Pour les «saigneurs» de la Terre, rien de plus précieux que leurs privilèges évidemment.
Ils en viennent même à penser que c'est un privilège que de servir leurs privilèges.
Il y a donc deux lois. Une pour tout le monde et une pour les privilégiés.
Lorsque vous ne suivez pas les règles établies par les privilégiés, vous tombez invariablement dans l'erreur. Car il n'y a pas pire erreur que d'empêcher un privilégié de jouir de ses passe-droits. Voire de jouir tout court.
Tous les à peu près privilégiés défendront cent fois un privilégié tombé au front avant que d'accorder quelque importance à ses victimes, des pauvres, des enfants, des gens sans importance qui n'ont parfois que des surnoms.
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Je visionnais hier un documentaire sur Netflix à propos de l'affaire Jeffrey Epstein. Le salaud opérait un réseau de prostitution juvénile et fournissait des jeunes filles à quelques seigneurs de l'économie de marché.
Il a réussi à s'acheter de la justice tout au long de son enquête. Même un procureur. Lequel devint d'ailleurs Ministre du travail sous Donald Trump, un ami de longue date de Jeffrey... Comme si la justice pesait plus lourd de son bord que de celui des centaines de ses jeunes victimes pour lesquelles Epstein n'éprouva jamais aucun remords.
C'est normal, voyez-vous, que de se prêter à tous les caprices d'un privilégié. S'il vous paie, il peut vous violer sur son jet ou bien son île privée. Le monde lui appartient. Vous n'êtes rien pour lui et le monde entier vous rappellera qu'il a tout pour lui.
Que vous reste-t-il? Rien. Sinon l'amitié de centaines de personnes qui, comme vous, se sont faites flouer par un salopard.
Tous les moyens sont bons pour ce salopard pour vous faire taire. On n'ose même pas imaginer tout ce qui pourrait vous être fait. Ce n'est pas notre monde. C'est le monde des privilégiés. Le monde de la haute gomme. Le monde qui fait les lois et n'a pas besoin d'y obéir.
Pourtant, ce monde tremble devant une poignée de jeunes gens qui divulguent les forfaits des seigneurs sur Facebook, Twitter et Instagram. Ce monde est baisé par une poignée d'activistes qui n'obéissent pas aux règles de tout le monde et menacent de faire tomber des statues ou de prendre la Bastille...
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Juin 1789. Les uns et les autres tergiversent sur la marche que devra prendre la Nation.
On veut abolir les privilèges. On veut réformer le monde. Plus rien ne devra être comme avant.
Puis c'est la Prise de la Bastille. Le peuple est impatient. Les règles anciennes éclatent en mille morceaux. On s'appelle désormais citoyen et citoyenne dans les rues. Les aristocrates promettent de se débarrasser de leurs titres et de leurs privilèges. Du 20 au 26 août on adopte les articles qui constitueront la Déclaration des droits de l'homme. C'est presque la fin de l'aristocratie.
Puis l'Histoire repartira tout croche et tout de travers pour quelques tours encore.
Pour se rendre jusqu'à nous, avec le même vieux problème des privilèges et de l'injustice sociale qui ne sont pas encore résolus.
On appelle tout un chacun à utiliser les cours de justice pour faire valoir leurs droits.
Et on oublie que la justice, malheureusement, ça s'achète. Pour un violeur arrêté il y en a peut-être 1000 en liberté.
Parce que nos tribunaux de 2020, comme ceux de France en 1788, ne correspondent plus aux préjugés sociaux établis du jour.
L'arbitre n'est plus crédible. Il porte une perruque poudrée.
Il suffirait qu'il enlève sa perruque et que nos politiciens tiennent un tout autre discours pour que la société ne sombre pas dans la guerre civile par excès d'atavisme, sinon de cannibalisme.
Il faut donc changer l'arbitre les amis.
Ainsi que les règles du jeu.
Parce que c'est évident que rien ne va plus.
Je n'encourage ni ne décourage les dénonciations.
Honnêtement, je pense qu'il y a trop de pression dans la bouilloire.
C'est pourquoi le couvercle a sauté.
Avant de remettre un autre couvercle sur la marmite, faudra s'assurer que personne ne vienne brasser la soupe de tout le monde avec sa queue.
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