Il est difficile de reprendre contact avec la beauté dans un monde qui devient si laid.
J'essaie tant bien que mal de sublimer cette laideur.
J'essaie de la rabaisser à un conte pour enfants, une farce ubuesque, un nain caché derrière un écran de fumée comme jadis le Magicien d'Oz.
Mais force est d'admettre qu'aussi farfelu que le pouvoir puisse apparaître, il est bien réel.
Il écrase tout sur son passage.
Ou presque.
Ce presque, je ne sais même plus quoi dire à ce sujet.
Sinon que je résiste à toute la laideur du monde.
Je résiste en écrivant, en dessinant, en jouant de la guitare.
Même si le monde me rattrape.
Même si j'entends parfois siffler le batte de baseball des néo-fascistes au-dessus des têtes des artistes, des homosexuels, des transgenres et autres marginaux qui ne correspondent pas au format standard.
Je ne suis pas indifférent au sort de ce monde.
Je veux vivre dans un monde meilleur.
Je dis ça comme si je ne disais rien.
Il y en a qui s'en foutent du monde meilleur et des promesses à n'en plus finir.
Ils sont pragmatiques.
Ils donnent des coups de batte de baseball sur la tête de ceux et celles qui leur bloquent le chemin.
Ils ont raison s'ils gagnent.
Les gagnants ont toujours raison.
Et finissent par faire passer les perdants pour des chiens.
Pour les traiter encore pire qu'ils ne traitent leurs chiens.
Je voudrais vous dire que la beauté se porte bien en ce monde.
Et je sais que je mentirais.
Je m'accroche pourtant à ce mensonge.
Parce que c'est ma manière de rire au nez des pervers qui abusent du pouvoir et justifient toutes leurs exactions d'un coup de batte de baseball.
Je ris.
Je peins.
J'ai sans doute perdu.
Mais je n'ai pas perdu la raison.
Au contraire: je l'ai préservée.
Il n'y aucune raison dans un batte de baseball.
Aucune.
***
Je termine d'écouter la saison 8 de la série Walking Dead. Je n'ai pas écouté les sept saisons précédentes. Sinon les trois premiers épisodes de la première saison.
Dans la dernière saison, j'y vois une métaphore du monde dans lequel nous vivons.
Tous et toutes sont cloisonnés derrière des murs et pensent résister aux zombies, des marcheurs morts-vivants qui sont tellement épuisés qu'on les achève facilement d'un coup de batte de baseball.
Puis vient un type avec un encore plus gros batte de baseball qu'il surnomme affectueusement Lucille.
Il se met à frapper non seulement les zombies mais aussi les humains pour appliquer sa loi, la sienne, la seule qui importe.
Pif, craque, boum, il vous défonce des crânes à chaque épisode sans que personne n'ose vraiment le défier. Les hommes se comportent comme des cloportes devant ce psychopathe. Ils lui obéissent par peur d'y passer. Et n'osent même pas le défier parce qu'ils chient dans leurs culottes devant lui encore plus que devant les morts-vivants.
Où veux-je en venir?
Je n'en sais rien.
À vous de me le dire.
Je n'ai pas écouté toute la série.
J'ai cru comprendre qu'elle est fondée sur un batte de baseball qui saigne.
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