Deux moineaux picorent dans le chiendent. Du chiendent qui pousse là où rien ne devrait pousser, au milieu d'un stationnement. Cet îlot de verdure tiendrait dans la paume de votre main, aussi petite soit-elle. Rien autour. Que de l'asphalte qui chauffe au soleil. Les automobiles ont déserté le secteur pour la fin de semaine.
C'est énorme comme espace vide qui chauffe pour rien. C'est ce désert que fréquentent encore quelques moineaux courageux, deux ou trois mouches, des fourmis... Toutes ces vies tentent péniblement de triompher de la mort qu'on leur impose partout où nous posons nos pattes, nous les humains. Ils peuvent se compter chanceux d'avoir encore cette motte de chiendent pour y trouver une seconde de fraîcheur.
Les moineaux picorent dans le chiendent, au beau milieu d'un énorme stationnement vide qui chauffe au soleil.
Leur cerveau bout.
Ils vont bientôt reprendre leur envol pour se rafraîchir.
Leur ronde est terminée. Il est près de trois heures.
C'est la rencontre des moineaux communs qui piaffent tous ensembles dans le prodigieux orme qu'on a oublié jadis de déraciner au bout du stationnement. Sous ses feuilles, il y a un petit paradis pour les insectes et même les petits mammifères puisque plus personne ne se soucie d' «entretenir» ce coin-là.
Pour le moment, c'est la fête. Chacun prend sa branche et pousse son chant. Après cette assemblée houleuse, les moineaux repartiront à la quête de nourriture d'ici à leur coucher.
Puisse-t-on planter encore des arbres, longtemps, pour vivre une vie digne de ce nom, l'humain en symbiose avec la nature plutôt qu'avec ses stationnements.
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