L’enseignement religieux à l’école m’a toujours semblé d’aucune
utilité.
Je me souviens de mes cours de catéchèse au secondaire. Sous
prétexte de nous enseigner Jésus ou le Saint-Esprit, on nous balançait n’importe
quoi pour faire régner la paix dans la classe : des films sur des jeunes
aux prises avec la drogue, des grilles de mots mystères, des sessions de chants
religieux nasillards de piètre qualité. Les professeurs de catéchèse
éprouvaient d’énormes difficultés à garder le calme dans la classe. Ils se
faisaient plus ridiculiser que tous leurs autres collègues. Tant et si bien que
je finissais par prendre en pitié les catéchumènes et par croire que mes
compagnons de classe étaient d’authentiques possédés du démon…
Un jour, le responsable de la pastorale, un abbé quelconque,
vint nous voir pendant le cours de catéchèse avec une pile de disques sous le
bras : Kiss, Led Zeppelin, les Beatles. Il tenait à nous faire la
démonstration que ces musiciens étaient des serviteurs de Satan : rien de
moins!
Il nous a fait écouter Stairway to Heaven à l’endroit pour
ensuite nous livrer la version à l’envers où l’on croyait entendre quelque
chose comme Joins-toi à Satan en
forçant énormément la note. On appellerait ça une hallucination auditive en des
termes plus prosaïques…
Heureusement qu’il y avait des cours de mathématiques, d’histoire,
de chimie, de physique, de biologie et de littérature pour nous délivrer de ces
billevesées qui, de toutes façons, ne réussissaient pas à nous tromper. Plutôt
que de nous rapprocher de Dieu, les cours de catéchèse avaient l’heur de nous
en éloigner.
On ne peut pas mettre sur un pied d’égalité les baguettes
magiques et les baguettes de pain.
J’en viens à penser que ce n’est pas le rôle de l’école de
nous apprendre à porter sur soi des pattes de lapin porte-bonheur pour éloigner
la malchance. Ce n’est pas son rôle de nous dire que Led Zeppelin sert les
intérêts de Satan.
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