vendredi 28 novembre 2008

JE VAIS ROTER LE 8 DÉCEMBRE PROCHAIN


Le 8 décembre prochain, je rote.

Je ne voterai pas pour

1) le Parti libéral du Québec;
2) le Parti québécois;
3) l'Action démocratique du Québec;
4) Gauche solidaire;
5) et tous les autres petits partis.

Je ne voterai pour personne. Je vais roter. Je vais écrire fuck you sur le bulletin de vote et je vais le déposer dans l'urne. Comme si j'étais l'avant-dernier des paroissiens qui se présentait à la grand' messe, juste avant que l'église ne passe sous le pic des démolisseurs.

Le 9 décembre prochain, je vais faire comme si rien ne s'était passé la veille.

Le vrai pouvoir est toujours dans la rue, peu importe qui prend le pouvoir. C'est ce qui me réjouit et m'inquiète tout autant, paradoxalement.

Et le 9 décembre prochain, et les jours qui suivront, la partie se poursuivra entre le pouvoir constitutionnel et le pouvoir populaire, comme toujours.

Tout le reste n'est que du théâtre de marionnettes.

Le peuple ne sait pas que c'est lui qui tire les ficelles, pas seulement le jour du vote, mais tout le reste du temps. Le pouvoir constitutionnel n'est rien qu'un écran de fumée, un show de boucane derrière lequel se cache les magiciens d'Oz de la politicaillerie, des nains qui se croient des géants jusqu'à ce que le décor de carton s'effondre.

Les politicards gouvernent en tenant compte de la pression populaire. Ils se rappellent tous de 1789 et de 1917. Ça peut éclater n'importe quand. Et leur décor n'est qu'en carton.

Les derniers peuvent devenir les premiers et vice versa. Rien n'est coulé dans le béton de nos jours.

Tout est vaseux, brouillé, changeant.

***

«Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire.»

Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire

***

Le 8 décembre prochain, j'écrirai fuck you sur mon bulletin de vote.

Ouais.

Le 8 décembre prochain, je rote.


5 commentaires:

  1. Hi, hi, hi, !!!
    J'ai aussi pleins d'autres idées... Comme je crotte !
    Mais les autres sont pas disables alors je me tais mais je suis bien d'accord avec toi... Tout ça c'est de la foutaise !

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  2. LaBoétie!
    Tabarnac, je lisais ça au cégep, je l'avais presque oublié!
    Calvaire, que suis-je devenu...


    Il n’a jamais été candidat au prix des collégiens, eh?
    Trop vieux?
    Ah.
    Y est mort?
    Ah bon.
    Marie Laberge aussi, non?
    Non.
    En tout cas, on s'obstinera pas là dessus.
    Non.
    Ok.


    Tout cas, merci de me ramener LaBoétie dans le front comme ça.
    Je ne l'oublierai plus.

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  3. Magenta, tout ça c'est le magicien d'Oz derrière de la boucane.

    Gomeux, le prix des collégiens, on s'en tabarnaque.

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  4. Oh, crisse, oui qu'on s'en tabarnac!
    Je disais juste pour montrer à quel point je m'en crissais quand j'étais au chégep.
    Pis qu'y pourraient arrêter de prendre les chégépiens par la main.
    Sont pas cave.
    Mais bon, on parlait pas de ça ici.

    Moi le 8 décembre, je dors.

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  5. D'accord avec tout le théâtre de la politique internationale,les pantins etc.
    Mais il est où le pouvoir de la rue et du peuple en 2008?
    Je ne le vois pas.
    Tout ce que je vois c'est le désespoir muet,le stress exprimé
    et la sur-consommation glorifiée.

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