mercredi 15 avril 2009

L'histoire plate d'un crayon à mine


«Une phrase vaut mille mots.»

C'était écrit dans son carnet de notes. Il en réclamait la paternité, l'idiot. Ce n'était qu'une paraphrase bien banale, commune au département de la psychiatrie. Ce n'était qu'un détournement de l'antienne «une image vaut mille mots», chantée quand ça vous chante, un lieu commun dont il serait ridicule d'en faire l'exégèse, à moins de reprendre le travail là où l'ont laissé Léon Bloy et Gustave Flaubert.

Je lui ai remis son carnet de notes en faisant semblant de lire une ou deux pages toutes de la même mouture.«Un tien vaut mieux que d'elle tu l'auras.» «Tant va la ruche au vin qu'à la fin elles se cassent, les abeilles.» «L'époque ne roule pas pour les gentils.»

C'était de la christ de marde, sérieusement, et ma mémoire infidèle ne pourrait qu'améliorer son insignifiance. C'était encore pire que ce que je viens d'écrire. De foutus jeux de mots à vous faire passer une camisole de force après une bonne injection de je ne sais trop quelle substance lénifiante.

Le gus ressemblait à un avorton barbu avec des lunettes rondes, la quarantaine avancée, le sourire un peu niais, l'ego beaucoup plus gros que la substance qui le remplissait, au dernier stade de sa mythomanie.

Je ne le connaissais pas et ne cherchais pas vraiment à le connaître. Il était juste assis à mes côtés, au bar, et je devais tolérer sa présence pour une raison qui m'échappe. Comme il me parlait, je lui répondais. Et il commençait à me taper royalement sur le système.

-J'ai imaginé une nouvelle, me disait-il avec son air de manipulateur raté, une nouvelle où je raconte une panne électrique mondiale qui survient en l'an deux mil cinquante... Plus personne ne sait écrire à la main... Et là, le héros de ma nouvelle trouve un vieux crayon à mine et il réapprend à écrire car les ordinateurs, évidemment, ne fonctionnent plus et...

Hostie qu'il m'emmerdait avec son romantisme mal chié!

Comme il déblatérait, la serveuse vint me dire un mot à l'oreille.

-Le gars à qui tu parles, Guétan, c't'un hostie de pédophile! I' s'est faitte arrêté toutte... J'su's pas capable de l'sentir, lui pis son hostie d'carnet d'notes! Écrivain raté gluant!

Du coup, ses déblatérations m'ont paru encore plus antipathiques.

Je comprenais parfaitement ce que la serveuse voulait dire en employant l'épithète «gluant» pour désigner ce type qui était assis à mes côtés. Remarquez que «pédophile» en disait encore plus.

Ouache. J'avais l'impression d'être assis à côté d'un tas de marde. Comme si tout ce qu'il allait dire était condamné d'avance au silence.

«Ta yeule. Décrisse.» C'est vraiment tout ce qui me passait par la tête tandis que le pédophile gluant revenait avec son histoire de crayon à mine, de civilisation qui déshumanise et de tout le saint frusquin.

Ça n'a pas pris trente secondes que je me suis levé et que j'ai changé de place. Ça puait trop où je me trouvais, aux côtés du gluant.

À côté d'un pédo? No fucking way!

Quand j'y repense, j'en vomis presque.

Beurk!

9 commentaires:

  1. Je te trouve très intolérant pour qui ne baises pas comme toi! Que tu n'aimes pas les écrivains à la petite semaine qui en plus se croient géniaux, normal. Que tu n'aimes pas les colles qui s'agrippent à tes basques pour te faire chier quand tu dégustes ta bière, moi non plus. Mais quand une prétendue serveuse te donne des infos sur un mec que tu ne connais pas ni des lèvres ni d'arrière, j'suis pas sûr qu'tu lui donnes pas foi et qu'tu sois pas sectaire, toi aussi...

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  2. Je ne me sens pas bien à côté d'un pédo. Désolé.

    La serveuse, je ne la connaissais que de l'arrière, c'est vrai, mais bon cul ne saurait mentir.

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  3. Intolérant pour qui ne baises pas comme toi?

    Face à la pédophilie, je suis toujours intolérante, maudit criss de calice !!!!!!!!

    Décrisse de mon champ de vision, tu pue la marde tuliquoi !

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  4. Question: chez vous, les pédos qui s'font arrêter, on les relâche? En France, ils ont le temps d'écrire plusieurs volumes de mille pages...derrière les barreaux. Belle blonde, pas la peine de te fâcher,j'en veux pas à ton mec, mais j'aime bien sa peinture. Quand aux pédos, j'vais t'étonner, j'ai sans doute fait ce que tu n'as jamais fait, c'est à dire en faire coffrer plusieurs, et pour longtemps. Eh oui! Mais par déontologie, je ne me livre jamais à la médisance, je n'accorde aucun crédit à la rumeur et je ne supporte pas les colportages de Radio-trottoir. Ni les personnes qui dénigrent et insultent les autres sans les connaître... Ca suffit pas d'avoir un beau cu, faudrait aussi avoir une tête ! Bises !

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  5. Tuliquoi ... Non, ici au Québec, les pédos on les relâche assez vite et ça me fait vraiment chier.

    Parfois, ils n'ont qu'une toute petite tape sur les doigts.

    Là n'est pas la question, il est donc inutile de délirer sur ce qui doit être fait pour contenir un pédophile et surtout sur vos actes de bravoures.

    Je répondais à votre belle phrase philosophique «Je te trouve très intolérant pour qui ne baises pas comme toi!»

    OUI ASTI DE CIBOIRE (PUTAIN DE MERDE)ON EST INTOLÉRANT POUR LA PÉDOPHILIE.

    PS. ON NE SE CONNAÎT PAS, CE BOUT DE TEXTE DEVIENT TOUT AUSSI INUTILE «j'ai sans doute fait ce que tu n'as jamais fait»

    QU'EN SAIS-TU?????

    Beau patinage artistique, salto arrière double piqué, tuliquoi mais je m'en torche ... et pour la dernière fois, je ne répondais qu'à ça «Je te trouve très intolérant pour qui ne baises pas comme toi!»

    tuliquoi tu es très insultant, mais de ça aussi je m'en contre calice (contre fiche)... Je peux le supporter, mais pas ceci «Je te trouve très intolérant pour qui ne baises pas comme toi!»

    Sujet étant : LA PÉDOPHILIE !!!!!

    Burp !

    Tant mieux si tu aimes les toiles de Gaétan, moi j'aime pas ceci «Je te trouve très intolérant pour qui ne baises pas comme toi!»

    Bon c'est plus clair là ?

    Ah pis, va te faire foutre ...

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  6. On ne se connaît pas, manifestement.

    Puisque nous ne nous connaissons pas, il n'est pas inutile de rappeler que tout part d'une nouvelle que je voudrais purement et simplement littéraire. Je ne fais pas de l'information ici, mais de la littérature.

    Quant à l'intolérance envers qui ne baise pas comme moi, limitons-nous à l'intolérance envers ceux qui baisent comme des pédophiles. Puisque tout part de là dans votre message, tuliquoi: l'intolérance envers ceux qui ne baisent pas comme moi, en l'occurrence le pédophile qui apparaît dans ma petite fable.

    Pour ce qui est de ma blonde, vous ne la connaissez pas plus que vous ne me connaissez. Mais moi je la connais, ma blonde, et ça la fatigue que vous me trouviez intolérant face à un pédophile gluant qui ne baise pas comme moi... Franchement! Mettons cela sur le compte d'une faute de syntaxe.

    Vous dire que la serveuse de mon historiette est toujours honnête et qu'elle fréquente assidûment les palais de justice compte tenu de son emploi à temps partiel d'escorte pour les membres de la magistrature, ce serait tout aussi surréaliste.

    Pour le reste, je suis ravi que vous aimiez ma peinture. Cela m'inspire déjà un tableau que j'intitulerai «Intolérance envers les pédos qui ne baisent pas comme moi». Je vais peindre un pédo en train de manger une raclée en prison ou bien un papillon bleu, je ne sais pas trop.

    Merci de lire ce blogue débordant d'histoires vraies et gratuites.

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  7. Tour à fait exact, toutes vos remarques, et je vous prie de m'excuser. Ma première phrase était vraiment très déplacée, et très loin de ma pensée. Ce que je voulais dire, c'était que souvent il nous arrive de ne pas apprécier quelqu'un de manière épidermique, parce qu'on ne peut pas supporter sa voix, son visage, son allure, son contact, ses manières. Mais qu'il ne faut pas pour autant que traiter quelqu'un d'un acte aussi grave, sur le simple dire d'une serveuse. En France, ce genre de conteurs n'aiment pas non plus : les pédés, les arabes, les noirs, les ex-taulards, ceux qui baisent hors mariage, celles qui avortent bref, ça peut aller assez loin... Ils enveniment par leur parano notre société, et la grangrènent de leur intolérance. J'ai été hors-sujet, ou trop loin, et vous renouvelle mes demandes de pardons. On gomme tout ? Bises à tous deux.

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  8. Sujet délicat: propos disproportionnés...

    Je change de sujet.

    Je vais me concentrer sur le printemps et toutes ses petites douceurs.

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