lundi 24 mars 2008

CASSER DU SUCRE SUR LE DOS DES PAUVRES

Il est à la mode dans certains milieux de s'en prendre aux pauvres comme d'autres donnent des coups de pieds dans les cannes des boîteux, juste pour rire. Cela donne la juste mesure de l'âme lâche et veule qui anime le personnage épris de haine et de mépris envers les pauvres.

Les pauvres, c'est connu, sont tous des fraudeurs de l'aide sociale, à part Rita qui est monoparentale et a huit enfants, encore qu'on lui dirait de se grouiller le cul, de placer ses jeunes dans une garderie et de travailler au salaire minimum pour faire vivre sa famille. Ce qui est tout à fait sensé, n'est-ce pas?

Non, le seul pauvre qui puisse recevoir de l'aide sociale, tout compte fait, c'est l'handicapé. «Mais attention, diront les casse-pauvres, seulement ceux qui ne peuvent pas travailler parce qu'on les nourrit à la cuiller. D'ailleurs, je suis favorable à l'euthanasie. On ne devrait pas tant souffrir.»

Cela donne aussi la juste mesure de l'âme. Bonté nulle. L'envie démesurée de crisser des coups de pieds dans le cul de tout ce qui est sur son chemin.

Coupons donc l'aide sociale, juste pour voir...

Je n'aimerais pas être député du parti au pouvoir ce jour-là. Il y aurait des manifestants avec des deux par quatre devant son bureau. Ce serait laid.

L'aide sociale, ce n'est pas le bonheur.

Loin de là.

L'aide sociale c'est le rejet, l'ostracisme, le pain moisi et les légumes pourris des banques alimentaires, les logements miteux, les dents qui ne sont payés qu'après deux ans de BS, quand il ne te reste plus que le cul... et trois dents!

Quino, le créateur de Mafalda, est selon moi le plus grand artiste de la bande dessinée. Mafalda m'indiffère. Je lui préfère ses bandes dessinées et illustrations sans paroles.

Je me souviens d'une de ses courtes bédés où l'on voit un homme en complet-veston-cravate mendier dans la rue. À la première case, il est tout propre, frais rasé et personne ne lui donne rien. D'une case à l'autre, son allure se défraîchit. À la dernière case, alors qu'il est sale, puant, pouilleux et en guenilles, un passant lui donne enfin une pièce de monnaie.

L'archétype parfait de notre générosité. Il faut attendre que le type n'ait plus rien, sinon trois dents, avant qu'on ne s'en occupe.

Un pauvre, ça ne devrait pas être propre et en santé. C'est honteux qu'un pauvre ne soit pas sale et malade, le ventre gonflé, les yeux bourrés d'insectes...

CHANGEMENT DE SUJET...

LES BLOGUES C'EST L'AVENIR DE LA LITTÉRATURE UNIVERSELLE

Les blogues occupent une place de plus en plus importante dans le monde de la littérature. Il n'était pas nécessaire de lire cet article de Nicolas Ritoux pour le savoir.

Je lis en ce moment La Galaxie Gutenberg de Marshall McLuhan. Cela manquait à ma culture. Je ne suis rendu qu'à la page 78 parce que j'en ai fait une lecture de cabinet. Lorsque l'on me parle de l'avenir de la littérature, je me réfère de plus en plus aux thèses de McLuhan, pour ce que j'en sais pour le moment. L'alphabétisation a permis une conceptualisation différente de la vie qui a eu des répercussions sur tous les autres domaines de la science. L'alphabet est une innovation technologique majeure qui a provoqué des changements sociaux considérables. La possibilité de communiquer son savoir aux autres hommes a changé le monde. Des types surgis de nulle part se sont faits connaître, suite à l'invention de Gutenberg. Et nous voilà rendus à l'ère du «village global»... Ça donne le vertige. Mes conneries pourront être lues au Vietnam ou bien au Kamchatka d'ici quinze secondes.

Je laisse traîner La Galaxie Gutenberg dans la salle d'aisance avec Les contes du chat perché de Marcel Aymé et Paroles de Jacques Prévert. Il y a aussi Les dicts du passant, de Godin, un auteur trifluvien. On ne me reprochera pas de ne pas soutenir les talents locaux, même s'ils datent un peu. J'ai même un Questions et réponses sur tout, un livre ennuyant à mourir, aussi nul que le jeu Quelques arpents de pièges, que je vais élaguer sous peu. Avis aux intéressés.


L'ÉDITION TRADITIONNELLE PEUT BIEN CREVER QUANT À MOI...

L'édition traditionnelle ne permet que de présenter un ou deux auteurs par année, au gré des catalogues d'édition débiles.

-Tu pourras publier en 2015 jeune homme! sermonnent les éditeurs. On te présentera comme un écrivain de la relève pour la rentrée scolaire. (Petite tape dans le dos et invitation à un 5 à 7 littéraire nul à chier.)

-Ah! pis mangez donc d'la marde! de rétorquer le jeune auteur. Je vais publier tout de suite, sur le ouèbe, et fuck les droits d'auteurs. D'ici 2015, j'aurai écrit des tas de livres, tous plus imaginatifs les uns que les autres, plutôt que de m'être gratté le cul à attendre que des divinités montréalaises ou parisiennes ne publient les mille éclats de génie ayant jailli de ma source littéraire intérieure! Diantre de tabarnak , je vais publier tout de suite! Et hop, pied-de-nez et autres grimaces.

-Oui mais comment rentabiliser tout ça?

-Un artiste finit toujours par devenir la pute de quelqu'un. Il ne suffit que d'avoir de belles jambes. Regarde les miennes, pas pire, hein?

Sérieusement, je trouve ridicule de porter quelque espoir en la survivance de l'imprimé. La terre tourne, le monde change et l'on sait tout sur le génome humain. Vous vous attendez à quoi?


Le copiste de la Renaissance se demandaient sûrement ce qui allait advindre des enluminures. Le jeu avait fait son temps.

Quelques originaux maintiennent cette tradition en vie mais ce n'est pas dans cette matière que les artistes contemporains se distinguent.

Les temps ont changé. Le téléphone remplace le télégraphe. Et le ouèbe remplace le téléphone.

Nous sommes en conversation simultanée avec tous les humains de la terre, pour la première fois de notre histoire de singes plus ou moins macaques.

Et l'on se demanderait ce qu'il adviendra de l'édition traditionnelle?

Elle est hors combat!

Son cadavre se décompose sur le bord des nouvelles avenues littéraires tracées par des blogueurs décidés à publier tout de suite et souvent!

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