mardi 6 juillet 2010

Hier, devant l'Hôtel de ville de Trois-Rivières

Mes trop nombreux lecteurs et lectrices se sont accommodés tant bien que mal de mes dernières semaines de militantisme. Plutôt que de me contenter de défendre la démocratie à mille lieues de chez-moi, j'ai cru bon de m'investir totalement avec une poignée de camarades qui vomissaient de voir tout ce qui se tramait à l'Hôtel de ville de Trois-Rivières.

Le maire de ma ville est un autocrate complètement vendu aux intérêts des joueurs de Bozopoly. Ce qui lui a permis de faire n'importe quoi, au détriment de la démocratie et des valeurs qui viennent avec.

Il n'y a jamais eu de consultation populaire lorsque le quorum du registre municipal était largement atteint. Les citoyens du Plateau se sont faits bâtir un aréna en pleine face même s'ils était 439 sur 450 à demander la protection du boisé. Des citoyens se sont faits tordre les bras lors des assemblées publiques. Des portes se sont ouvertes mystérieusement une heure à l'avance, pour paqueter la salle de phoques qui applaudissaient tous les fucks du maire, dont l'Amphithéâtre et autres pyramides de gypse projetés sur l'ancien terrain de la Canadian International Pulp and Paper Company.

Des projets grandioses pour une ville de plusieurs millions d'habitants qui seront payés par les impôts et les taxes des contribuables trifluviens... québécois... et canadiens.

Ce qui fait que ça dépasse largement nos frontières, ce climat de république de bananes qui règne à Trois-Rivières. En plus de siphonner du cash, ces projets sont du genre «ça passe ou ça casse», quitte à tordre les bras des opposants.

Le chroniqueur Jean-Marc Beaudoin du quotidien Le Nouvelliste s'est lui-même fait tordre les bras, comme il le rapporte dans son coup de griffe du 22 juin. Il faisait aussi mention d'une rumeur selon laquelle certains participants auraient été payés pour applaudir le maire. Et on ne parle pas nécessairement des policiers en uniforme civil, qui mena certains citoyens à présenter une plainte en déontologie policière, puisque tout policier doit porter son uniforme lors d'une assemblée publique. C'est la loi, que voulez-vous...

C'est dans ces circonstances que j'ai prêté ma voix à d'autres voix qui réclamaient à juste titre la démission du maire Yves Lévesque. Je n'ai pas créé le mouvement. Je m'y suis joint. Et si je suis devenu provisoirement l'un de ces porte-parole, c'est essentiellement dû à ma grande gueule.

Hier, nous n'étions qu'une poignée à chanter Le temps des fleurs devant l'Hôtel de ville de Trois-Rivières. Le temps était lourd. Les gens étaient en vacances. Et l'attentat terroriste du soi-disant groupe Résistance Internationaliste, survenu vendredi dernier au centre de recrutement des Forces armées canadiennes, à deux pas de l'Hôtel de ville, n'était pas pour faciliter notre manifestation au point de vue du recrutement, justement. La tension était vive, c'était la canicule, le début des vacances, et les gens se sont reposés chez-eux, bien au frais.

Nous avons résisté à leur place, quelques minutes, le temps de chanter quelques airs, d'être filmés par Télé-Métropole et Radio-Canada, juste pour rappeler à César que la démocratie ce n'est pas un chèque en blanc pour quatre ans.

Nous avons porté une fleur pour la démocratie à Trois-Rivières. Nous avons incarné les valeurs positives de la démocratie, des valeurs qui transcendent les catégories politiques.

Si quelqu'un souhaite nous le reprocher, rappelons-lui que nous n'étions pas payés pour faire ça, que nous y sommes allés avec notre coeur pour défendre des principes qui nous sont chers. Nous avons agi en citoyens exemplaires compte tenu des circonstances. Et nous ne demanderons pas de médaille pour ça.

La prochaine séance publique est prévue pour lundi le 16 août 2010.

Nous y serons, d'une manière ou d'une autre. Frais et dispos pour protéger l'argent de nos taxes et de nos impôts. Avec des projets vraiment structurants pour préserver la démocratie dans notre petite communauté. Nous allons de plus informer les Québécois et les Canadiens de la manière dont on dépense leurs taxes et leurs impôts à Trois-Rivières puisque toutes ces conneries seraient impossibles sans leur contribution financière. Nous demanderons leur soutien dans notre lutte pour plus de démocratie et de transparence dans la gestion de notre ville.

Oui, le temps des fleurs va se poursuivre à Trois-Rivières. Merci au pseudo-maire Yves Lévesque d'avoir favorisé la naissance d'un nouveau mouvement civique.

2 commentaires:

  1. Continuez ! tenez bon ! faut que ce soit vous qui ayez gain de cause !
    - et pourquoi sont-ils "trop" nombreux, tes lecteurs ? :)

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  2. On tient le fort en attendant du renfort. No pasaran!

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