mardi 14 août 2018

Mon miracle

Mon ami l'orme mesurait seulement 1 mètre
il y a deux mois. Il atteint maintenant 3 mètres
de hauteur et est indéracinable.
J'ai accompli un miracle cet été. J'ai fait croître un orme qui a poussé clandestinement à travers le gravier. Je l'ai arrosé soir et matin tous les jours depuis le mois de mai. J'ai malheureusement dû l'émonder un peu puisqu'il s'agit d'un espace de stationnement qui appartient à mon proprio. J'ai soigné ses blessures avec toutes les précautions et l'amour qui s'imposent. Puis il a crû de constater que je croyais en lui, l'orme.

Les Autochtones étaient animistes. Ils voyaient une âme dans toute chose. Dont les roches. Et bien sûr les arbres. Ce n'était pas des choses pour eux. C'était des personnes comme vous et moi. Des personnes envers lesquelles nous devions un certain respect, comme celui que peut avoir un goéland envers un écureuil dans un parc. Une forme de coexistence prudente et respectueuse.

Sans doute que je m'abandonne encore en digressions.

Je parle souvent pour ne rien dire.

J'ose croire que ce défaut ne se transmet pas dans mon écriture.

Je bégaie moins par écrit.

C'est plus direct.

Ça sort tout seul sous les doigts, comme une mélodie au piano. Une mélodie pas trop compliquée. Je n'ai pas le doigté pour le marteau sans son maître de Boulez.

Où en étais-je? Ah oui! À mon miracle.

À mon orme auquel je parle tous les jours.

Il ne me répond pas fort mais il ouvre toujours plus grand ses feuilles et je ne m'attends pas à une meilleure réponse.

Cela vous semble sans doute banal.

Et ça l'est.

Mais on finirait tous par se flinguer s'il n'y avait pas de ces banalités qui nous font croire qu'on peut encore servir la vie et vaincre la mort.

***

En complément de programme

Des photos...

Lever de soleil à l'Île Saint-Quentin ce matin à 6:30



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