jeudi 20 décembre 2012

Il y a des limites à la bonté

Il y avait une manière bien simple chez les Inuits de traiter un assassin. La communauté lui ordonnait de foutre le camp. Seul dans un univers hostile, l'assassin avait très peu de chances de survivre. Il revenait au Grand Esprit d'en décider. C'était à lui de ne pas enfreindre cette obligation de vivre ensemble tandis qu'il faisait face à sa banquise et à sa solitude.

Chez-nous, c'est un peu plus compliqué. Il y a des juges, des jurés et des avocats. Et des prisons.

Il fût un temps où il y avait des supplices et des châtiments bien pires. L'écartèlement, le ling chi et l'ordalie ne sont plus à la mode. Reculons de quelques centaines d'années et nous sommes en pleine barbarie.

N'empêche que la morale inuite m'a toujours frappée l'imagination. Je sais bien qu'elle est inapplicable parmi des millions et des milliards d'humains. Pourtant, j'y trouve une sagesse bien supérieure à toutes ces éructations à propos des peines d'emprisonnement, des supplices et des châtiments.

La communauté a le devoir de se protéger des tueurs, bien sûr. Les Inuits ne trouvaient pas nécessaire de les tuer. À moins qu'ils ne reviennent. Ils ne pardonnaient pas à l'assassin de revenir sur les lieux du meurtre. Ils le dépeçaient comme un phoque. Il y a des limites à la bonté. Partout comme ailleurs.




5 commentaires:

  1. Ouais, c'était pas mal ça comme leçon. " si tu ne peux pas vivre avec les autres, va vivre tout seul - si tu y arrives".

    Ouais, pas mal.

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  2. Ça me rappelle ce qu'une femme métis Mohawk/Innue m'a raconté à propos de jésuites et autres religieux qui "aimaient" un peu trop les jeunes Mohawks: habituellement c'était deux avertissements, au troisième on l'attachait au milieu du village et les "caresses" (euphémisme bien sûr pour tortures) débutaient et le tout finissait généralement par un "méchoui" de pédophile. J'ai pas cherché plus loin pour savoir si ce qu'elle m'a dit était vrai, mais c'est une femme très familière et connaissante de la culture Mohawk. Juste pour ça, j'adore les Mohawks.

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  3. ...désolé, je dois préciser que par "méchoui" je veux dire qu'ils le brûlaient, mais ne le bouffaient pas, bien sûr.

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  4. "Atanarjuat" merveilleux film qui traite précisément de la justice au sein du peuple Inuit. Il se situe très haut dans ma liste des grands films. Il y a quelques séquences sur Youyou.

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  5. Vous me donnez beaucoup de matière à réfléchir. Et un film à voir: Atanarjuat... http://www.youtube.com/embed/b759RIrNC-8

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