dimanche 16 janvier 2011

À la mémoire de M. Irenée Pépin, vétéran trifluvien de la Seconde guerre mondiale

Monsieur Irenée Pépin est mort de vieillesse mardi le 11 janvier 2011. Il avait quatre-vingt-dix ans.C'était un ami de la famille. Un homme respecté de tout un chacun. Un bon monsieur qui savait se faire apprécier de son entourage par son caractère enjoué et sa générosité plus que proverbiale.

Ce n'est pas anodin, dans son cas, que de dire qu'il est mort de vieillesse. Monsieur Pépin, comme on l'appelait avec respect, a risqué sa vie plus souvent qu'à son tour.

Il s'était engagé volontairement, aux débuts de la Seconde guerre mondiale, au centre de recrutement de Trois-Rivières. Sur un coup de tête à ce qu'il m'a déjà raconté. Et puis il s'est retrouvé de l'autre côté de l'Atlantique, dans la zone de conflits.

Monsieur Pépin a fait le débarquement de Dieppe, en 1942, où plus de 20 000 de nos soldats sont morts. Peu de soldats en sont revenus vivants. Et peu d'entre eux auront fait autant de campagnes par la suite: l'Italie, le débarquement de Normandie, puis la poursuite jusqu'en Allemagne. N'oublions jamais que ce sont aussi des gars de chez-nous, comme Monsieur Pépin, qui ont contribué à débarrasser le monde de Mussolini et Hitler.

Monsieur Pépin est revenu du front sain et sauf. Puis il a fondé une famille avec son épouse Madeleine, qui lui donna des jumelles, Gaétane et Diane. Il a travaillé la majeure partie de sa vie sur les trains, pour le Canadien Pacifique.

C'était un homme bon et pas raciste pour deux sous, qui accueillait tout le monde avec un sourire bon enfant. Russe, Chinois, Vietnamien ou Cambodgien, tout le monde devenait ami avec Monsieur Pépin qui leur parlait français, anglais, allemand ou par signes s'il le fallait. C'était beau à voir. Un exemple d'ouverture sur les autres, de paix et d'humour.

Monsieur Pépin n'a jamais été très fort pour les médailles. Pour lui, les vrais braves étaient restés sur le champs de bataille. Les autres avaient été chanceux de s'en tirer.

Il faisait partie de ces autres. Et il célébrait la vie.

C'était le meilleur ami de feu mon père.

C'est un grand Trifluvien qui nous a quitté.

Son souvenir me servira toujours d'exemple de bonne humeur et d'ouverture sur les autres.

Mes sincères condoléances à son épouse, ses deux filles, ses petits-enfants, sa soeur et tous ses proches.

Au revoir Monsieur Pépin.

2 commentaires:

  1. C'est dommage ; c'est des gens comme ça, dont on a besoin.

    RépondreEffacer
  2. Tu es là pour en évoquer un
    à nos mémoires.Un tolérant.
    Merci.
    La liberté se paie toujours
    en 2011.Tu aurais sans doute
    aimé l'expo du peintre Otto Dix
    au MBA.
    Beaucoup aimé en ce qui me concerne.

    RépondreEffacer