lundi 28 juillet 2008

Une fantaisie du lundi matin


Je déteste tous les partis politiques. Je sens qu'il y a autant d'idées fixes dans l'Action démocratique du Québec que dans Gauche solidaire, dans le Parti Québécois que dans le Parti Libéral, voire dans tout le saint-frusquin marxiste-hitlérien.

Les partis politiques sont constitués de cliques de vauriens qui se réunissent ensemble dans le but d'arnaquer tous ceux qui ne font pas partie du club. Les partis politiques sont des véhicules d'ascension sociale pour les deux de pique et les zouaves.

On a qu'à regarder le modèle qui réussit le mieux en politique. Le politicien commence généralement sa carrière à la dernière année du Secondaire, dans une association quelconque de jeunes loups ou de jeunes louves.

Il se fait élire dans son comté après avoir organisé une vente exceptionnelle de billets pour un souper-bénéfice aux fèves au lard du Parti.

Pendant la convention, l'aspirant au titre de politicien a saoulé tous les délégués d'alcool et d'autres drogues bien plus qu'il ne les a saoulés de belles paroles.

Dans sa suite d'hôtel, juste avant l'élection, cela revirait presque à l'orgie. Pas étonnant le lendemain que le king du party soit élu pour les représenter. Il sent encore la vulve ou le pénis d'après la tempête.

À gauche, le scénario varie un peu. Mais c'est encore celui qui peut graisser le mieux tous ses membres qui se hisse au pouvoir. Et je ne parle pas de se graisser d'huile à bronzage, tous les membres... Cela porte à confusion, je sais. Voilà pourquoi je déteste la politique.

À gauche, on se graisse d'un café au Dunkin' Donuts accompagné d'un joint fumé derrière les poubelles, en se partageant les beignes jetées là. Ce n'est pas encore la suite d'hôtel mais c'est un bon début. On imagine la suite s'il fallait qu'ils réussissent. Ils rattraperaient le temps perdu en se bourrant de caviar et de mets excentriques.

-Tu te rappelles du temps où nous mangions dans les poubelles du Dunkin' Donuts, camarade? Et maintenant, nous sommes gras comme des boudins, repus, contents et pleins de fric. Franchement, j'en ai la larme à l'oeil et je dirais même que le peuple est enfin libre! Encore un peu de caviar mon pote? Du champagne?

En politique comme dans tout, je suis mon propre sentier. Je n'ai pas besoin d'une constitution pour affirmer ma souveraineté. Je suis roi. Je suis unique. Je suis indépendant. Je suis stupide. Je suis ce que vous voudrez, mais je ne suis membre d'aucun parti politique et ne le serai jamais.

Premièrement, je suis le type qui fait chier pendant une réception. Je détecte la bêtise facilement et tourne au ridicule sans efforts ceux qui se prennent trop au sérieux. Quelqu'un qui se croit, qui se prend au sérieux, c'est généralement soit un politicien, soit un imbécile, et souvent les deux. Je me sens le devoir de dégonfler sa bulle avec mon scepticisme acide et mon cynisme trop humain.

Je traite toute croyance comme une lâcheté intellectuelle. Je ne parle pas des élans du coeur, que je respecte fondamentalement, mais des discours sur les élans du coeur, bref des croyances. «L'amour, c'est...» Pas trop de définitions, s'il-vous-plaît. Ça sent le donneur de leçons, le politicien à gogo, le député d'avant ou d'arrière-ban. L'amour c'est l'amour, that's it.

Je déteste la politique parce qu'elle suppose qu'on est capable de trouver sa place dans un groupe.

Or, je n'ai pas de place dans un groupe. Je me suis toujours emmerdé en groupe.

J'ai toujours préféré la compagnie d'une à trois personnes à l'orgie de groupe.

J'ai envie de dégueuler quand il y a plus de dix personnes autour de moi.

J'ai l'impression, en pareil moment, d'assister à une convention politique ou bien de perdre mon temps parmi les houbas houbas de la foule monotone.

Et puis le niveau d'intelligence baisse considérablement parmi la foule. Plus il y a de cons, plus il y a de conneries, c'est évident.

Le pire, c'est que je pense que la plupart des gens autour de moi détestent les foules autant que la politique. D'abord, on a jamais vu une foule de huit millions de personnes au Québec. Peut-être deux cent milles, mais pas plus. Donc, l'écrasante majorité des Québécois est constituée essentiellement d'hommes et de femmes libres qui ne militent pour aucun parti politique, n'aiment pas les bains de foule ni les voyages organisés.

Au fond, je fais partie d'une majorité sans le savoir.

La foule, ça finit par te faire croire n'importe quoi, entre autres qu'elle est majoritaire.

Elle n'est qu'active, la foule.

Et les empotés se font parfois entuber par la foule, c'est vrai.

Bon, je suis mieux de m'arrêter là. Je sens que mon cerveau n'analyse pas suffisamment ce que j'écris, comme si je m'exerçais à quelques pratiques surréalistes obsolètes.

2 commentaires:

  1. Salut Gaétan,

    Je t'envie d'avoir pondu cette phrase, qui sonne aussi furieusement qu'un tocsin : "Je traite toute croyance comme une lâcheté intellectuelle. Je ne parle pas des élans du coeur, que je respecte fondamentalement, mais des discours sur les élans du coeur, bref des croyances." Je répète et signe une fois de plus que ton blogue occupe dans mon esprit une place de choix; en fait, la première.

    Poursuis ta route, mon frère, avec ou sans les Français...

    Christian

    RépondreEffacer
  2. Ablissons les partis politiques!

    Saviez-vous qu'il n'y a pas de partis politiques au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest.

    On devrait imiter les Inuits et les autochtones la-dessus...

    http://en.wikipedia.org/wiki/Non-partisan_democracy

    RépondreEffacer