Les doux et les pacifistes passent à tort pour des imbéciles.
Il est de bon ton chez ceux qui se cachent derrière les violents, loin du théâtre des opérations, de lancer des appels au meurtre. On ne frappe jamais assez fort. On n'extermine jamais assez ces humains qu'il est toujours tentant de comparer à de la vermine.
Je ne suis pas un doux et pas tout à fait un pacifiste. Je m'impatiente souvent et peut devenir explosif face à une injustice. Je voue pourtant un très grand respect à ce pacifisme que je souhaiterais faire mien en toutes circonstances. Cela représente, pour moi, le chemin le plus difficile que je puisse prendre. Je suis grand et gros. Je ressemble physiquement à une armoire à glace. J'ai la carrure pour donner des baffes et en recevoir sans crainte de me faire mal.
Pourtant, mes idoles sont des hommes et des femmes de paix. Sinon, des personnages de la littérature. J'oscille entre Tolstoï, Thoreau et John Lennon. Je me situe quelque part entre Emily Dickinson et le docteur Jivago. J'épouse totalement la cause de Roméo et Juliette.
Parlant de Roméo et Juliette, j'ai toujours été fasciné par cette histoire d'amour ratée qui représente bien toute la saleté de notre époque.
Les Capulet et les Montaigu trouvent toutes les raisons du monde pour s'étrangler. Ils tiennent les comptes de chaque offense pour justifier leur vendetta. Roméo et Juliette ne souhaitent que s'aimer, loin des chiffres et des statistiques de ces vieux cons qui s'opposent à leur relation amoureuse. Évidemment, les deux finissent par se suicider. Comme si c'était la seule manière de se sortir de cette Histoire avec un grand H.
History is not my story, disait le jazzman Sun Ra. Son histoire, his story, ce n'est pas la mienne. Cela résume bien l'affaire. Je ne veux pas tenir un rôle dans cette Histoire. Je veux m'en éloigner pour vivre ma vie en paix.
La douceur, l'amour et la paix sont l'expression de la naïveté totale pour ceux qui raffolent de se barbouiller le visage de sang humain.
Qui veut la paix prépare la guerre. Qu'on se le tienne pour dit. Rien de mieux qu'un massacre pour préserver l'amour.
Il y a toujours péril en la demeure. Après le péril rouge, c'est le péril jaune, puis le péril islamique. Demain, ce sera le péril sud-américain. Pour se prémunir contre ces ennemis commodes, il faut envisager la guerre, aussi totale soit-elle, quitte à effacer toute trace de vie humaine sur Terre. Il faut fermer les frontières, se bâtir des bunkers et y entreposer des boîtes de conserve pour un long hiver nucléaire.
Des tas de civils dans le monde qui n'ont pas la logique des militaires fuient sur les routes.
Ils espèrent trouver un havre de paix. Un endroit pour déposer leurs bagages et regarder grandir leurs enfants.
Cet endroit ne doit pas exister. La Terre n'appartient pas à tous. Ces misérables réfugiés sont coupables d'intelligence avec l'ennemi. Ils traînent avec eux la maladie et contaminent nos sols réfractaires à la charité et à la compassion. Ils ne s'habillent pas comme nous et ne mangent pas de cretons: c'est tout dire!
Il faut être dur pour ne pas être naïf et bon.
Il faut rendre la vie difficile, sinon intolérable, et pousser au suicide les malheureux.
Il faut matraquer la liberté, écraser les peuples, piller les ressources, déchirer tous les filets sociaux.
La bonté, c'est pour les poètes.
La compassion, c'est pour les rêveurs.
La charité commence et finit pour soi-même.
Voilà les enseignements de nos plus illustres penseurs, économistes et politiciens.
Voilà le drame de notre temps.
D'un temps où l'homme n'est plus qu'une statistique.
D'un temps où des gens de paix passent pour des cons.
Je ne suis peut-être pas tout à fait pacifiste - au moins pacifique - mais ma patience a des limites -
RépondreEffacerje tiens les fans de guerre et de haine pour des gros cons et des grosses connes -
Ceux qui disent que les doux et les pacifiques sont des cons le sont bien + encore , comme les gros cons qui disent que les utopies sont des illusions , des mirages - Je ne dirai m^me pas " pardonne-leur ils ne savent pas ce qu ' ils font " - Je crois au contraire qu ' ils le savent très bien - juste des gros cons -
tu veux la guerre,alors prépare la guerre ,
tu veux la paix alors prépare la paix ,
disaient les hippies ,
et Tolstoï disait aussi
si tu veux être heureux , alors sois-le -