jeudi 21 mai 2015

Les riches devraient balayer les rues

Aristote disait de l'homme qu'il est un animal social. À moins d'être con comme un manche, vous l'aviez déjà deviné tout seul sans l'aide d'Aristote. Il n'existe pas de primates solitaires. Nous faisons partie d'un groupe, comme tous les singes. Je n'idéaliserai pas la vie des singes. Ils vivront bien comme ils le souhaitent. Mais nous, les humains, les singes nus, nous avons fait notre nid dans le monde des idées. Nous vivons en groupe selon des principes coutumiers, des lois et des conventions qui nous permettent de résister ensemble aux aléas de la nature. Nous travaillons ensemble pour le bien commun de tous, avec plus ou moins de réussite il est vrai, mais cela demeure l'objectif à atteindre depuis l'Âge d'Or de l'humanité qu'ont toujours chanté les poètes, de Virgile à Ovide, en passant par Rimbaud et même Félix Leclerc.

Le chacun pour soi n'est pas une très bonne idée et je ne parierais pas sur sa pérennité. L'égoïsme finira toujours par être balayé par la loi du groupe parce qu'il contrevient à l'esprit de la vie en communauté. L'égoïsme est le vice ultime de notre espèce, un vice qui finira toujours par être corrigé par la justice, la religion ou la révolution sociale. 

Il se trouve sans doute une poignée d'égoïstes pour croire qu'ils ne doivent rien à personne et que tout leur est dû. Le sort d'autrui ne les intéresse aucunement. Ils pensent que tout le monde devrait faire comme eux. C'est-à-dire devenir cynique, opportuniste, sans marque de pitié ou d'altruisme envers leurs congénères. 

À l'époque de la Cité antique d'Athènes, une famine se déclara dans le pays suite à une sécheresse. Il y avait un riche qui, pendant que tout le monde crevait de faim, se vantait de manger comme un porc et de boire comme une outre sans fond tous les jours de la semaine. L'indignation fût tellement vive parmi les Athéniens qu'ils le dépossédèrent de tous ses biens et l'obligèrent à balayer les rues d'Athènes pour avoir offensé ses concitoyens.

J'aimerais bien vous donner la référence exacte. Elle traîne quelque part dans ma mémoire entre Démosthène et Périclès. Elle me rappelle la sagesse des Grecs, d'hier et d'aujourd'hui, qui préfèrent la solidarité à l'égoïsme malsain. Je vais la retrouver, je vous le jure, puisque c'est le meilleur argument que je puisse offrir à tous ceux et celles qui subissent l'injustice sociale.

Vous comprendrez facilement que je prends le parti des pauvres, de la classe sociale à laquelle j'appartiens corps et âme, pour toujours et à jamais.

On ne peut pas être riche en période de famine, de crise ou d'austérité. C'est rire dans la face des pauvres.

Il y aura des richards pour vous dire que les pauvres n'ont qu'à faire comme eux: devenir froids comme de la pierre, vides comme des noix de coco percées, fats comme un monde d'insignifiance.

Imaginons une tarte aux pommes. Il y a dix pointes. Le capitaliste en prend neuf et reproche à ceux qui se partagent la pointe résiduelle de ne savoir ni épargner, ni compter, ni faire apparaître des tartes aux pommes ex nihilo. 

Les pauvres n'ont pas le choix d'enlever aux riches les neufs pointes de tartes aux pommes s'ils savent compter. 

Et pour ce qui est des riches, il y a suffisamment de balais pour leur faire nettoyer les rues de Montréal, New-York, Paris ou Athènes.






6 commentaires:

  1. " Il n ' existe pas de primates solitaires " ...
    Des Bouddhistes je garde l ' importance qu ' ils-elles accordent à la contemplation et à l ' observation de la nature .
    Celle-ci montre qu ' il y a des diversités de comportements , dans tous les domaines , absolument incroyables .
    Ainsi y a t-il des animaux solitaires , ou en couples solitaires , et d ' autres animaux qui vivent en groupes / encore qu ' il ne s ' agisse pas forcément des m^mes sortes de groupes : certains très hiérarchisés ( tels les cervidés , les loups , etc ... ) , et d ' autres qui , très sociaux , reconnaissent les individualités et les couples ( les choucas ) -
    -
    Depuis quelques années déjà , j ' ai en tête que l ' humanité ( qui n ' est pas tout à fait primate ) présente des comportements aussi diversifiés que ceux qu ' on rencontre dans la nature -
    Que certain-e-s soient individualistes , ou pas , ne me gêne pas ( m^me si ça me fait bien chier ! ) -
    De là : comme je constate que les comportements animaux sociaux , et libres ( respectueux ) sont minoritaires dans la nature , de m^me c ' est le sentiment que j ' en ai à propos du genre humain-féminin -
    Je ne pense donc pas que ces individualistes soient aucunement une " poignée d ' égoïstes ", mais hélas une grande majorité .
    Ce constat m ' a , un temps , abattu , puis l ' amour et l ' amitié de ceux et celles de mon groupe s ' avèrent être + forts .
    Voilà pourquoi je ne crois plus qu ' en une possibilité de sécession , sécession sur laquelle tous les indiens se sont fait arnaquer - mais je persiste à croire qu ' ils ont fait le bon choix : il nous faut le perfectionner -
    Axé Babà !
    ( prononcer : Aché )
    With friendship from Sète - France

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  2. Monde indien, je suis convaincu qu'on est fait pour vivre ensemble même s'il y en a qui nous étriperait pour un centime de plus. Je me berce avec l'illusion que l'humanité a du sens.

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  3. Je me dois de préciser mon propos qui , je m ' en aperçois , ne l ' est pas du tout ( précis ) .
    ( C ' est fou comme on peut être flou parfois ... )
    Il ne s ' agit pas de ne parler que d ' individualisme .
    Que certain-e-s le soient , eh bien après tout , ça n ' est pas forcément dérangeant , s ' ils-elles ne font chier personnes . Après tout , pourquoi Pas ?
    Encore faut-il préciser que ceux-celles çi n ' existent malgré tout que , aussi , dans un contexte " social " : héritier-e-s , m^me pour les plus forcené-e-s d ' entre eux-elles , d ' un héritage qui leur a été transmis - ne serait-ce que par leurs parents / le langage - les premières attitudes de survie - l ' exemple amoureux qui leur permettra de trouver celui ou celle avec qui s ' accoupler , etc ... et après ? ...
    Ils , elles , sont donc humains aussi ...
    Mais c ' est d ' autres humains dont je veux parler :
    Ceux et celles dont j ' apparente le comportement à celui des mammifères ( principalement ) qui vivent en groupe , sous la domination de mâles et de femelles dominant-e-s .
    C ' est cette ressemblance qui est ma vision de cette réalité , où des femelles et des mâles dominant-e-s tiennent sous leut joug des centaines d ' autres mâles et femelles qui n ' ont qu ' à aller penaudement la queue ou la vulve entre les jambes .
    Ils , elles , n ' en sont pas moins humains pour autant . Telle est leur humanité .
    Ce qu ' il y a de choquant dans le cas des humanoïdes , c ' est de voir le degré de domination et d ' asservissement qui est atteint .
    Mais pour moi ce n ' est là qu ' une démesure de + de tout ce qui se passe pour le genre humain où tout - à l ' instar de cette fameuse " intelligence "- est démesuré .
    Je ne crois que ceux et celles qui vivent ainsi , comme ces mammifère dont je parlais ,veuillent un jour changer de façon de vivre .
    Je rappelle enfin que je crois qu ' il existe des humain-e-s qui ne vivent pas de cette façon , qui vivent en groupes sans dominateurs-trices , ( comme les indiens ) , ou qui vivent en couples fidèles , si , si ( tel les choucas ) et sociaux -
    C ' est ces derniers groupes auxquels je me sens appartenir - Peu nombreux mais fidèles à eux-m^me .
    Je respecte tous les êtres vivants mais je dois , comme les habitants d ' Afrique , me faire respecter de ceux-celles qui ne me respectent pas .
    Axé à toutes et tous !

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  4. Idéaliser la nature, c'est mal la connaître. Penser que les singes bonobos vivent toujours en harmonie est un leurre pour l'esprit. Cela dit, nous n'avons pas à calquer nos lois sociales sur le règne animal. Bien au contraire. L'humanité a le devoir de transcender sa condition animale pour mieux stimuler l'esprit.

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