mardi 14 octobre 2008

Rubrique à brac


C'est aujourd'hui le jour des vidanges. Comme par hasard, c'est aussi le jour des élections fédérales. Y'a-t-il un lien, ne serait-ce qu'un lien facile? Oh! Je pourrais dire que toutes les promesses électorales finiront à la poubelle avant minuit, mais qu'est-ce que ça me donnerait, hein? Rien. Donc, il n'y a pas de lien.

Linkons ailleurs, comme disent les jeunes. Linkons sur Google. Linkons sur des blogues ben d'chez-nous, pour se sentir bien.

Allons visiter La cour à scrap de Sandra Gordon, ou bien L'air de rien, de Gomeux, alias Guillaume Pâquet.

Ces deux blogues, les amis, c'est comme des rigodons au coin du feu, parmi toutes sortes de prises USB. La langue française peut aussi se présenter comme une langue divertissante, vivante, avec un accent inimitable que bien peu savent transmettre réalistement par écrit.

Ces deux-là, je vous dis qu'ils réussissent ce tour de force. Il y a du Jehan Rictus chez l'une et chez l'autre, du Jean Narrache en prose. C'est moi que le dis et ne venez pas me dire que mon opinion ne compte pour rien.

Et qui qui m'a fait découvrir ces deux moineaux-là? Mistral. Mistral que vous pouvez lire sur son Vacuum.

Pourquoi tous les romans de Mistral commencent tous par la lettre V, hein? Vous l'savez pas? Je ne lui ai pas posé la question. Moi je dis que c'est pour reprendre Churchill à sa façon, V for Victory. Mais je peux me tromper.

D'autant plus que c'était le slogan d'un journal de rue trifluvien où j'étais l'homme à tout faire: V pour Vagabond! Vers la victoire, nous disions-nous... À terre, à genoux, défaits, on s'en crisse, on se tient deboutte pis on marche vers la victoire la tête haute. Ce n'est pas négociable. Toute critique sera méprisée. Tout ce qui empêche un homme de marcher doit être dédaigné comme un mets trop épicé et malodorant. Et c'est comme ça qu'un jour l'on vaincra, que je dis. Le temps n'aime pas les chiffes molles. En avant! Taïaut! Offense! Offense! Une longue passe... le ballon est récupéré par le va-nu-pieds et... c'est un touché!

RUBRIQUE À BRAC

Maintenant, reprenons là où nous en étions. Le jour des vidanges...

D'abord, je voulais devenir vidangeur quand j'étais petit. J'enviais ces gars qui faisaient leur tournée des ruelles avec le droit de s'accrocher après le camion, d'en débarquer et de crisser des sacs de toutes leurs forces dans le fond de la gueule ordurière.

-Tiens! Mange ça toé ma tabarnak!

Et paf! Un sac. Boum! Une boîte. Patlak! Un divan qui passe d'une main et s'écrase pour un dernier voyage.

D'où ça me vient? D'une bédé de Gotlib, en partie, parue dans Rubrique à brac, où il se présente sous les traits d'un jeune garçon qui rêve de devenir éboueur. L'éboueur est tout ce qu'il y a de plus sympathique. Exactement comme l'idée que je m'en faisais, d'autre part, par pure coïncidence.

Gotlib a été la première idole de ma jeunesse, tant du point de vue de l'illustration que du texte. J'ai tout lu et tout vu Gotlib, mais j'ai nettement préféré sa période soft. Plus tard, dans sa période pornographe, il m'a perdu pas mal. Toute la magie du dessinateur de mon enfance s'était envolée. Le professeur Burp me faisait rigoler et rêver. Le chef scout me fait dégueuler et Pervers Pépère est en-deça de son talent. C'est mon avis. Et je le partage.

Avant de lire des romans, j'en ai lu des bédés, presque tout lu de ces bédés qui s'entreposaient à la bibliothèque municipale de Trois-Rivières.

J'ai surtout retenu les oeuvres de Fred, Mandryka, Cabu et surtout Reiser, pour les Français. Seegar, Crumb et Stan Lee pour les Américains.

Seegar pour Popeye. On ne connaît pas Popeye. Qui a lu ces récits déjantés du temps de la crise économique, très actuels, très loin de l'idée qu'on s'en fait suite aux dessins animés? Qui a lu Popeye et son accent truculent mal traduit en français?

Les dessins animés ont tué Popeye comme Lucky Luke a été tué à partir du moment où on lui a foutu une brindille dans la gueule au lieu d'une clope.

Popeye, c'était plus que ça. Et Lucky Luke, franchement, il n'était pas une mauviette dans l'épisode Lucky Luke contre Phil Defer.

Ici, je suis tombé sous le charme de la série des Red Ketchup par Godbout et Fournier. À mon humble avis, encore une fois, Godbout est notre plus génial illustrateur et il mérite d'être au top de la liste.

Dernière plogue: Quino. Pas le Quino de Mafalda, histoires en série qui finissent par me taper sur le système. Mais le Quino des histoires sans paroles. Ce Quino est bien plus fort parce qu'encore plus universel. Beaucoup de poésie et d'authenticité. Des traits fins. Un style sobre, précis et efficace.

JOUR DES VIDANGES

C'est le jour des vidanges. Le jour des élections fédérales.

J'entends le camion des vidangeurs. Boum! Paf! Patlak!

Pour aller voter, ce soir, je dois emmener un petit carton, ma carte d'assurance-maladie et une facture. Je vais emmener mon relevé bancaire. C'est pour faire un dépôt.

Ce soir, je ne devrais pas être couché avant que Bernard Derome ne confirme, si la tendance se maintient, qu'ils en ont mangé toute une... vous savez qui.

D'ici là, dansons! Dansons, dansons et dansons.

8 commentaires:

  1. yes, les Red Ketchup.
    je viens de vendre 130 CROCS à un chum de bureau que j'ai trouvé dans un vieuxs marché aux puces pratiquement ben neuves, même les revues de 1982. pour en revenir à Red Ketchup, ouais, je me rapelle d'être tombé dans la série quand je devait avoir 10ans (peut-être moins), c'était violent, et c'est probablement bédé qui a éveillé mon penchant pour les héros méchants.
    dernier trivia, j'ai su qu'ils ont cancellés un projet de film de Red Ketchup dans les années 90 mesemble.

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  2. Hey Gom, t'as-tu vu ça? :D

    Gaétan Bouchard nous a ben casé dans sa journée de vidanges, hein?

    J'étais jeune, mais je lisais Red Ketchup. Y'avait pas juste des bouttes violents, y'avait des bouttes salaces! Non mais tsé, quand t'es tannée des relations platoniques des Archies et compagnie...

    V pour vertébré?

    Hugh Gaétan!

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  3. C'est une honte Braincras! IL FAUT AB-SO-LU-MENT RED KETCHUP EN DESSIN ANIMÉ! Shrek pourra aller se rhabiller.

    Dans le genre dessin animé fucké, je recommande vivement Fritz The Cat, conçu par Robert Crumb.

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  4. V pour Vraiment? Des trucs salaces dans Red Ketchup? C'est vrai. Mais c'était fucké. Et ça changeait de Archie, les Jetsons ou Robin Fusée, voire Candy.

    Je vous ai casé dans ma journée des vidanges pour vous faire honneur. Dans mon imaginaire, c'est un honneur que vous y preniez part. Je suis un peu la caricature de Popa dans La P'tite vie, des fois...

    Et puis, à bien lire, vous êtes situés plusieurs coches au-dessus des politiciens, toé pis Gomeux. D'où l'intérêt pour les électeurs d'aller se cultiver de votre côté après avoir voter comme l'on sortirait ses vidanges, sans passion, par pur devoir...

    La vie, c'est danser comme Zorba. Fuck la patente pis un pas de côté, un pas en avant, que tout s'écroule, hostie, on danse.

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  5. T'as pas idée comment t'as bien saisi mon moi même!

    Quand j'étais jeune, je rêvais pas de devenir pompier comme tout le monde, non non.
    Je rêvais d'être éboueur.
    C'est pas des farces!
    Je trippais sur leur camion, tsé, ça écrasait tout! tu mettais kekchose là dedans pis ça disparaissait!
    Comme de la magie au diesel.

    Un moment donné, y a une petite voisine qui s'est fait écraser par le truck, pis ça me tentais moins un peu.

    Et puis j'ai lu Gotlib à l'adolescence, et je me suis souvenu.

    Encore aujourd'hui, aussitôt que j'ai la chance de pitcher mon sac moi même dans le truck, je le fais.
    C'est hypnotisant!

    Meegwetch.
    Pour le clin d'oeil.

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  6. Malheureusement, tu peux déjà aller dormir. Dans le velouté vagin de la vie.

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  7. les camions de vidanges, je les suivait en bicycle quand j'allais pas à l'école.
    le bruit des affaires qui se fesaient scrapper, le jus qui restait à terre, les meubles qui prenait deux gars à crisser dans le trucs, le gros piton rouge pour "activer" le compresseur...

    nostalgie d'enfance effectivement.

    "toucher l'âme sensible des gens avec les poubelles urbaines"

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  8. J'ai visité plein de dépotoirs en Colombie-Britannique. C'était plein d'ours. Je me sentais chez-moi.

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