Plus un écrivain s'approche d'une certaine notoriété plus il risque d'être surveillé jusque dans le fin fond de ses shorts.
Il faut bien s'y attendre.
Voilà pourquoi je m'acharne à détruire toute forme de notoriété en me comportant sans filtres et sans tabous. Avec une tête pas trop vide et un coeur qui doit bien avoir un zeste de sincérité.
Dans un cas comme dans l'autre qu'est-ce qu'on s'en fout.
Les gens meurent en ce moment. Et pas nécessairement à cause d'un virus.
On meurt de ne pas savoir lire et de ne pas faire confiance suffisamment à ceux et celles qui le savent.
On ne parle pas ici de réparer un moteur de char, aussi compliqué que cela puisse me sembler par ailleurs. On parle de réparer le corps humain. Sinon le corps social. Je ne veux pas dire que vous devez vous jeter à mes genoux parce que je sais lire et écrire. Je ne veux pas dire que vous me devez quelque chose.
Je dis simplement que notre manque d'éducation et la culture d'intimidation envers les intellectuels, incluant les scientifiques, finiront par nous détruire. Quand il ne nous restera plus que la magie pour nous soigner, je ne parierais pas que ce sera vraiment pour le mieux de l'humanité. Incluant, bien sûr, la grand-mère.
Je ne dis pas que vous devez licher les orteils des intellectuels encore une fois. Je dis seulement qu'il ou elle en sait un peu plus long qu'un autre quand on parle de virus, de mathématiques, de realpolitik, de machiavélisme, de népotisme et de tous les autres maux de l'enfer autoritaire.
Où veux-je en venir?
Au fait que j'assiste en ce moment au naufrage de nos soins de santé. Pas tant à cause de la COVID-19 que de l'orgueil rétro de personnes, sans doute bien intentionnées, qui font passer leur idéologie et leurs intérêts avant ceux de l'humanité. L'économie est l'état actuel de nos préjugés sociaux. Un état qu'on considère normal. Alors qu'il n'est qu'une suite d'injustices sans nom, voire d'imbécillités innommables. Évidemment quand on sait lire on sait tout ça.
C'est comme ça. Qu'est-cé qu'tu veux qu'on faize?
Je ne sais pas pour vous, je m'en confesse.
Mais moi je vais écrire tiens.
Ou bien peindre.
Ou bien chanter.
À chacun ses jeux et danses macabres.
Pour les autres qui n'auraient rien à faire ce soir je vous recommande de lire L'Oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar. Si vous êtes paresseux, vous pourrez vous rabattre sur le film éponyme de André Delvaux produit en 1988.
C'est l'histoire d'un médecin qui combat la peste à l'époque de l'inquisition espagnole.
Le type est homosexuel, pour rajouter à l'affaire. Ce qui était passible de mort à l'époque.
C'est lui qui sait pourtant.
Celui qui se faisait peut-être brassé dans la cour d'école.
Celui qui lisait trop, tout le temps.
Et que l'on méprise encore.
Même s'il sauve encore des vies.
Au mépris des inquisiteurs et autres parasites autoritaires de la communauté des hommes et des femmes.
Oui, à chacun ses jeux et danses macabres.
Quant à moi, mes potes, je vais servir la vie.
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