La température était clémente hier matin pour faire du vélo: pas trop chaud, pas trop froid, presque pas de vent, le soleil, les pissenlits en fleurs, le chant des oiseaux et j'en passe.
J'ai enfourché ma Peugeot et j'ai pédalé à fond de train du centre-ville de Trois-Rivières jusqu'à l'Île Saint-Quentin.
Arrivé là-bas vers sept heures, j'ai tout de suite été surpris par la présence de deux auto-patrouilles de police. Qu'est-ce qui se passait encore sur l'île? Aucune idée. Et je n'étais pas assez écornifleux pour aller demander aux policiers le pourquoi de leur présence. Après tout, peut-être qu'ils étaient là pour les mêmes raisons qui font que j'y étais: voir le fleuve Magtogoek et la rivière Métabéroutin, le ciel, les nuages, le pont Laviolette, Sainte-Angèle-de-Laval, la plage, les canards, les goélands et tout le reste.
J'ai emprunté la petite passerelle de bois du sentier d'interprétation de la nature. La passerelle chemine entre les arbres, au beau milieu d'un marécage. En ce temps-ci de l'année, on a l'impression d'être au centre de la rivière puisqu'on ne voit plus du tout la terre ferme dans les derniers 500 mètres qui mènent au préau Jean-Paul Arseneault. C'est magnifique, avec les rayons du soleil qui s'infiltrent entre les arbres pour redonner un peu de couleurs à ce royaume des ombres.
J'ai vu des canards, évidemment. Au moins trois couples de canards malard. Ça m'a ému: je deviens vieux...
Sur le chemin du retour, à mi-chemin entre le préau et le point de départ, j'ai croisé un gros christ de con en train de se remuer l'appendice. Il ne s'attendait pas à voir surgir un ours. Du coup, il a été surpris et il a figé. Il s'est levé debout pour remonter son pantalon. Je ne l'ai pas observé assez longtemps, vous vous en doutez bien, pour vous dire à quoi il ressemblait, le type qui se brassait le canard en solitaire au beau milieu du marécage inondé. J'ai entrevu un gros stupide qui se brassait le canard en solitaire et ça devrait suffire comme description.
Que devais-je faire? J'ai craché de côté en murmurant un «ah ben tabarnak!» d'indignation discrète. Puis j'ai poursuivi ma route, dégoûté.
À la sortie du sentier, il y avait toujours les deux auto-patrouilles de police mais je n'en ai pas fait de cas, pas plus que je n'en ai fait pour le gars qui se crossait sur la passerelle d'interprétation de l'île Saint-Quentin. J'ai craché de côté et j'ai poursuivi ma route.
***
C'EST NORMAL DE SE CROSSER
C'est normal de se crosser, bien sûr, mais je me dis que le gars pourrait aller se crosser ailleurs.
Cela dit, vous ne verrez jamais une fille se masturber toute seule sur une passerelle d'interprétation de la nature, au beau milieu d'un marécage. Y'a ben juste un gars pour penser à se brasser le canard en un lieu public.
Je veux dire de se le brasser tout seul, en solo. À deux, un gars une fille pour prendre l'exemple qui me vient le plus poétiquement à l'esprit, me semble que c'est plus naturel, plus humain et surtout moins pitoyable.
en même temps, le type, ben il pensait sûrement pas que t'allais débarquer, comme ça, sans prévenir. puis "un lieu public", en plein marécage... fin, ça dépend du passage qu'y a dans le coin. coin-coin.
RépondreEffacerla prochaine fois, t'auras qu'à siffler discrètement la charge de la cavalerie, comme si de rien n'était, en l'air, comme ça, histoire d'être sûr de pas tomber sur une horreur. ou alors, t'installe un klaxon sur ton vélo. mais ça risquerait d'épouvanter les canards.
Ouain. Ben ça ne me choque pas ben ben qu'un gus se swigne l'appendice en pleine nature. Ça arrive partout, dans toute les bonnes familles. C'est la fièvre du printemps, la sève qui monte, etc.
RépondreEffacerMais faudrait qui se trouve un spot moins "public" hein, ça je suis d'accord. Quand tu fais un tour de bécyk tranquille de bon matin, t'as pas nécessairement envie de voir ça.