il a ce qu'il faut de culture générale pour être caissier au dépanneur du coin, dans une succursale qui est sur le point de se faire syndiquer parce que Onésime fait partie de ces maudites grandes gueules qui ne font toujours que réclamer des droits et encore des droits. Comme s'il n'y avait pas aussi des obligations et surtout de l'esclavage.
Bon, c'en est assez avec l'histoire de ce tabarouette de Onésime Laverdure Junior.
À chaque jour suffit sa peine. Et maintenant, tout le monde l'appelle Ti-Zime, par respect, puisque c'est tout de même un maudit bon jack.
vendredi 19 avril 2013
Festin mange-tout
Vous vous souvenez de la manière que le Frère Toque mangeait dans le générique des vieux épisodes de Robin Fusée? Il prenait une bouchée de ceci, une bouchée de cela, et lançait tout le reste derrière lui.
Je suis un peu comme ça avec les arts. Je gratte un air de guitare. Je souffle dans mon harmonica. Je pianote sur le clavier. Puis je prends mes pinceaux et barbouille un moment. J'écoute un truc sur Espace Musique. J'écris quelque chose sur mon blogue. Je reprends mes pinceaux. Je rebarbouille. Je perds mon temps sur une feuille à produire des croquis inutiles. Je prends une bouchée de ceci et reprends une bouchée de cela. Et rien ne m'est plus précieux que ces moments de création intense où j'ai l'impression de goûter pleinement à la vie et de gravir un à un les échelons en vue d'accoucher un jour d'une belle âme.
***
Les scènes de festin, dans Astérix, m'ont plus conquis à Uderzo que n'importe quel scénario.
Quand l'appétit va tout va m'a longtemps semblé parmi l'un des airs les plus magnifiques qui ait été composé par une personne humaine.
***
Parlant de bouffe, je me rappelle une anecdote que je vais vous raconter comme ça, pour ce que je me souviens.
Cela se passait chez la famille Painchaud. Ils étaient tous très gros les Painchaud. La mère devait bien peser trois cents livres et c'était idem pour le papa. Les enfants Painchaud étaient tous gras et gros.
Toutes les mères du quartier avaient coutume à cette époque de crier comme des folles dans les ruelles pour diriger leur marmaille. Elles gueulaient à leurs petits de faire ceci ou cela, d'un bout à l'autre du faubourg.
-Rentre à 'a maison! Va m'chercher un paquet d'cigarettes au dépanneur! Fais-ci, fais-ça! Et coetera!!!
Et le petit gars obéissait ou bien s'engueulait avec sa mère pour ne pas perdre la face devant ses chums et passer pour une lopette.
-Va chier! J'y irai pas faire ta commission calice!!!
-Ah oui? Viens-t'en icitte mon p'tit djéwisse m'en va's t'montrer comment parler à ta mère!
Et la mère de talocher devant ses potes le petit qui s'était montré trop brave.
Ça, c'était bien avant que n'existe la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et toute la propagande scolaire contre le droit de donner des taloches ou bien des coups de ceinture.
Pour ce qui est de Madame Painchaud, elle était de la bonne pâte, et jamais elle ne gueulait après ses enfants. Elle les tenait tous par le ventre. Ils courraient vers elle pour chaque promesse d'encore bouffer comme des porcs.
-Va m'chercher un Kik pis ramène-nous chacun un chips mon Ti-Oui...
Ti-Oui Painchaud, c'était notre chum, bien entendu. Et lui, plutôt que de recevoir des taloches, il recevait de l'argent et il engraissait. Son père était bien payé pour le travail bêtement répétitif qu'il effectuait à l'usine. Les Painchaud pouvaient donc manger tout ce qu'ils voulaient et plus encore.
Il y avait des tas de rôtisseries un peu partout dans le quartier et il était de coutume pour les Painchaud de faire appel à Ti-Oui pour aller chercher ce qu'on appelait des Ti-Coqs. La rôtisserie Ti-Coq vendait des boîtes de carton garnies d'un poulet rôti, d'un petit contenant de salade de chou, d'un contenant idoine de sauce brune et d'un petit pain mou. On appelait ça un Ti-Coq.
Les Painchaud avaient bien sûr un rapport tout particulier avec la nourriture.
Quand c'était le temps de manger du Ti-Coq, Madame Painchaud n'avait aucune vergogne à se présenter sous son jour le plus pansu.
-Va nous chercher des Ti-Coqs mon Ti-Oui! Deux chaque!!!
Deux chacun!!! Ils étaient vraiment des ogres... Non seulement une boîte, mais deux!!!
Et c'était tout le temps comme ça chez les Painchaud. Tout était dédoublé, décuplé, centuplé, surtout pour la bouffe.
Les Painchaud mangeaient du steak de quatre pouces d'épaisseur.
Les Painchaud se rentraient douze hot-dogs chacun dans le gorgoton.
Les Painchaud buvaient trois fois deux litres de boisson gazeuse par jour.
Ils fumaient comme des cheminées.
Et ils moururent probablement tous très jeunes.
Mais ça, c'est une autre histoire.
Et je ne sais même pas pourquoi je viens de glisser sur celle-là. Comme si je devais me vider la tête d'un petit quelque chose qui a laissé de larges traces dans ma mémoire.
***
Les Mohawks du temps de Pierre-Esprit Radisson avaient un rapport tout particulier avec la bouffe. Ils aimaient organiser des festins mange-tout à un point tel que cela dépasse l'entendement. Ils pouvaient en ces occasions régurgiter plusieurs fois simplement pour faire de la place pour d'encore plus grandes quantités de nourriture. Ils bouffaient tout, tout, tout, jusqu'à ce qu'il ne reste rien. C'était leur manière de rendre honneur au Grand Esprit de livrer aux hommes tant de bonne nourriture.
Radisson, qui s'appelait aussi Esprit, était devenu en quelque sorte un Iroquois après avoir été enlevé et adopté par la tribu. Il vécut comme un Iroquois pendant presque deux ans. Il parlait leur langue et pratiquait leurs coutumes.
À l'époque où Dollard des Ormeaux volait des fourrures aux Indiens et s'enfermait dans un fort pour résister aux Iroquois qui étaient en tabarnak de s'être faits voler, Radisson en rencontra sur son chemin. Il risquait la mort, comme d'habitude. Les Iroquois n'étaient pas aussi conviviaux que les Algonquins depuis que le Français Jacques Cartier avait enlevé les fils du chef Stadaconé. Ils faisaient un peu de ressentiment et leur comportement était imprévisible.
Je ne sais pas s'il se fit passer pour un Anglais, puisqu'il aurait tout aussi bien pu le faire.
Je me rappelle d'avoir lu dans ses Voyages of Peter Esprit Radisson qu'il proposa au groupe d'Iroquois qu'ils croisèrent sur la route des Grands Lacs un festin mange-tout que ces gloutons ne purent pas refuser.
Radisson, qui n'a jamais été fidèle qu'à lui-même, qui a trahi Français, Anglais et Iroquois, profita de l'après-festin mange-tout pour leur trancher la gorge l'un après l'autre. Les Iroquois, pleins comme des boudins, et probablement enivrés par l'alcool, ne purent résister.
Je ne sais pas pourquoi je viens gâcher le festin avec cette anecdote...
Aussi bien vous quitter sur une note plus joyeuse.
Je suis un peu comme ça avec les arts. Je gratte un air de guitare. Je souffle dans mon harmonica. Je pianote sur le clavier. Puis je prends mes pinceaux et barbouille un moment. J'écoute un truc sur Espace Musique. J'écris quelque chose sur mon blogue. Je reprends mes pinceaux. Je rebarbouille. Je perds mon temps sur une feuille à produire des croquis inutiles. Je prends une bouchée de ceci et reprends une bouchée de cela. Et rien ne m'est plus précieux que ces moments de création intense où j'ai l'impression de goûter pleinement à la vie et de gravir un à un les échelons en vue d'accoucher un jour d'une belle âme.
***
Les scènes de festin, dans Astérix, m'ont plus conquis à Uderzo que n'importe quel scénario.
Quand l'appétit va tout va m'a longtemps semblé parmi l'un des airs les plus magnifiques qui ait été composé par une personne humaine.
***
Parlant de bouffe, je me rappelle une anecdote que je vais vous raconter comme ça, pour ce que je me souviens.
Cela se passait chez la famille Painchaud. Ils étaient tous très gros les Painchaud. La mère devait bien peser trois cents livres et c'était idem pour le papa. Les enfants Painchaud étaient tous gras et gros.
Toutes les mères du quartier avaient coutume à cette époque de crier comme des folles dans les ruelles pour diriger leur marmaille. Elles gueulaient à leurs petits de faire ceci ou cela, d'un bout à l'autre du faubourg.
-Rentre à 'a maison! Va m'chercher un paquet d'cigarettes au dépanneur! Fais-ci, fais-ça! Et coetera!!!
Et le petit gars obéissait ou bien s'engueulait avec sa mère pour ne pas perdre la face devant ses chums et passer pour une lopette.
-Va chier! J'y irai pas faire ta commission calice!!!
-Ah oui? Viens-t'en icitte mon p'tit djéwisse m'en va's t'montrer comment parler à ta mère!
Et la mère de talocher devant ses potes le petit qui s'était montré trop brave.
Ça, c'était bien avant que n'existe la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et toute la propagande scolaire contre le droit de donner des taloches ou bien des coups de ceinture.
Pour ce qui est de Madame Painchaud, elle était de la bonne pâte, et jamais elle ne gueulait après ses enfants. Elle les tenait tous par le ventre. Ils courraient vers elle pour chaque promesse d'encore bouffer comme des porcs.
-Va m'chercher un Kik pis ramène-nous chacun un chips mon Ti-Oui...
Ti-Oui Painchaud, c'était notre chum, bien entendu. Et lui, plutôt que de recevoir des taloches, il recevait de l'argent et il engraissait. Son père était bien payé pour le travail bêtement répétitif qu'il effectuait à l'usine. Les Painchaud pouvaient donc manger tout ce qu'ils voulaient et plus encore.
Il y avait des tas de rôtisseries un peu partout dans le quartier et il était de coutume pour les Painchaud de faire appel à Ti-Oui pour aller chercher ce qu'on appelait des Ti-Coqs. La rôtisserie Ti-Coq vendait des boîtes de carton garnies d'un poulet rôti, d'un petit contenant de salade de chou, d'un contenant idoine de sauce brune et d'un petit pain mou. On appelait ça un Ti-Coq.
Les Painchaud avaient bien sûr un rapport tout particulier avec la nourriture.
Quand c'était le temps de manger du Ti-Coq, Madame Painchaud n'avait aucune vergogne à se présenter sous son jour le plus pansu.
-Va nous chercher des Ti-Coqs mon Ti-Oui! Deux chaque!!!
Deux chacun!!! Ils étaient vraiment des ogres... Non seulement une boîte, mais deux!!!
Et c'était tout le temps comme ça chez les Painchaud. Tout était dédoublé, décuplé, centuplé, surtout pour la bouffe.
Les Painchaud mangeaient du steak de quatre pouces d'épaisseur.
Les Painchaud se rentraient douze hot-dogs chacun dans le gorgoton.
Les Painchaud buvaient trois fois deux litres de boisson gazeuse par jour.
Ils fumaient comme des cheminées.
Et ils moururent probablement tous très jeunes.
Mais ça, c'est une autre histoire.
Et je ne sais même pas pourquoi je viens de glisser sur celle-là. Comme si je devais me vider la tête d'un petit quelque chose qui a laissé de larges traces dans ma mémoire.
***
Les Mohawks du temps de Pierre-Esprit Radisson avaient un rapport tout particulier avec la bouffe. Ils aimaient organiser des festins mange-tout à un point tel que cela dépasse l'entendement. Ils pouvaient en ces occasions régurgiter plusieurs fois simplement pour faire de la place pour d'encore plus grandes quantités de nourriture. Ils bouffaient tout, tout, tout, jusqu'à ce qu'il ne reste rien. C'était leur manière de rendre honneur au Grand Esprit de livrer aux hommes tant de bonne nourriture.
Radisson, qui s'appelait aussi Esprit, était devenu en quelque sorte un Iroquois après avoir été enlevé et adopté par la tribu. Il vécut comme un Iroquois pendant presque deux ans. Il parlait leur langue et pratiquait leurs coutumes.
À l'époque où Dollard des Ormeaux volait des fourrures aux Indiens et s'enfermait dans un fort pour résister aux Iroquois qui étaient en tabarnak de s'être faits voler, Radisson en rencontra sur son chemin. Il risquait la mort, comme d'habitude. Les Iroquois n'étaient pas aussi conviviaux que les Algonquins depuis que le Français Jacques Cartier avait enlevé les fils du chef Stadaconé. Ils faisaient un peu de ressentiment et leur comportement était imprévisible.
Je ne sais pas s'il se fit passer pour un Anglais, puisqu'il aurait tout aussi bien pu le faire.
Je me rappelle d'avoir lu dans ses Voyages of Peter Esprit Radisson qu'il proposa au groupe d'Iroquois qu'ils croisèrent sur la route des Grands Lacs un festin mange-tout que ces gloutons ne purent pas refuser.
Radisson, qui n'a jamais été fidèle qu'à lui-même, qui a trahi Français, Anglais et Iroquois, profita de l'après-festin mange-tout pour leur trancher la gorge l'un après l'autre. Les Iroquois, pleins comme des boudins, et probablement enivrés par l'alcool, ne purent résister.
Je ne sais pas pourquoi je viens gâcher le festin avec cette anecdote...
Aussi bien vous quitter sur une note plus joyeuse.
mardi 16 avril 2013
À propos de gentillesse
Il est toujours étonnant pour ce vieux fou que je suis de constater qu'il existe des humains qui éprouvent une satisfaction perverse à faire souffrir leur prochain. J'ai beau retourner ça dans tous les sens dans cette cloche qui me tient lieu de tête. Il n'y a rien à faire, je n'y comprends rien. Je ne ressens tout simplement pas cette joie de blesser, éviscérer ou trouer de balles qui que ce soit. J'aime à être gentil. Je me sens bien quand je suis débonnaire, bonasse, Roger Bontemps comme disait ma mère pour décrire le lunatique pas trop stressé que j'ai toujours été.
Cela dit, je ne crois pas manquer de virilité. J'affronterais n'importe quel minotaure sans cligner des yeux. Je serais aussi capable de violence, par réflexe défensif, comme ça m'est parfois arrivé. Ou bien par bravoure, ce qui laisse place à trop d'interprétation pour que j'élabore longtemps sur le sujet.
J'ai toutefois cette naïveté de croire en la gentillesse de l'humanité. Même si je voue le monde entier aux gémonies quand je fais face à de la rage au volant en tant que bipède sans plumes. Je sortirais un bazooka, en mon for intérieur, pour abattre le cave qui rince son char au coin de la rue en obligeant tous ses semblables à écouter la vacuité et la fatuité de son âme narcissique. Son Moi qui hurle mériterait une bonne taloche...
Je ne fais rien d'autre que subir, plus souvent qu'autrement. Je ne suis pas tout à fait un super-héros. Je me renfrogne dans mon trou en me demandant pourquoi les humains éprouvent du plaisir à faire chier leurs voisins et la Terre-Mère toute entière.
J'en remets un à sa place de temps à autres en jouant avec son esprit. Je fais mon mentaliste avec les trous-du-culs pour tenter d'accoucher d'un petit pois à la place de leur cerveau inexistant. Je leur sers des paraboles, des allusions à peine voilées sur leur attitude de marde au sein de la communauté. C'est de la grosse job et il faut seulement qu'il y en ait un de collé dans mon environnement immédiat pour que j'agisse, par réflexe de survie. S'il se tient loin de moi, je vais l'éviter plutôt que de déprimer.
Le secret du bonheur est d'éviter les trous-du-culs. On mesure la réussite d'une vie au nombre restreint de personnes gentilles que l'on trouve autour de soi.
L'absence de gentillesse m'est insupportable.
N'entre dans ma bulle que les gentils.
Qu'on se le tienne pour dit.
Et je vais me conformer autant que faire se peut à ne pas déshonorer ce que j'écris.
Je ne fais pas de la politique, moi, mais de la littérature.
Les mensonges ne font jamais de belles lettres.
Cela dit, je ne crois pas manquer de virilité. J'affronterais n'importe quel minotaure sans cligner des yeux. Je serais aussi capable de violence, par réflexe défensif, comme ça m'est parfois arrivé. Ou bien par bravoure, ce qui laisse place à trop d'interprétation pour que j'élabore longtemps sur le sujet.
J'ai toutefois cette naïveté de croire en la gentillesse de l'humanité. Même si je voue le monde entier aux gémonies quand je fais face à de la rage au volant en tant que bipède sans plumes. Je sortirais un bazooka, en mon for intérieur, pour abattre le cave qui rince son char au coin de la rue en obligeant tous ses semblables à écouter la vacuité et la fatuité de son âme narcissique. Son Moi qui hurle mériterait une bonne taloche...
Je ne fais rien d'autre que subir, plus souvent qu'autrement. Je ne suis pas tout à fait un super-héros. Je me renfrogne dans mon trou en me demandant pourquoi les humains éprouvent du plaisir à faire chier leurs voisins et la Terre-Mère toute entière.
J'en remets un à sa place de temps à autres en jouant avec son esprit. Je fais mon mentaliste avec les trous-du-culs pour tenter d'accoucher d'un petit pois à la place de leur cerveau inexistant. Je leur sers des paraboles, des allusions à peine voilées sur leur attitude de marde au sein de la communauté. C'est de la grosse job et il faut seulement qu'il y en ait un de collé dans mon environnement immédiat pour que j'agisse, par réflexe de survie. S'il se tient loin de moi, je vais l'éviter plutôt que de déprimer.
Le secret du bonheur est d'éviter les trous-du-culs. On mesure la réussite d'une vie au nombre restreint de personnes gentilles que l'on trouve autour de soi.
L'absence de gentillesse m'est insupportable.
N'entre dans ma bulle que les gentils.
Qu'on se le tienne pour dit.
Et je vais me conformer autant que faire se peut à ne pas déshonorer ce que j'écris.
Je ne fais pas de la politique, moi, mais de la littérature.
Les mensonges ne font jamais de belles lettres.
lundi 15 avril 2013
Un daltonien qui voit la vie en couleurs
Envers et malgré tout, je suis un daltonien qui voit la vie en couleurs.
J'ai zéro sur seize pour le vert au test des couleurs. Je ne sais pas ce que c'est que le vert. Je peux vous dire ce qu'est le pâle ou le foncé. Il m'est aussi loisible de lire sur les pots de couleur. Le reste, ce n'est que de la technique. Et comme Gauguin, lui aussi daltonien dans le rayon du vert, je finis par peindre des tableaux où surabondent les couleurs primaires, c'est-à-dire du rouge, du jaune et du bleu -le tout début du prisme des couleurs.
Je ne dis pas ça pour me plaindre. Je ne fais que constater l'ironie de la situation et me sens parfois face à mes tableaux comme Beethoven pendant un spectacle. J'en perds des bouts. Et le spectacle me surpasse.
Beethoven était sourd comme un pot. Et moi je lis sur les pots. Je ne suis pas Beethoven, bien sûr. Je ne lis pas la musique. Et j'ai l'ouïe plus fine que celle d'un chevreuil. Au fait, je ne sais même pas pourquoi je vous brosse une analogie avec Beethoven. Comme s'il fallait m'excuser de ne pas voir le vert et de toujours le confondre avec le jaune orange, le brun foncé ou le beige. Ce n'est qu'une question de point de vue, somme toute.
Je ne me laisse pas abattre par de telles futilités. Je travaille mes verts avec le sens du pâle ou du foncé. Cela marche jusqu'à un certain point. Si j'ai le malheur de laisser traîner une flaque de vert pâle dans mon assiette il peut m'arriver de barbouiller un visage en vert en pensant que ça lui fait un beau teint. Cela ne m'arrive pas tous les jours parce que je connais mon handicap au vert. J'admets que ma blonde me rappelle de temps à autres de prendre garde aux Martiens qui apparaissent ça et là sur mes toiles quand j'ai l'esprit ailleurs et que je n'y vais plus que par l'instinct. L'erreur est humaine quand je me trouve humain.
Les arts visuels supposent de la vision. J'ai fait ce pari absurde que la vision précède le visionnement. Quand on contemple les étoiles, on sait que nous voyons leur passé compte tenu du temps que la lumière peut prendre pour se rendre jusqu'à nous. Je ne dis pas que je suis une étoile, ni Beethoven, et encore moins un Martien. Je dis seulement que l'acte en lui-même, pendant l'exercice, ressemble à un envoûtement. Comme si je captais un poste. Le lointain passé de je ne sais trop quelle lointaine vision en couleurs plus ou moins primaires.
Je travaille sans support pour l'exécution de mes tableaux.
J'y vais parfois avec des photos, pour des caricatures ou bien des trucs très techniques. Je regarde la photo et j'en extrais les perspectives.
Cependant, il n'y a pas de photos pour mes tableaux.
Ça sort de ma tête comme ça, comme si les pinceaux menaient mes doigts.
Je sculpte dans la matière la vision lointaine de scènes où la joie de vivre est manifeste. Je le fais par défi. Pour juguler des tendances par trop surnaturelles à explorer le côté sombre. D'autres feront mieux que moi de ce côté-là et j'honorerai leur mémoire s'il le faut. On est ce que l'on mange, disait le gastronome Brillat-Savarin. Et je ne mange pas de charbon.
Je ne suis pas Dieu et je ne voudrais que m'amuser.
Peindre des petits bons hommes et des bonnes femmes avec des gros nez.
Peindre des scènes de la vie urbaine.
Ou bien des trucs qui se passent en forêt.
N'importe où, any where out of this world, comme disait un certain Charles Baudelaire, un Martien d'une autre époque.
J'ai peint toute la fin de semaine. Je vous reviens très bientôt avec mon exposition.
Souhaitons que le temps devienne plus vert, même si je n'y comprends rien.
J'ai zéro sur seize pour le vert au test des couleurs. Je ne sais pas ce que c'est que le vert. Je peux vous dire ce qu'est le pâle ou le foncé. Il m'est aussi loisible de lire sur les pots de couleur. Le reste, ce n'est que de la technique. Et comme Gauguin, lui aussi daltonien dans le rayon du vert, je finis par peindre des tableaux où surabondent les couleurs primaires, c'est-à-dire du rouge, du jaune et du bleu -le tout début du prisme des couleurs.
Je ne dis pas ça pour me plaindre. Je ne fais que constater l'ironie de la situation et me sens parfois face à mes tableaux comme Beethoven pendant un spectacle. J'en perds des bouts. Et le spectacle me surpasse.
Beethoven était sourd comme un pot. Et moi je lis sur les pots. Je ne suis pas Beethoven, bien sûr. Je ne lis pas la musique. Et j'ai l'ouïe plus fine que celle d'un chevreuil. Au fait, je ne sais même pas pourquoi je vous brosse une analogie avec Beethoven. Comme s'il fallait m'excuser de ne pas voir le vert et de toujours le confondre avec le jaune orange, le brun foncé ou le beige. Ce n'est qu'une question de point de vue, somme toute.
Je ne me laisse pas abattre par de telles futilités. Je travaille mes verts avec le sens du pâle ou du foncé. Cela marche jusqu'à un certain point. Si j'ai le malheur de laisser traîner une flaque de vert pâle dans mon assiette il peut m'arriver de barbouiller un visage en vert en pensant que ça lui fait un beau teint. Cela ne m'arrive pas tous les jours parce que je connais mon handicap au vert. J'admets que ma blonde me rappelle de temps à autres de prendre garde aux Martiens qui apparaissent ça et là sur mes toiles quand j'ai l'esprit ailleurs et que je n'y vais plus que par l'instinct. L'erreur est humaine quand je me trouve humain.
Les arts visuels supposent de la vision. J'ai fait ce pari absurde que la vision précède le visionnement. Quand on contemple les étoiles, on sait que nous voyons leur passé compte tenu du temps que la lumière peut prendre pour se rendre jusqu'à nous. Je ne dis pas que je suis une étoile, ni Beethoven, et encore moins un Martien. Je dis seulement que l'acte en lui-même, pendant l'exercice, ressemble à un envoûtement. Comme si je captais un poste. Le lointain passé de je ne sais trop quelle lointaine vision en couleurs plus ou moins primaires.
Je travaille sans support pour l'exécution de mes tableaux.
J'y vais parfois avec des photos, pour des caricatures ou bien des trucs très techniques. Je regarde la photo et j'en extrais les perspectives.
Cependant, il n'y a pas de photos pour mes tableaux.
Ça sort de ma tête comme ça, comme si les pinceaux menaient mes doigts.
Je sculpte dans la matière la vision lointaine de scènes où la joie de vivre est manifeste. Je le fais par défi. Pour juguler des tendances par trop surnaturelles à explorer le côté sombre. D'autres feront mieux que moi de ce côté-là et j'honorerai leur mémoire s'il le faut. On est ce que l'on mange, disait le gastronome Brillat-Savarin. Et je ne mange pas de charbon.
Je ne suis pas Dieu et je ne voudrais que m'amuser.
Peindre des petits bons hommes et des bonnes femmes avec des gros nez.
Peindre des scènes de la vie urbaine.
Ou bien des trucs qui se passent en forêt.
N'importe où, any where out of this world, comme disait un certain Charles Baudelaire, un Martien d'une autre époque.
J'ai peint toute la fin de semaine. Je vous reviens très bientôt avec mon exposition.
Souhaitons que le temps devienne plus vert, même si je n'y comprends rien.
vendredi 12 avril 2013
Feu mon père a déchiré sa carte de membre du PQ en 1978
Feu mon père a déchiré sa carte de membre du Parti Québécois (PQ) en 1978. Je vous dirai bien pourquoi si vous voulez bien me permettre une longue parenthèse.
Mon père était d'abord et avant tout fortement contre l'Union Nationale. Il s'était fait courir par la Police Provinciale de Duplessis, à Louiseville, autour de 1958. Il nous racontait leur fuite devant les policiers qui matraquaient les travailleurs en grève qu'il était allé soutenir avec les camarades de son syndicat.
Il détestait Duplessis pour plusieurs raisons, qui m'ont toujours semblé excellentes. Pour mon père, Duplessis était un hostie de crosseur qui pitchait des dix cents aux pauvres dans la cour du Séminaire Saint-Joseph, à Trois-Rivières, lors de ses rassemblements partisans.
Duplessis leur pitchait les dix cents que lui et ses larrons volaient à la province pour jouer à la politique.
-Pendant que les Anglais apprenaient à lire, écrire pis à compter, disait souvent mon père, nous autres les caves on apprenait l'histoire pis le p'tit catéchisme...
En 1960, mon père s'est rallié aux libéraux de Jean Lesage, ces libéraux qui promettaient l'éducation gratuite du primaire jusqu'à l'université, la nationalisation de l'électricité et tout un train de mesures sociales.
-Il faut que ça change! Ça va changer! scandait mon père pour rappeler cette époque.
Il a suivi le libéral René Lévesque quand il a quitté le PLQ pour fonder le Parti Québécois.
Puis il s'est mis à douter.
Le PQ raccolait de plus en plus les électeurs traditionnels de l'Union Nationale.
On s'est même fait à l'idée de confondre le PQ avec les Bleus.
Mon père était un Rouge... D'un rouge un peu naïf, mais d'un rouge plus vif que celui de Jean Lesage et René Lévesque. Il était par ailleurs d'ascendance peau-rouge, sa mère étant une Anishnabée (Algonquine) née sur la réserve d'Akwesasne.
Impossible d'être un Bleu. Nous étions Rouges mur à mur.
En 1978, le PQ fit sortir des oubliettes deux statues en l'honneur de Duplessis, dont l'une fût placée sur la rue Bonaventure, à Trois-Rivières, et l'autre devant l'Assemblée Nationale. C'est ce jour-là que mon père déchira sa carte de membre du PQ.
-Je le savais qu'i' z'étaient des hosties de Bleus! Duplessis tabarnak! Pouah! Jamais!
Mon père est retourné chez les libéraux, à défaut d'autre choix. Il était tout de même un libéral pour le moins original puisqu'il vota Oui au référendum de 1980.
Mon père n'appelait plus René Lévesque que par son surnom pour mieux signifier son mépris.
-Ti-Poil a perdu son référendum pis là i' veut nous mettre à genoux devant les Bleus le tabarnak!
C'était autour de 1984. Le Beau Risque. Ti-Poil appelant à voter conservateur pour défaire Trudeau. Mulroney est élu. Lucien Bouchard entre dans le gouvernement fédéral.
-Lulu! Un autre hostie de Bleu! I' va nous fourrer comme tous 'es autres hosties de Bleus! Encore l'histoire pis le cathéchisme!
Bref, mon père n'aimait pas le PQ et les péquistes parce qu'il les trouvait trop conservateurs.
Comme mon père, je suis pas mal Rouge. Plus libertaire que libéral. Plus socialiste que social-démocrate.
Je ne suis membre d'aucun parti. Je me contente de descendre dans la rue de temps à autres avec une pancarte.
Et je me remémore toujours avec une certaine tendresse tout ce que mon père pouvait déblatérer sur Duplessis, Ti-Poil et Lulu.
Son meilleur, ça restait Michel Chartrand.
Michel Chartrand parce qu'il sacrait. Parce qu'il parlait sa langue, la langue du peuple.
La pensée politique de mon père était sans doute pas mal fuckée.
Je vous avouerai que je n'ai jamais compris toutes ses subtilités.
Peut-être que mon père ne savait pas dire non à ces maudits travailleurs d'élection libéraux qui avaient besoin de la caution morale d'un bon père de famille pauvre pour se donner un air populo.
Ils peuvent bien baiser mon cul maintenant.
Je suis un Rouge comme Géronimo, Crazy Horse, Sitting Bull et Louis Riel l'étaient.
C'est ça qui est ça.
Mon père était d'abord et avant tout fortement contre l'Union Nationale. Il s'était fait courir par la Police Provinciale de Duplessis, à Louiseville, autour de 1958. Il nous racontait leur fuite devant les policiers qui matraquaient les travailleurs en grève qu'il était allé soutenir avec les camarades de son syndicat.
Il détestait Duplessis pour plusieurs raisons, qui m'ont toujours semblé excellentes. Pour mon père, Duplessis était un hostie de crosseur qui pitchait des dix cents aux pauvres dans la cour du Séminaire Saint-Joseph, à Trois-Rivières, lors de ses rassemblements partisans.
Duplessis leur pitchait les dix cents que lui et ses larrons volaient à la province pour jouer à la politique.
-Pendant que les Anglais apprenaient à lire, écrire pis à compter, disait souvent mon père, nous autres les caves on apprenait l'histoire pis le p'tit catéchisme...
En 1960, mon père s'est rallié aux libéraux de Jean Lesage, ces libéraux qui promettaient l'éducation gratuite du primaire jusqu'à l'université, la nationalisation de l'électricité et tout un train de mesures sociales.
-Il faut que ça change! Ça va changer! scandait mon père pour rappeler cette époque.
Il a suivi le libéral René Lévesque quand il a quitté le PLQ pour fonder le Parti Québécois.
Puis il s'est mis à douter.
Le PQ raccolait de plus en plus les électeurs traditionnels de l'Union Nationale.
On s'est même fait à l'idée de confondre le PQ avec les Bleus.
Mon père était un Rouge... D'un rouge un peu naïf, mais d'un rouge plus vif que celui de Jean Lesage et René Lévesque. Il était par ailleurs d'ascendance peau-rouge, sa mère étant une Anishnabée (Algonquine) née sur la réserve d'Akwesasne.
Impossible d'être un Bleu. Nous étions Rouges mur à mur.
En 1978, le PQ fit sortir des oubliettes deux statues en l'honneur de Duplessis, dont l'une fût placée sur la rue Bonaventure, à Trois-Rivières, et l'autre devant l'Assemblée Nationale. C'est ce jour-là que mon père déchira sa carte de membre du PQ.
-Je le savais qu'i' z'étaient des hosties de Bleus! Duplessis tabarnak! Pouah! Jamais!
Mon père est retourné chez les libéraux, à défaut d'autre choix. Il était tout de même un libéral pour le moins original puisqu'il vota Oui au référendum de 1980.
Mon père n'appelait plus René Lévesque que par son surnom pour mieux signifier son mépris.
-Ti-Poil a perdu son référendum pis là i' veut nous mettre à genoux devant les Bleus le tabarnak!
C'était autour de 1984. Le Beau Risque. Ti-Poil appelant à voter conservateur pour défaire Trudeau. Mulroney est élu. Lucien Bouchard entre dans le gouvernement fédéral.
-Lulu! Un autre hostie de Bleu! I' va nous fourrer comme tous 'es autres hosties de Bleus! Encore l'histoire pis le cathéchisme!
Bref, mon père n'aimait pas le PQ et les péquistes parce qu'il les trouvait trop conservateurs.
Comme mon père, je suis pas mal Rouge. Plus libertaire que libéral. Plus socialiste que social-démocrate.
Je ne suis membre d'aucun parti. Je me contente de descendre dans la rue de temps à autres avec une pancarte.
Et je me remémore toujours avec une certaine tendresse tout ce que mon père pouvait déblatérer sur Duplessis, Ti-Poil et Lulu.
Son meilleur, ça restait Michel Chartrand.
Michel Chartrand parce qu'il sacrait. Parce qu'il parlait sa langue, la langue du peuple.
La pensée politique de mon père était sans doute pas mal fuckée.
Je vous avouerai que je n'ai jamais compris toutes ses subtilités.
Peut-être que mon père ne savait pas dire non à ces maudits travailleurs d'élection libéraux qui avaient besoin de la caution morale d'un bon père de famille pauvre pour se donner un air populo.
Ils peuvent bien baiser mon cul maintenant.
Je suis un Rouge comme Géronimo, Crazy Horse, Sitting Bull et Louis Riel l'étaient.
C'est ça qui est ça.
mercredi 10 avril 2013
À compter du jour où le soleil s'est éteint
Le monde étant ce qu'il est tout porte à croire en l'inutilité de chercher à le changer, d'autant plus qu'il change, le monde, qu'on ne le veuille ou pas. Vous clignez des yeux un instant et vous ouvrez vos paupières sur un monde devenu tout autre sans que vous ne vous en doutiez.
C'est ainsi que le soleil s'est éteint le 29 avril 2064, pour une raison qui nous échappe encore. On dit ceci ou cela mais il reste si peu d'astrophysiciens vivants parmi les hommes qu'on ne s'échinera pas à s'inventer des histoires. Le soleil s'est éteint et il a fait noir plus que jamais sur terre depuis.
Mystérieusement, la Terre tourne encore autour de l'astre diurne devenu noir comme de la suie. Notre planète est devenue une boule de froid perdue à jamais dans le royaume des ombres.
Nous sommes quelques-uns à avoir survécu grâce à la technologie. C'est incroyable tout ce qu'on peut faire sans soleil. Il ne suffisait que d'y penser. Bien sûr, nous ne sommes plus que 10 102 humains sur Terre, essentiellement d'anciens soldats des deux sexes qui font maintenant partie de la même entité compte tenu de l'extinction de presque toute la vie sur Terre. Nous sommes les Vrais Humains, les Anishnabés, que l'on s'appelle, comme ils disent chez les Algonquins. Comme aucun Algonquin n'a survécu, on leur devait au moins ça... Pour sauver leur mémoire, nous serons donc tous et à jamais des Anishnabés, c'est-à-dire des Vrais Humains...
Heureusement que l'Internet a résisté à la catastrophe. Nous avons pu trouver sur le web tout ce que nous nécessitions pour survivre à l'impossible. Nous cultivons nos laitues, fraises et autres produits grâce à un ingénieux écosystème bricolé jadis par les armées d'ici et là.
Évidemment, nous ne sommes plus en guerre. Nous avons élu un comité de sages Anishnabés qui sont là pour nous rappeler que la guerre nucléaire c'était aussi con que l'extinction du soleil, même si elle n'a jamais eu lieu.
On s'en fout des chicanes du siècle dernier. L'humanité vit dans l'ombre jusqu'à ce que nous trouvions le moyen de quitter la Terre pour un environnement qui rappellera celui de nos ancêtres.
Notre technologie actuelle nous permet tout juste d'envoyer un satellite autour de la Terre pour nos communications terrestres. Nous pourrons envoyer des humains dans l'espace d'ici cent ans, avec de la persévérance. S'ils ont pu le faire, nous le pourrons aussi. Et un jour, peut-être dans deux ou trois cents ans, nos descendants partiront tous sur une arche spatiale vers une planète dotée d'eau, d'oxygène et de soleil. Oui, je sais que ça viendra...
En attendant, j'ai du travail à faire. Il me faut regrouper des tas d'informations pour l'hôpital. Nos médecins apprennent sur le tas et c'est moi qui leur sort des manuels en glanant tout ce que je peux ça et là sur le web. On trouve bien des trucs sur l'art de pratiquer l'ablation d'une prostate, mais pas grand' chose sur la tuberculose. Le comité russe travaille sur une traduction en anglais des infos qu'on a trouvé sur un vieux site ukrainien. Il faut ce qu'il faut.
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour une journée ensoleillée... Comme en 2063. Le merveilleux été de 2063...
C'est ainsi que le soleil s'est éteint le 29 avril 2064, pour une raison qui nous échappe encore. On dit ceci ou cela mais il reste si peu d'astrophysiciens vivants parmi les hommes qu'on ne s'échinera pas à s'inventer des histoires. Le soleil s'est éteint et il a fait noir plus que jamais sur terre depuis.
Mystérieusement, la Terre tourne encore autour de l'astre diurne devenu noir comme de la suie. Notre planète est devenue une boule de froid perdue à jamais dans le royaume des ombres.
Nous sommes quelques-uns à avoir survécu grâce à la technologie. C'est incroyable tout ce qu'on peut faire sans soleil. Il ne suffisait que d'y penser. Bien sûr, nous ne sommes plus que 10 102 humains sur Terre, essentiellement d'anciens soldats des deux sexes qui font maintenant partie de la même entité compte tenu de l'extinction de presque toute la vie sur Terre. Nous sommes les Vrais Humains, les Anishnabés, que l'on s'appelle, comme ils disent chez les Algonquins. Comme aucun Algonquin n'a survécu, on leur devait au moins ça... Pour sauver leur mémoire, nous serons donc tous et à jamais des Anishnabés, c'est-à-dire des Vrais Humains...
Heureusement que l'Internet a résisté à la catastrophe. Nous avons pu trouver sur le web tout ce que nous nécessitions pour survivre à l'impossible. Nous cultivons nos laitues, fraises et autres produits grâce à un ingénieux écosystème bricolé jadis par les armées d'ici et là.
Évidemment, nous ne sommes plus en guerre. Nous avons élu un comité de sages Anishnabés qui sont là pour nous rappeler que la guerre nucléaire c'était aussi con que l'extinction du soleil, même si elle n'a jamais eu lieu.
On s'en fout des chicanes du siècle dernier. L'humanité vit dans l'ombre jusqu'à ce que nous trouvions le moyen de quitter la Terre pour un environnement qui rappellera celui de nos ancêtres.
Notre technologie actuelle nous permet tout juste d'envoyer un satellite autour de la Terre pour nos communications terrestres. Nous pourrons envoyer des humains dans l'espace d'ici cent ans, avec de la persévérance. S'ils ont pu le faire, nous le pourrons aussi. Et un jour, peut-être dans deux ou trois cents ans, nos descendants partiront tous sur une arche spatiale vers une planète dotée d'eau, d'oxygène et de soleil. Oui, je sais que ça viendra...
En attendant, j'ai du travail à faire. Il me faut regrouper des tas d'informations pour l'hôpital. Nos médecins apprennent sur le tas et c'est moi qui leur sort des manuels en glanant tout ce que je peux ça et là sur le web. On trouve bien des trucs sur l'art de pratiquer l'ablation d'une prostate, mais pas grand' chose sur la tuberculose. Le comité russe travaille sur une traduction en anglais des infos qu'on a trouvé sur un vieux site ukrainien. Il faut ce qu'il faut.
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour une journée ensoleillée... Comme en 2063. Le merveilleux été de 2063...
mardi 9 avril 2013
Sacré Pipeau!
Par quel bout commencer? Bah! Allons-y et on verra bien...
C'est l'histoire d'un gars qui s'appelait Pipeau. En fait, il s'appelait Pierre Bibelot sur les documents juridiques. Mais tout le monde l'appelait Pipeau. Lui-même avait fini par adopter ce surnom, faisant contre mauvaise fortune bon coeur. Et voilà qu'il parlait de lui-même comme s'il s'agissait de Pipeau.
-Foi de Pipeau, m'en ferai pas passer des crosses! Pipeau connaît son affaire! Pipeau est pas l'gars à s'faire des accroires de rien pantoute!
Voilà ce qu'il disait tout le temps, Pipeau. Il usait de la troisième personne du singulier tel César parlant de sa guerre des Gaules.
-Pipeau est content quand i' boit d'l'eau! Pipeau c't'un gars d'parole qui tient son honneur serré su' son coeur! Pipeau a réussi dans 'a vie parce que l'échec n'est pas un mot qui fait partie du vocabulaire de Pipeau! Pipeau est venu, il a vu et il a vaincu!
Pipeau par ci, Pipeau par là, et tout un chacun en avait plein le cul de Pipeau.
Ce qui fait qu'on s'est mis à le surnommer L'Insignifiant.
Pipeau ne l'a pas pris.
Il a néanmoins continué à parler de Pipeau comme s'il s'agissait bel et bien de lui-même.
Sacré Pipeau! Maudit insignifiant!
C'est l'histoire d'un gars qui s'appelait Pipeau. En fait, il s'appelait Pierre Bibelot sur les documents juridiques. Mais tout le monde l'appelait Pipeau. Lui-même avait fini par adopter ce surnom, faisant contre mauvaise fortune bon coeur. Et voilà qu'il parlait de lui-même comme s'il s'agissait de Pipeau.
-Foi de Pipeau, m'en ferai pas passer des crosses! Pipeau connaît son affaire! Pipeau est pas l'gars à s'faire des accroires de rien pantoute!
Voilà ce qu'il disait tout le temps, Pipeau. Il usait de la troisième personne du singulier tel César parlant de sa guerre des Gaules.
-Pipeau est content quand i' boit d'l'eau! Pipeau c't'un gars d'parole qui tient son honneur serré su' son coeur! Pipeau a réussi dans 'a vie parce que l'échec n'est pas un mot qui fait partie du vocabulaire de Pipeau! Pipeau est venu, il a vu et il a vaincu!
Pipeau par ci, Pipeau par là, et tout un chacun en avait plein le cul de Pipeau.
Ce qui fait qu'on s'est mis à le surnommer L'Insignifiant.
Pipeau ne l'a pas pris.
Il a néanmoins continué à parler de Pipeau comme s'il s'agissait bel et bien de lui-même.
Sacré Pipeau! Maudit insignifiant!
lundi 8 avril 2013
Peinture et autres digressions inutiles sur l'humanisme
Les pinceaux qui ont servi à peindre les calorifères ont rendu un dernier service à l'art avant que de mourir. Ils sèchent maintenant dans le fond du pot d'où ils seront extirpés sans cérémonie pour aller rejoindre le royaume des déchets.
Mon nouvel atelier me permet de capter de nouvelles énergies.
Ça sort de ma tête comme de mes mains et de mes vieux pinceaux. Voilà deux enfants qui jouent avec un voilier improvisé sous l'oeil stoïque d'une grenouille qui voudrait se faire oublier. Et puis deux bonnes femmes discutent devant une corde à linge tandis que le voisin d'en face balaie son perron. Il y a de beaux nuages au-dessus de tout ça. Cela me semble poétique et j'ai la vague impression d'être touché par la grâce de je ne sais trop quel don. Pourquoi moi? Comment puis-je créer tant de bonheur et de joie de vivre? Parce que je suis un grand rêveur, c'est évident.
Tant qu'à rêver, je prépare un vernissage de mes plus récents tableaux pour ma petite galerie d'art à temps partiel. Vous serez invités, bien entendu. Je vais vous épater cette galerie mes amis. Ce sera tellement beau que vous pleurerez rien qu'en voyant tout ce que j'aurai accroché aux murs. Et moi, je ferai comme vous. Je pleurerai de joie en me claquant les cuisses et en jouant de l'harmonica... ou pas.
***
La politique, c'est dégueulasse. Je participe dans la démesure de mes moyens au cirque en me jetant dans la fosse de temps à autres pour promouvoir une certaine éthique des rapports humains. Fondamentalement, j'aime bien cette maxime que l'on doit autant à Socrate qu'à Jésus et bien d'autres qui ne ressentaient pas le besoin de devenir célèbres: aimons-nous les uns les autres.
C'est évident que ça cogne trop fort parce que cela rend le pardon indissociable de la démarche. Et ce n'est pas facile, pardonner, oublier, cheminer sans trop se heurter les uns les autres.
L'avidité rend tout dégueulasse. La faim inassouvissable de l'un devient la misère des autres. Le partage se fait au compte-gouttes, sans joie et sans plaisir.
Pardonner, partager, s'aimer les uns les autres...
Et préserver nos droits et libertés de la pudibonderie...
***
Cela rend d'autant plus précieux mes coups de pinceaux. Avec deux ou trois couleurs, je change le monde beaucoup plus rapidement.
Je reprends du collier ce matin. De retour aux choses sérieuses.
Je me relève les manches pour mieux préparer ma prochaine exposition.
À très bientôt.
Mon nouvel atelier me permet de capter de nouvelles énergies.
Ça sort de ma tête comme de mes mains et de mes vieux pinceaux. Voilà deux enfants qui jouent avec un voilier improvisé sous l'oeil stoïque d'une grenouille qui voudrait se faire oublier. Et puis deux bonnes femmes discutent devant une corde à linge tandis que le voisin d'en face balaie son perron. Il y a de beaux nuages au-dessus de tout ça. Cela me semble poétique et j'ai la vague impression d'être touché par la grâce de je ne sais trop quel don. Pourquoi moi? Comment puis-je créer tant de bonheur et de joie de vivre? Parce que je suis un grand rêveur, c'est évident.
Tant qu'à rêver, je prépare un vernissage de mes plus récents tableaux pour ma petite galerie d'art à temps partiel. Vous serez invités, bien entendu. Je vais vous épater cette galerie mes amis. Ce sera tellement beau que vous pleurerez rien qu'en voyant tout ce que j'aurai accroché aux murs. Et moi, je ferai comme vous. Je pleurerai de joie en me claquant les cuisses et en jouant de l'harmonica... ou pas.
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La politique, c'est dégueulasse. Je participe dans la démesure de mes moyens au cirque en me jetant dans la fosse de temps à autres pour promouvoir une certaine éthique des rapports humains. Fondamentalement, j'aime bien cette maxime que l'on doit autant à Socrate qu'à Jésus et bien d'autres qui ne ressentaient pas le besoin de devenir célèbres: aimons-nous les uns les autres.
C'est évident que ça cogne trop fort parce que cela rend le pardon indissociable de la démarche. Et ce n'est pas facile, pardonner, oublier, cheminer sans trop se heurter les uns les autres.
L'avidité rend tout dégueulasse. La faim inassouvissable de l'un devient la misère des autres. Le partage se fait au compte-gouttes, sans joie et sans plaisir.
Pardonner, partager, s'aimer les uns les autres...
Et préserver nos droits et libertés de la pudibonderie...
***
Cela rend d'autant plus précieux mes coups de pinceaux. Avec deux ou trois couleurs, je change le monde beaucoup plus rapidement.
Je reprends du collier ce matin. De retour aux choses sérieuses.
Je me relève les manches pour mieux préparer ma prochaine exposition.
À très bientôt.
mercredi 3 avril 2013
Déménagement
Je me suis tenu coi au cours des derniers jours pour mieux finaliser notre déménagement dans un superbe appartement du centre-ville de Trois-Rivières. C'est à deux pas de la cathédrale. À trois pas du Parc Champlain. J'ai mon atelier dans une crypte d'où je vous écris ce texte ce matin. J'aurai à l'étage un espace aménagé pour tenir une galerie d'art à temps partiel. Vous serez les bienvenus en temps et lieux.
***
Un peu plus et je m'égarais dans le je. J'y reviendrai bien assez vite. Combattre l'égotisme à la Henry Miller est un devoir de conscience en ce qui me touche. J'aime beaucoup Henry Miller. Mais je n'ai pas envie d'écrire comme lui. Le je m'emmerde. Vous me pardonnerez certainement d'avoir autant parler de moi ce matin.
***
Ahem... Je vais tout de même continuer un peu si vous voulez bien... Je ne suis pas très demandant. Je tiens d'une longue tradition familiale cet idéal de chercher à ne déranger rien ni personne pour quoi que ce soit.
J'ai déjà déménagé à pieds avec une poche de hockey que je remplissais et vidais d'un lieu à l'autre. C'était dans ma prime jeunesse. Je suis devenu rapidement une créature forgée de muscles à force de traîner ma poche de hockey remplie de livres et autres accessoires parfaitement inutiles.
Je disposais samedi dernier d'un camion en plus de la camionnette. Cette fois-là c'était pour embarquer des meubles. On s'embourgeoise en vieillissant.
Comme je rentrais le poêle dans le camion, je vois passer un couple de vieux de mon âge montés sur de vieilles bicyclettes déglinguées. Ils se sont bricolés des remorques dans lesquelles ils transportent toutes sortes de quossins.
Le mâle comme la femelle ont cigarette au bec. C'est un exploit que de fumer en fournissant un certain effort physique. Je parle pour moi. Pour eux, cela ne les inquiétait pas du tout.
Alors voilà, je rentrais le poêle dans le camion et le vieux lança à sa vieille quelque chose qui ressemblait à ceci:
-Ouin, eh b(i)en y'en a qui déménagent en truck, 'stie...
C'était sur l'air de dire que nous étions des hosties de parvenus.
Je me suis senti un peu insulté. Mais je n'avais pas le temps de réfléchir avec un poêle dans les bras.
***
Cela dit, j'ai reçu de l'aide. Et je l'apprécie grandement. Il y a plein de chics types dans la vie. Elle n'est pas si sale qu'on ne le croie, la vie. Enfin, je parle pour moi bien entendu. Pour ce que vous en avez à faire, si ça ne vous gêne pas un peu cette surexposition d'un moi trop fatigué pour réfléchir à ce qu'il envoie d'un clic à la face de tout l'univers visible et invisible.
Alleluia.
***
Un peu plus et je m'égarais dans le je. J'y reviendrai bien assez vite. Combattre l'égotisme à la Henry Miller est un devoir de conscience en ce qui me touche. J'aime beaucoup Henry Miller. Mais je n'ai pas envie d'écrire comme lui. Le je m'emmerde. Vous me pardonnerez certainement d'avoir autant parler de moi ce matin.
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Ahem... Je vais tout de même continuer un peu si vous voulez bien... Je ne suis pas très demandant. Je tiens d'une longue tradition familiale cet idéal de chercher à ne déranger rien ni personne pour quoi que ce soit.
J'ai déjà déménagé à pieds avec une poche de hockey que je remplissais et vidais d'un lieu à l'autre. C'était dans ma prime jeunesse. Je suis devenu rapidement une créature forgée de muscles à force de traîner ma poche de hockey remplie de livres et autres accessoires parfaitement inutiles.
Je disposais samedi dernier d'un camion en plus de la camionnette. Cette fois-là c'était pour embarquer des meubles. On s'embourgeoise en vieillissant.
Comme je rentrais le poêle dans le camion, je vois passer un couple de vieux de mon âge montés sur de vieilles bicyclettes déglinguées. Ils se sont bricolés des remorques dans lesquelles ils transportent toutes sortes de quossins.
Le mâle comme la femelle ont cigarette au bec. C'est un exploit que de fumer en fournissant un certain effort physique. Je parle pour moi. Pour eux, cela ne les inquiétait pas du tout.
Alors voilà, je rentrais le poêle dans le camion et le vieux lança à sa vieille quelque chose qui ressemblait à ceci:
-Ouin, eh b(i)en y'en a qui déménagent en truck, 'stie...
C'était sur l'air de dire que nous étions des hosties de parvenus.
Je me suis senti un peu insulté. Mais je n'avais pas le temps de réfléchir avec un poêle dans les bras.
***
Cela dit, j'ai reçu de l'aide. Et je l'apprécie grandement. Il y a plein de chics types dans la vie. Elle n'est pas si sale qu'on ne le croie, la vie. Enfin, je parle pour moi bien entendu. Pour ce que vous en avez à faire, si ça ne vous gêne pas un peu cette surexposition d'un moi trop fatigué pour réfléchir à ce qu'il envoie d'un clic à la face de tout l'univers visible et invisible.
Alleluia.
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