Nous en sommes la sixième grande extinction de masse de la biodiversité et il est possible que l'activité humaine soit mise en cause. Je vous dis ça sur un ton presque banal. Comme s'il était normal de vivre constamment la fin du monde, non seulement d'un point de vue théologique, mais aussi scientifique...
On dira ce qu'on voudra, vivre avec le sentiment de traverser l'Extinction de l'Holocène ça vous fout en l'air l'idée de faire son boulot en sifflant comme si de rien n'était.
D'aucuns désigneront ce phénomène de se «crisser de toutte» sous le vocable de l'éco-anxiété.
C'est possible que cela en soit.
Néanmoins, l'éco-anxiété me semble naturelle. C'est le contraire qui m'étonne et m'indigne en même temps.
Comment peut-on faire semblant que tout va bien quand tout va mal?
Surtout si le bien que nous en tirons finirait par saper tous les espoirs de ceux et celles qui n'osent presque plus combattre. C'est difficile de toujours tout prendre dans la gueule à la place des autres. Parce que les autres n'ont pas d'espoir. Parce que qu'est-cé-tu-veux-qu'on-fèze? Rien. Comme d'habitude.
Le gouvernement s'en occupera mais je n'irai pas voter. Je cultive mon petit potager à l'ombre de l'usine mal entretenue qui relâche n'importe quoi dans l'air vers 4 ou 5 heures le matin quand tout le monde dort. Et puis comme je ne fais rien je ne comprends pas que les autres fassent de quoi. Qu'est-cé-tu-veux-qu'on-fèze? Rien. Comme toujours.
On ne fait rien. Tu ne fais rien. Je ne fais rien.
Et ceux et celles qui font de quoi n'en ont plus rien à foutre de nous qui ne faisons rien.
Alors, ils se rebellent.
Ils ne veulent plus bosser comme des fous pour des conditions de vie médiocres dans un environnement pourri.
Vous aurez beau dire ou faire n'importe quoi, personne ne vous protégera avec bonheur et enthousiasme.
Même ceux qui tiennent la matraque vont se fatiguer.
Parce que tout ça est fatigant, la sixième extinction de masse.
Regardez devant, sourire, marcher en sautillant, je veux bien.
Encore faut-il un brin de sincérité.
Quand le maquillage du clown craque de partout ce n'est même plus drôle.
On baye aux corneilles devant le corniaud qui joue au Magicien d'Oz, un nain caché derrière un show de boucane.
Puis on finit par se taire.
Parce que l'extinction de masse conduit à l'extinction de voix.
Et lorsque plus personne ne se parlera...
Eh bien, ce sera vraiment la fin.
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