jeudi 13 novembre 2008

À PROPOS DU RÉENCHANTEMENT DU MONDE


Ilya Prigogine, prix Nobel de chimie en 1977, prône le «réenchantement du monde». La science ne doit plus être cette chose terne et compliquée à dessein, mais cette poésie, cette curiosité face à l'inconnu qui nous pousse au dépassement, voire à la transcendance.

C'est bien beau tout ça, mais la science n'enchante personne au Québec.

À preuve, Mathieu Perreault qui m'apprend sur Cyberpresse que la science est au dernier rang des préoccupations des Québécois. «Tout d'abord viennent les sports. Puis la politique, tous ordres de gouvernement confondus. Ensuite l'économie et les arts. Et, tout au bas de la liste, derrière la météo et le prix de l'essence, vient la science», écrit-il, commentant Jean-François Dumas de la firme Influence Communications.

La science est donc au dernier rang. Et pendant ce temps il se passe plein de trucs autour de nous que personne, manifestement, ne veut comprendre. C'est un peu comme si nous étions les Éloi face aux troglodytes Morlocks dans le célèbre roman de H.G. Wells, The Time Machine. Les Éloi font du sport et mangent des raisins dans l'insousiance tandis que les Morlocks travaillent sous terre à bâtir, mettons, un grand collisionneur de hadrons.

De temps à autres, la cloche retentit et les Éloi, hypnotisés, marchent vers la caverne des Morlocks qui prennent juste ce qu'il faut de viande. Puis tous les jours, cela recommence. Le voyageur du temps reviendra les aider, après avoir emporté avec lui une bibliothèque idéale pour éduquer ces crétins d'Éloi qui se laissent bouffer tout rond sans mot dire, comme des abrutis. Il fera désormais la guerre aux Morlocks. Il apportera la science aux Éloi. Il sera leur Prométhée.

Pour ce qui est du grand collisionneur de hadrons, eh bien un lecteur du New Scientist a fait remarquer que la fin du monde a bel et bien eu lieu. L'univers s'est dédoublé. Nous sommes dans celui qui a survécu. L'autre, celui où nous étions, a été avalé dans le trou noir créé par le grand collisionneur de hadrons.

Donc, en ce moment, nous n'existons plus. Et vous allez me dire que la science n'est pas intéressante?

***

La salamandre a la faculté de faire repousser son bras si d'aventure elle se le coupe.

Et on ne parle pas ici d'une plante verte, mais d'un organisme vivant complexe, aussi complexe qu'un être humain, dont on a trouvé la recette au quart de poil de cul près. On connaît tout du génome humain autant que de la salamandre. Il ne reste plus qu'à trouver le moyen de modifier nos gênes, en y mettant une pincée de salamandre, pour permettre à nos membres de repousser quand on les coupe. C'est clair qu'on aurait un petit bras pendant, les premiers jours, mais à force de boire et de manger solide, le petit bras grossirait et deviendrait un gros bras, comme celui qu'on avait avant.

Et vous allez me dire que la science c'est plate?

8 commentaires:

  1. Ça me fait penser au film "La créature des marais", me souviens pus du titre original anglais.

    Gaétan, tu vas nous rendre encore plus accro à ton blog... avec tes dessins délirants :D

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  2. Demain, je vais dessiner un Bazooka Joe si je me sens en forme. Un Bazooka Joe des marais.

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  3. Je suis sûre que la science expliquée sur un ton de salamandre et de bras mou qui redevient doucement dur, je suis sûre que tout le monde, et même madame chose, s'intéresserait à la science. Tiens, moi, je m'y intéresse déjà.

    ... surtout quand en plus, on me fait un dessin, on dirait que je comprends encore mieux.

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  4. Avec une pincée de Salamandre
    Grizzli! :D

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  5. En tout cas, moi je constate que mes articles scientifiques (en particulier dans le champ d'expertise qui a fait ma renommée mondiale, la gastéropodologie) sont très impopulaires.

    Je poursuivrai malgré tout, pour l'amour du progrès, coûte que coûte.

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  6. Je te tienssss sur mon coeur, folle d'ivresseeeee !!!!

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