Observer n'est pas si facile que ça. Surtout si vous souhaitez communiquer les résultats de vos observations.
Elles viennent parfois en pêle-mêle. Une image ici. Une impression là. Au bout du compte on ne sait plus ce que l'on a observé. Mais on a communiqué quelque chose.
J'observe le petit train-train de la vie depuis ce matin. Je ne fais pas grand chose à vrai dire sinon jouer de la musique entre deux observations. C'est ma journée de congé et je ne songe pas la gâcher avec quelque chose d'utile.
Qu'est-ce que j'ai observé tant que ça?
Une araignée qui tissait sa toile. C'est déjà pas si pire. Et je l'ai laissée filer. Puisque les araignées ne sont pas vraiment comestibles.
J'ai passé quelques minutes à observer ce jeune orme vigoureux que j'ai sauvé de la coupe il y a trois ou quatre ans. Désormais, il est indéracinable. Et il faudra beaucoup d'efforts pour l'anéantir. Ça me rend heureux. J'ai vaincu la laideur de mon stationnement avec un arbre qui a poussé sur le bord d'une clôture de broche. J'ai arrangé le hasard un peu. Je l'ai arrosé. Je l'ai même soigné. Il avait perdu quelques branches et j'ai pansé ses plaies avec du vernis pour le protéger des parasites et des intempéries. Et ça a fonctionné. Idem pour les pensées qui ont poussé par un hasard heureux sur le bord d'une borne de béton. Je les ai entourées de petites roches comme si c'était prévu dans le plan du locataire...
J'ai aussi observé des guêpes. Je les aime moins celles-là mais j'apprends à faire avec malgré un choc anaphylactique qui m'a mené aux frontières de la mort. C'était lors de la Fête des Patriotes en 2017. I was bitten by a wasp...
Près des guêpes et de l'arbre, l'un de mes voisins, affectueusement surnommé le Voleur, vient cogner à la fenêtre du sous-sol d'un autre voisin. Grand, partiellement denté, la coupe René Simard 72 avec une branche en moins à ses lunettes, le Voleur est facilement identifiable. Il doit son surnom du fait qu'il vole partout. Surtout chez les particuliers et dans les dépanneurs. Il a peut-être fouillé dans notre camionnette. Il a peut-être volé mes voisins. Peut-être pas. Mais on sait qu'il vole. Parce qu'il nous propose toujours d'acheter le produit de ses petits larcins: des sous-marins du Couche-Tard, des bouteilles de shampoing du Jean-Coutu, des manteaux trop petits pour tout le monde, etc.
Là, il était dû pour aller voir son voisin. Il enfourchait un bicycle de fille. Avec pas de barre en haut. Il en débarqua comme Lucky Luke débarquerait de sa monture, cigarette au bec, et il a gratté dans le moustiquaire du voisin du sous-sol...
-Heille Bill! J'ai piqué d'la peinture... Héhé... Veux-tu voir ça?
J'imagine que Bill voulait voir ça. Le Voleur a laissé son bicycle accoté sur la bâtisse, comme s'il n'avait pas peur de se le faire voler, et il est descendu voir Bill.
Pourquoi devais-je vous rapporter tout ça?
Franchement, je n'en sais rien.
Pour me pratiquer à écrire probablement.
Ou bien pour observer.
Ou parce que je suis con comme ça.
Bon. Je vais lâcher l'écran.
J'ai encore d'autres trucs à observer.
Dont la préparation de mon souper.
Saumon et morue au four. Salade aux tomates et framboises relevée d'un filet de vinaigrette au miel de framboise de Sainte-Flavie. Etc.
Sur ce, merci bonsoir camarades.
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