mardi 4 février 2020

Ma culture

La culture n'est pas quelque chose que l'on te rentre de force dans la gorge jusqu'à ce que tu en chies par la bouche. Il est facile de confondre la culture avec la logorrhée, d'autant plus que l'on ne fait que ça: chier par la bouche, jour après jour, quel que soit le médium employé.

Les grandes entreprises de communication se chargent de mettre à l'avant-plan toute une pléthore de larbins qui chient par la bouche leur dédain des droits civiques, leur mépris de la compassion, leur haine de la solidarité.

C'est à qui prêchera le plus grand renversement de toutes les valeurs en se donnant des airs de philosophie à coups de marteaux sur la tête. Briser des vies. Fendre des crânes. Rire des autres.

Pas besoin d'être Érasme pour avoir compris que nous sommes entourés de fous et autres pervers narcissiques auxquels l'on ne devrait attribuer aucun pouvoir.

Ils se chargent, ces ridicules petits potentats, de définir la culture selon les critères de leur cénacle pourri de triples cons.

Je m'en contrecalisse de cette culture que l'on confond avec le salut au drapeau et autres génuflexions institutionnelles pour cerveaux à mener docilement vers l'abattoir.

Ma culture c'est autant Les misérables de Victor Hugo que l'album Never Mind the Bullocks du groupe Sex Pistols. Ma culture ce sont les paroles de l'Évangile et parfois celles de Diogène, Sitting Bull ou Louise Michel. Je n'appartiens à rien ni à personne sacrament. Je suis, à l'instar de Panaït Istrati, «l'homme qui n'adhère à rien». Cela ne me rend pas moins à mon devoir de défendre la justice et la liberté, mais c'est selon mon interprétation, selon ma culture. Mon adhésion n'est pas gratuite pour les conneries institutionnelles et autres prétextes à baiser le cul d'incompétents insignifiants qui portent des uniformes pour se donner des airs. Leurs médailles et leurs effets de toge ne cachent pas leur profonde fatuité qui fait bayer aux corneilles. Ce n'est pas parce qu'on ne dit rien devant un con que ce n'est pas un con. Il y a des limites à expliquer la vie aux cons. Et cette limite, c'est vivre sa vie en les regardant se planter tout seul comme des cons.

Ma culture, c'est prendre la clé des champs.

Ma culture, c'est fuir cette civilisation anxiogène, spirituellement et physiquement si les conditions se présentent.

Ma culture, c'est discuter avec un itinérant sur le bord de la rue en lui parlant de la pluie et du beau temps comme s'il était mon voisin que je croisais tous les jours.

Ma culture, c'est aimer son prochain. That's it that's all. Pis mangez d'la marde si vous voulez vivre une vie de marde avec une morale de bouette. Je vais planter ma graine tous les jours comme Elzéar Bouvier et puis il y aura une forêt ou bien un pissenlit, mais quelque chose au bout de tout ça. Et même s'il n'y avait rien, il resterait encore ce texte sur le ouèbe. Et même encore... Qu'est-ce que j'en ai vraiment à cirer? L'essentiel consiste à faire le bien autour de soi et à ne pas fermer les yeux ou le coeur devant les injustices. Être toujours prêt à entonner son chant de la mort parce qu'on ne sait pas quand on lèvera les pattes d'ici-bas.

Ma culture, c'est Lee Scratch Perry qui chante ses dubs déjantés tandis que j'écris ces lignes.

Ma culture, c'est l'Afrique, l'Asie, l'Europe, l'Océanie et l'Île de la Tortue.

Ma culture, c'est une toponymie autochtone qui n'honore aucun nom propre pour que l'homme affirme son humilité  et son respect face au Grand cercle de la Vie.

Ma culture, c'est de mes affaires.

Je ne l'impose à personne.

Ça ne regarde que moi.

Et vous.


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