Guernica, de Pablo Picasso
Cela faisait 70 ans, hier le 6 août, que la bombe atomique tua plus de 140 000 civils sur-le-champ à Hiroshima. Environ 70 000 autres civils connurent le même sort à Nagasaki trois jours plus tard.
Coluche, le célèbre clown français, disait que la Première guerre mondiale avait tué un militaire pour dix civils massacrés. La Deuxième guerre mondiale tua un militaire pour cent civils. Pour la Troisième guerre mondiale, Coluche recommandait aux civils de s'engager dans l'armée puisque seuls les militaires survivront...
Il est abominable de penser qu'il est presque devenu normal de tuer des civils.
Les aborigènes de l'Océanie reprochaient aux Britanniques de gaspiller de la viande. Ils n'auraient pas osé tuer plus qu'ils ne pouvaient manger au cours d'une guerre. Ils voyaient les cadavres joncher les champs de bataille et n'en revenaient pas de tout ce gâchis.
On prétend que Léonard de Vinci se fit vertement rabrouer par François 1er pour avoir suggéré la création d'armes létales qui s'apparentaient à la mitraillette moderne.
-Vous n'y pensez pas! Je passerais pour un monstre! Il y a des règles à respecter dans la guerre! qu'il aurait répondu au génial inventeur des machines à tuer. Retournez plutôt à vos pinceaux et faites-moi un beau portrait...
De nos jours, plus personne ne semble outragé de songer qu'on puisse tuer quelques milliards de civils en pesant sur un bouton rouge.
On ne l'a pas encore fait pour des raisons qui tiennent du miracle. Nous sommes souvent passés tout près de disparaître, lors de la crise des missiles à Cuba ou bien lors du plus récent conflit ukrainien.
Les Grecs et les Romains situaient le paradis dans le passé, un passé qu'ils appelaient l'Âge d'Or. Dans la tradition judéo-chrétienne, il était plutôt question du jardin d'Éden.
Les Grecs et les Romains croyaient vivre à l'âge d'airain, à l'ère la plus impitoyable qui soit, où le fils peut étrangler sa mère pour quelques drachmes ou quelques sesterces.
Peut-on leur reprocher d'avoir pensé cela?
Nous vivons encore sur les ruines de cette civilisation du feu et du sang.
Nous nous imaginons hyper civilisés, brillants et poètes par-dessus le marché, comme Léonard de Vinci. Pourtant, dans les rêves de Vinci comme dans ceux de nos savants, il y a tant d'instruments de mort et de souffrance que nous ne pouvons que souffler un brin de penser qu'on a encore vécu vingt-quatre heures sans avoir été réduits en cendres.
"Vanité des vanités, tout est vanité et poursuite de vents", disait l'Ecclésiaste, un des rares sages de la Bible.
Que pouvons-nous faire contre les instincts de mort qui bouillent en nous-mêmes en tant qu'humains trop calculateurs et trop désincarnés?
Je ne sais pas.
Peindre la Joconde, peut-être.
Ou penser comme François 1er dans ses beaux jours.
Tout n ' est pas que vanité .
RépondreEffacerTout est vanité pour les vaniteux-ses .
Pas + qu ' il n ' y a d ' instinct de mort en moi ni en beaucoup d ' autres que moi -
Je ne connais que très peu de choses de " Vinci " ,
que pouvons-nous faire ?
Une autre réponse peut être le panneau central du triptyque de Jérôme Bosch , " Le Jardin des Délices " -
( Le panneau de gauche décrit la création originelle telle qu ' elle a été édictée dans certains " textes " - Le panneau de gauche décrit les souffrances humaines réelles et fantasmées ).
Maintenant , il nous faut le faire : à nous d ' inventer comment réussir ce désir .
@ Misko , ce n ' est pas parce que tes ancêtres , généreux , n ' ont pas réussi , que nous n ' y arriverons pas !
La photographie des peintures est assez difficile à réussir - alors je vous mets ce lien pour une photo assez bonne du " jardin des délices " - encore qu ' il faudrait je crois saturer un peu + les couleurs ( avec un logiciel courant de retouches-photos )
RépondreEffacerhttps://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/62/The_Garden_of_Earthly_Delights_by_Bosch_High_Resolution_2.jpg
( à copier-coller en barre d ' adresse + valid. ou entrée )
J ' en profite pour rappeler le merveilleux livre de Christiane Rochefort " archaos ou le jardin étincellant " , qui fait du reste référence à ce tableau incroyable
( Ed. les carnets rouges - France )
@monde indien
RépondreEffacerJe n'y crois plus...mais je profite de la vie autant que possible; espérant vivre le plus vieux possible ne serait-ce que pour la très mince chance d'avoir peut-être un jour le plaisir de voir s'effondrer la civilisation et de voir s'implanter à la place des milliers de modes de vie bien adaptés à leur environnements respectifs. Autrement dit, en bonnes relations avec ce qui restera de vie (humains et autres-qu'humains) sur Terre à ce moment-là.
@misko
RépondreEffacerTu as raison, profite de la vie qui est si belle , c ' est le + important - et ce n ' est pas une question de longévité - tu as l ' air d ' habiter dans une bien belle région !
Axé !
@Misko et monde indien: Je demeure dans un cadre urbain avec un peu de nature disponible tout autour. J'ai vécu dans la nature autant que faire se peut pour me rendre compte que je n'étais pas tout à fait adapté pour survivre en parfaite autarcie malgré mes voeux les plus sincères de décrocher de la ville et de ses problèmes. Je ne veux pas vanter mon esclavage ni mon enclos. Mais je ne trouve pas de moyens de vivre sans la ville. Comme bien des Cris que j'ai rencontrés qui ne connaissent plus grand chose de la vie en forêt même si la forêt les environne. Ils pourraient en dire plus long sur l'utilisation d'un portable ou bien sur une X-box 360... Croire que tout ça va s'effondrer est un espoir qui ne correspond pas à la réalité. Si cette civilisation s'effondre, elle renaîtra de ses cendres dans un contexte encore plus barbare, un genre de Mad Max exposant mille. Les technologies font maintenant partie de nos vies. Nous ne reviendrons jamais aux arcs et aux flèches. Nous sommes condamnés à vivre dans un monde technologique parce que la machine qui a été créée transcende ses créateurs. Tout ce qui peut être sauvé, dans tout ça, c'est un peu de sagesse.
RépondreEffacerQuel pessimisme !
RépondreEffacerSi nos rêves ne sont pas des illusions mais les images de nos désirs , nos cauchemars ne sont pas plus des illusions , mais seulement , et seulement , les images de ce que nous détestons et haïssons -
Ce qui arrive en réel , n ' arrive jamais comme nous l ' avions imaginé -
Il faut dire aussi que la réalité est parfois tellement féérique ou cauchemardesque , qu ' on finit par la confondre avec les images -
@Monde indien: Un peu de mer, d'étoiles et de cigales qui chantent et je verrai le monde du point de vue de Sirius, comme un certain Micromégas connu de Voltaire.
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