Il était une fois le maire d'un petit village très pittoresque qui s'élevait au-dessus de la mer, dans l'estuaire du grand fleuve Magtogoek.
Il avait des cheveux mais il se rasait la barbe et affichait un menton glabre. Peut-être qu'il avait même des défauts. Mais l'essentiel, c'est qu'il avait du coeur.
On le surnommait Concombre de mer, histoire de faire un jeu de mots avec le maire qui entendait bien à rire.
-Vous autres mes torrieux! Arf! Arf! J'va's vous en faire un concombre de maire!!! qu'il riait de bon coeur parce qu'il était tout de même mieux payé que la plupart de ces persifleurs pas trop méchants somme toute.
Il avait aussi une cicatrice sur le pied gauche, ce maire. Il avait chuté avec une bouteille de bière à la Saint-Jean-Baptiste de l'année 1982. Il lui était resté cette marque d'environ un pouce et demi de longueur. Pas grand' chose. À peine de quoi vous en parler.
Tout le monde l'aimait bien dans son village, à part deux ou trois crosseurs comme il s'en trouve toujours et d'autres qui se rappellaient de la Saint-Jean-Baptiste de 1982.
Un jour, une compagnie pétrolière arriva dans le village pour forer n'importe où n'importe comment, au risque de s'attaquer aux réserves d'eau potable de tout un chacun sans crier gare.
-Ho minute! qu'il a dit ce maire. Me semble qu'on n's'était pas entendus comme ça!!!
Alors ce sacré concombre de maire fit voter une loi municipale pour protéger l'eau potable de ses concitoyens. La compagnie pétrolière quitta les lieux. Et le village demeura toujours aussi pittoresque et l'eau toujours aussi bonne au goût.
Ce qui fait qu'il devint un genre de héros même si je ne me rappelle plus son nom.
Je me rappelle cependant du nom d'un maire moins illustre que je ne nommerai pas, par lassitude, et aussi par goût de vivre ma vie selon un certain idéal de beauté sans subir l'emprise de la boue.
Ce maire est ignoble et c'est plutôt du genre concombre de marais.
Tout se transforme en béton sous son oeil un peu snappé.
Tous ces projets sont fous, démesurés et stoppés au milieu de nulle part comme si nous étions à quelques minutes de la finale du film Zorba le Grec, quand tout s'écroule, avant la danse de Zorba.
Son pont n'est pas fini.
Son Royaume de Walt Disney en stucco ne lève pas fort.
Il a construit toutes sortes de niaiseries en plus de s'être foutu de toute forme d'exercice démocratique.
Ce petit despote de village ne se fait pas applaudir par ses concitoyens et peut-être qu'il s'en sacre. Après lui le déluge. Nous ne sommes que des minables de ne pas comprendre qu'il sait tout, cet hostie de mongol.
Ça lui permet de faire traiter les eaux usées de l'industrie du gaz de schiste dans le réseau public et de les renvoyer dans le fleuve en deux temps trois mouvements.
Tout le monde sait en ce village que c'est un hostie de cave. Tout le monde sait ça. Même l'élite du village, quelques petits baveux de la polyvalente qui se sont rencontrés pendant la fête de la Saint-Jean-Baptiste, en 1983.
Ce maire-là ne se fera pas réélire cette année. À moins que ce village ne soit vraiment rempli que de vrais et authentiques niaiseux.
J'espère bien qu'y sera renvoyé dans son placard !
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