lundi 16 avril 2007

TUERIE À BLACKSBURG

ÉROSTRATE
J’ai déjà lu Sartre, à une autre époque. Je l’ai presque tout lu, sans rien y comprendre quand je rentrais dans ses traités philosophiques tels L’Être et le Néant, un impossible fatras de n’importe quoi écrit sous l’influence de psychotropes, comme me l’a dévoilé la biographie de Cohen-Solal .
Rassurez-vous, je ne vous parlerai pas de Sartre. Mais je m’en voudrais de ne pas glisser un mot sur lui, d’autant plus que je vais lui piquer une de ses anecdotes, tirées d’Érostrate, une nouvelle figurant dans Le Mur, de Jean-Paul Sartre.
Savez-vous qui était Érostrate ? C’est le nom de celui qui a foutu le feu au temple d’Artémis à Éphèse, dans la nuit du 21 juillet de l’an 356 av. J.C. Le temple d’Artémis figurait au nombre des 7 merveilles du monde. Érostrate voulait se rendre célèbre en y mettant le feu. Il a réussi son pari face à l’Histoire avec un grand H, qui a retenu son nom de pyromane fou, et non pas celui de l’architecte du temple d’Artémis et encore moins celui des victimes mortes dans l’incendie.
Est-ce là la nature humaine que d’accorder toujours plus d’importance aux nihilistes que l’on en accorde aux créateurs de Beauté ? Je vous le demande.
ÉROSTRATISME À BLACKSBURG
Un tireur fou est entré dans une université à Blacksburg (East Virginia, USA) et a fait 20 morts. Le tireur est décédé.
Je ne me hasarderai pas à rejeter la faute sur la société ou sur George W. Bush. C’est d’abord et avant tout la faute d’un tireur fou … Cela tombe tellement sous le sens que je m’ étonne d’avoir à l’écrire. Pourtant, je vous préviens. Il y aura des tas de commentateurs pour reprendre cette histoire et l’assaisonner au goût de telle ou telle idéologie pourrie : comme si la vie trouvait toutes ses réponses dans le dernier programme du Parti ou dans le plus récent manuel de catéchisme.
Bien sûr, je ne conteste pas qu’il s’agit là d’une tragédie.
Que pouvons-nous faire pour éviter la reproduction de telles tragédies ? Interdire le port d’armes ? Bah! Un fou trouvera facilement des armes sur le marché noir. Ou bien il adaptera sa tuerie aux moyens dont il dispose.
On peut très bien réaliser le plus rapide génocide de l’histoire avec une simple machette, comme c’est arrivé au Rwanda.
L’important, c’est d’arrêter le Mal – ce Mal devant lequel j’avoue mon impuissance de libre-penseur de tradition rationaliste et empirique. Le Mal a vraiment une connotation métaphysique qui m’échappe.
Je salue les mânes des 20 victimes. Je leur souhaite une meilleure vie ailleurs, même si je doute qu’il y ait une vie après la mort.
Je souhaite que l’âme du tueur se dissolve à jamais dans ce néant dont elle n’aurait jamais dû être extirpée.
Je souhaite que l’on ne parle plus jamais de lui.
Pour en savoir un peu plus sur cette incompréhensible tuerie :


http://www.cyberpresse.ca/article/20070416/CPMONDE/70416069/6488/CPACTUALITES

1 commentaire:

  1. C'est vraiment incroyable quand on y pense que ce genre de choses se produise dans un pays soi-disant développé... Ça démontre à quel point le manque de tissu social et l'individualisme est un échec.

    Si ça vous intéresse, j'ai écrit un texte à ce sujet sur mon blogue.

    @+

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