vendredi 4 janvier 2013

Comment je vole mes idées chez les autres pour écrire des contes

Il m'est essentiel de cultiver un sens particulier de l'écoute avant que d'écrire un très bon et très beau texte. Vous n'avez pas idée combien d'heures, de jours et d'années j'ai pu investir en écoute avant que de vous livrer ces petits billets auxquels je m'accroche comme si je refaisais le monde tous les matins.

Untel me raconte ceci. Telautre me raconte cela. Je brasse tout ça dans ma tête et -hop! Voilà un texte qui semble original parce que je ne cite pas mes sources, lesquelles se sont déjà diluées dans les abysses de ma mémoire pas très rangée.

Dimanche dernier, mon frère aîné Christian m'a rapporté une anecdote qui ferait un très beau conte. Je m'en veux presque de vous dire ça puisque vous pourriez croire que je joue avec la mort autant qu'avec la vie. Pourtant, je vous conjure de n'y voir aucune malice. Le coupable est encore mon trop grand sens de l'écoute.

Nous jasions de tout et de rien, surtout des trucs collés à notre enfance.

Christian est tombé sur le sujet d'un trompettiste décédé. Cela se passait il y a une trentaine d'années. Son fils, trompettiste lui aussi, salua le départ de son père défunt en jouant un air de trompette lors de ses funérailles à l'église. Puis il retourna chez-lui pour se pendre...

Cette histoire n'est pas très gaie, j'en conviens, mais je suis incapable de me l'enlever de la tête.

J'aurais probablement écrit un conte avec cette histoire pour m'en débarrasser à jamais. J'ai plutôt choisi la voie du récit didactique pour étayer mon soi-disant art d'écrire.

Je pige mes contes et autres paraboles non seulement chez mon frère aîné, mais aussi chez toute personne qui parle trop et qui me fait flipper avec tout plein de correspondances qui jaillissent de ma tête comme un geyser culturel et un peu communautariste.

Aussi, je m'en voudrais de ne pas remercier tous ces contributeurs anonymes qui ne savent même pas que je vole leurs histoires. Je pense non seulement à mes trois frères, à ma mère et à ma parenté. Il y a aussi Ti-Ben, Djici, Rob-Bob, ma blonde et tant d'autres qui n'arrêtent pas de m'étonner sans s'en rendre compte.

Quand vous lirez un jour ou l'autre le conte du trompettiste qui se pendit après avoir joué le salut aux morts pour feu son père trompettiste, vous reviendrez ici pour trouver la source originale.

Maintenant que vous savez tout de moi, écoutons un peu de musique.




2 commentaires:

  1. À bien y penser, j'me doutais depuis un boutte que tu m'avais chippé pour ton utilisation, la préposition «à», maintenant j'en suis certain, canaille!

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  2. Je t'ai aussi volé 15 cents dans le nez froid d'un ange infonique... :)

    https://www.youtube.com/watch?v=DIySS3-MGPc

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