J'avais 20 ans et je voulais changer le monde. Je n'y trouvais pas ma place. J'en ai 50 maintenant. Je veux toujours changer le monde. Et si j'ai trouvé ma place, c'est n'importe où loin de ce monde.
Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie : « N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! »
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose***
Je voudrais vous en dire plus. Et il me semble que ça dit tout.
Je refuse ce monde.
Je le refuserai toujours tel qu'il est.
Parce qu'il est laid, mal, pourri.
Le monde est beau loin du monde.
Le monde est beau dans le bois.
Le monde c'est super quand il n'y a pas de monde.
***
La compagnie de plus de trois êtres humains m'a toujours semblé difficile.
En groupe, je dois vérifier les sorties de secours pour préparer ma fuite.
Je n'aime ni les pressions familiales ni les pressions sociales ni les pressions tout court.
Le stress, c'est pour d'autres qui ne savent pas dessiner ou jouer de la guitare.
J'aime la paix.
J'aime l'amour.
J'aime Untel, Unetelle, Telautre...
Mais je n'aime pas le monde.
Le monde ne m'aime pas plus.
Ça ne dérange donc personne.
***
D'aucuns me diront que le monde n'est pas si pire, si laid, si bon, si gros, si noble, si ceci ou bien cela.
Ils ont tous raison. Le monde est leur représentation. Leur show. Pas le mien.
Mon monde à moi est merveilleux.
Il est peuplé de rires, de chants, de musiques et de dessins.
Comment voulez-vous que je m'habitue à un monde plus ennuyant que celui qui sort de ma bouche ou de mes doigts?
C'est impossible!
J'ai compris, enfin, après tant d'années, que j'avais trouvé mon monde.
Mon monde n'était pas de ce royaume.
Mon monde c'est un état d'esprit encore plus qu'un État de droit.
Mon monde c'est ma liberté, pure et subtile.
Mon monde c'est mon amour, total et inconditionnel.
Mon monde, c'est la tendresse.
Mon monde c'est n'importe où loin de ce monde.
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