Je viens de terminer la lecture d'un roman historique: L'Imprimeur des Libertés Fleury Mesplet (1734-1794)... Le titre est un peu maladroit et l'écriture plus didactique que romanesque. Par contre, je m'en voudrais de ne pas souligner le remarquable travail d'historien effectué par ses deux auteurs, Jean-Paul de Lagrave et Jacques G. Ruelland. Ils m'ont permis de découvrir un grand bonhomme de notre histoire.
Le père et le grand-père de Fleury Mesplet étaient eux-mêmes imprimeurs en France, où débutent les péripéties de notre héros. Ils ont été tués sous l'ordre du Roi pour avoir diffusé des pamphlets et oeuvres interdites. L'Église et sa bande de troufignons bénits n'étaient pas loin derrière pour promouvoir le fanatisme, la censure et l'intolérance.
Fleury Mesplet poursuivit son chemin en tant qu'imprimeur de la liberté. Il échappa de peu à la mort en s'enfuyant vers Londres avec son épouse, incarcérée dans un couvent sous l'ordre de son père, un noble qui désapprouvait ce mariage avec un roturier. Le frère de son épouse, un certain Mirabeau qui deviendra plus tard l'un des pères de la Révolution française, aidera Fleury a délivré son épouse du couvent dans une opération digne des Trois mousquetaires.
Fleury rencontra Benjamin Franklin et Thomas Paine à Londres. Ils lui proposèrent de s'établir au Nouveau-Monde alors que la soupe devenait encore trop chaude pour Mesplet en Angleterre.
L'agitation règne dans les colonies britanniques et on charge Fleury Mesplet de diffuser les appels à la liberté du Congrès américain auprès des francophones. On l'envoie à Montréal avec Benjamin Franklin. Les forces britanniques sont coincées à Québec. Les colons francophones adhèrent spontanément à la cause de l'indépendance.
Malheureusement, la couronne britannique n'entend pas se laisser faire. Elle envoie dix milles soldats pour mater la lutte pour la liberté. Fleury Mesplet est arrêté. Puis libéré.
Il continue d'exercer son métier d'imprimeur tant bien que mal. Il publie le premier journal français d'Amérique: La Gazette littéraire de Montréal. Le clergé lui en veut de profiter du couvert de la littérature pour diffuser l'esprit du siècle des Lumières.
Je ne vous raconterai pas tout le roman. Je vous dirai seulement que sa femme a été assassinée. Et lui aussi, quelques années plus tard. Sa deuxième femme, suite à la mort de Fleury, se recycla dans l'enseignement. Elle devint la préceptrice d'un certain... Louis-Joseph Papineau.
On ne connaît rien de notre histoire... Juste pour ça, je vous recommande de lire L'Imprimeur des Libertés.
Vu ! ça semble drôlement bien, ce bouquin.
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