lundi 7 octobre 2019

Mon héros le héron

Le soleil miroitait entre les branches.

Les hérons terminaient leur vol au milieu de la rivière pour s'y nourrir de poissons naturellement coincés entre les roches.

Je marchais d'un pas lourd et léger.

Je m'accrochais encore à la moindre parcelle de beauté pour résister aux temps et au monde.

Je m'accrochais à l'amour et à la beauté.

Parce que tout le reste était laid et affreux.

Comme d'habitude.

Ce besoin de marcher vite.

Ces ordres d'avancer au pas de l'oie sans jamais contempler leur vol.

Ces humiliations qui font bâtir des pyramides et détruire des hommes.

Ces petits riens qui se prennent pour un gros tout alors qu'ils ne sont que la pitoyable somme de tous les préjugés sociaux passés et à venir.

Je marchais en protégeant mes yeux du soleil.

Du soleil qui me piquait les yeux comme si j'étais l'étranger de passage partout où je passe.

C'était mieux que rien.

C'était presque l'état de grâce.

Presque.

J'aurais aimé être parmi ces hérons à manger de la barbote.

Si ce n'était de l'eau froide en octobre.

C'est bien pour dire.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire