Nous ne menons pas tous et toutes la vie que nous aurions souhaité vivre. C'est tellement évident qu'il est même un peu superficiel que de le répéter. Pourtant, cette évidence mérite des mises à jour récurrentes. On ne parvient pas toujours à se faire à l'idée que nos vies ne sont pas à l'image de nos rêves.
Imaginons un esclave de l'ancienne Égypte en train de bâtir la pyramide d'un quelconque pharaon qui se croit un fils du soleil pour mieux écraser tout un chacun. Cet esclave avait peu d'espoir de voir sa vie changer. Il se levait le matin, mangeait un quelconque brouet d'avoine et de yeux de poisson, allait ensuite déplacer des pierres en recevant quelques coups de fouet, puis dormait comme un loir jusqu'au lendemain après avoir mangé la même chose que la veille et l'avant-veille. Tout ça pour que l'on dise un jour que l'Égypte du temps des pharaons était une grande civilisation.
Cet esclave rêvait-il d'une terre promise? Voyait-il dans sa tête des fournaises de glaives dans lesquelles on découpait en rondelles les pharaons, les scribes et autres garde-chiourmes? Espérait-il la venue d'un certain Moïse ou bien de l'incroyable Hulk? L'histoire ne le dit pas puisque les historiens s'intéressent si peu aux perdants de l'Histoire avec un grand H qui aspire l'humanité.
Les esclaves contemporains sont dans la même mélasse idéologique. Les repus d'aujourd'hui comme ceux de naguère se croient les fils du soleil et réclament eux aussi leurs pyramides et leurs jardins des délices. Tout ça se bâtit encore sur le dos des malheureux qui se demandent quel est le sens de cette vie misérable où il faut quatre-vingt-dix-neuf personnes qui pleurent pour en faire rire un seul.
Je ne m'enfoncerai pas dans l'acceptation, la résignation et l'abandon du combat face à la réalité de l'esclavage, Encore plus malheureux et toujours plus misérables sont les esclaves satisfaits de leur sort. Je préfère, de loin, Kunta Kinté à l'Oncle Tom. Je préfère Spartacus à l'eunuque à qui l'on jette les rogatons des festins. Je préfère Sitting Bull, Crazy Horse et Louis Riel plutôt que les valets satisfaits de l'esclavagisme moderne.
Je suis un esclave. Comme la majorité des gens qui m'entourent et qui refusent de le croire.
Plusieurs esclaves essaient d'effacer leur condition sous des biens matériels inutiles qui ne viendront jamais à bout de leur situation ontologique.
Ils rient aux festins et aux jeux des repus, pour se conférer l'illusion qu'ils ne sont pas tout à fait traiter comme de la merde.
Pourtant, le lendemain les obligera à déchanter et à casser des pierres pour ces fanfarons qui dépouillent la chose publique pour la satisfaction de leurs plaisirs égoïstes qu'ils ne partagent pas avec les pauvres.
Ils balanceront aux pauvres leurs vieilles nippes et quelques poignées de menue monnaie à l'occasion, exempts d'impôt, pour se donner une bonne conscience à rabais.
Et l'esclave moderne, comme l'esclave ancien, rêvera lui aussi de fournaises de glaives où plonger les monarques, les chroniqueurs de La Presse et autres serviteurs du capitalisme.
Je paraphraserai quelqu'un dont j'oublie le nom: "Y a pas meilleur esclave que l'esclave qui se croit libre."
RépondreEffacerJe pense qu'il ne peut y avoir de paix ni de liberté de la part d'une culture basée tant sur le biocide (agriculture) afin d'éliminer toute compétition pour favoriser la production d'une ou quelques plantes domestiques que sur le génocide, l'assimilation, l'esclavage et l'invasion afin d'éliminer toute autre culture et favoriser la (sur)production d'une seule "culture", c'est-à-dire la civilisation.
Je pense aussi que les crétins qui sont au top de cette pyramide globale omnicidaire sont eux aussi esclaves de leur machine-de-guerre-contre-toute-vie.
Kwey Misko Anishnabé!
RépondreEffacer@Misko
RépondreEffacerIndien sauvage , Axè à toi ,
seul Gaulois malgré ce pseudo usurpé sans mauvaise intention / d ' ailleurs je rebaptiserai tout çà en Gaulois - Il faut juste en être fier -
Blague à part , Caetano , tu as raison ---- MAIS :
RépondreEffacerNous-es , ne SOMMES PAS ! des esclaves -
( les langues portuguaise et castillane distinguent les verbes " être " passager ( aujourd ' huis je suis content ) / estar ) et " être " permanent " ( je suis-e- québecquois-e / ser ) :
Dans ce sens nous sommes ( estar ) des esclaves , mais nous ne le sommes pas ( ser ) -
Disons + simplement que nous sommes " maintenus " en esclavage -
Que cette condition révoltante doit cesser aussitôt que possible - nous y mettrons tous les moyens nécessaires , légaux ou pas / puisque nous savons très bien que les lois sont édictées par les faiseurs d ' esclaves
Je publie ce commentaire de MISKO après l'avoir involontairement effacé:
RépondreEffacerMISKO A ÉCRIT:
Étant moi-même kekchose comme un tribalisto-métisso-anticivilisationisto-anarcho-primitiviste...euh, genre. Je ne veux pas tenter de faire de cette machine à mon avis inévitablement omnicidaire une machine omnicidaire...euh...plus verte? ou plus égalitaire? ou whatever-the-fuck-else. Je veux plutôt voir cette machine et la mentalité à sa base disparaître une bonne fois pour toutes.
Mon territoire est occupé via canada.inc.com et quebec.inc.qc.ca. par quelques groupes d'individus contrôlant à peu près tout et tous par la force, la violence et/ou la menace de violence. Donc. Bien que pour ma survie et celle des miens je prend souvent la forme d'une pièce d'engrenage de leur machine. Je n'ai toujours pas l'intention de participer à leur masquarade électorale.