Les dictons ne sont pas toujours empreints de sagesse. S'il fallait vivre selon les proverbes on finirait par passer pour un maniaque atteint de superstition. Le malheur, en ce qui me concerne, c'est que je retiens tout. Je sais à l'avance qu'un dicton viendra contrecarrer mes faits et gestes. Pourtant, je m'efforce de vivre selon mon intuition qui ne saurait être contenue dans un bréviaire ou bien dans les pages roses du dictionnaire Larousse.
Selon un satané dicton, par exemple, on ne devrait jamais parler de politique ou de religion dans un bar. J'en déduis qu'il ne faudrait jamais en parler en tous lieux. Cependant. j'en parle n'importe où, prêt à assumer le risque de déplaire à tout un chacun.
Je sais trop bien que je devrais me taire. Tous les peureux (et ils sont nombreux!) m'ont toujours recommandé de me taire. Le silence est d'or. D'aucuns disent que la parole est d'argent. C'est donc dire que l'on ne s'y retrouve pas facilement dans les proverbes.
La parole n'est certainement pas d'argent autrement je serais riche à millions. Ma parole ne me rapporte rien. Elle me nuit en tout. Et, franchement, je m'en contrecrisse.
Devrais-je me fermer la gueule et regarder passer la parade? Ce n'est pas mon genre. Je monte au front sans sourciller depuis ma tendre enfance. Quelque chose de plus fort que moi me pousse au combat intellectuel, Quelque chose que mon père m'a appris. Mon père qui a grandi dans la pauvreté d'une maison sans électricité dans le village de Sayabec. Mon père qui allait à l'école à tour de rôle avec ses frères, se partageant une paire de bottes pour quatre dans sa famille de dix-huit enfants. La promiscuité et la misère lui ont enseigné à ne pas fermer sa gueule. Il m'a transmis cette voix de fouteur de merde qui n'aime pas se faire marcher sur le gros orteil.
-Laisse-toé pas piler su' 'es pieds dans 'a vie mon gars! Si quelqu'un t'pile su' 'es pieds, calisse-z'y ton poing dans 'a face! résonne en moi la voix de feu mon paternel. Un homme meurt rien qu'une fois, dis-toé toujours ça.
Équipé par cette sagesse issue de la Vallée de la rivière Matapédia, j'ai donc fait mon chemin dans la vie sans me laisser bousculer. J'ai pris ma place au risque de la perdre. J'ai dit tout haut ce que personne n'osait dire tout bas. La réussite m'a échappé. L'échec a été la seule manière d'être encore capable de me regarder dans le miroir sans trop me détester.
Je ne prétends pas être meilleur qu'un autre. Loin de là. Je suis même un peu con. Néanmoins, je parle de politique, de religion ou de révolution quand et comme cela me vient.
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VICTIMES DE LA PYRRHOTITE VERSUS VICTIMES DU CAPITALISME SAUVAGE
Pour donner du corps à ces assertions, il me faut bien gueuler contre quelque chose.
Une grosse manifestation a eu lieu en fin de semaine au centre-ville de Trois-Rivières. Une manifestation de soutien aux victimes de la pyrrhotite qui a regroupé plus de trois milles personnes dans nos rues. Le maire Lévesque, qui n'est jamais là pour les chômeurs ou les assistés sociaux, était là pour les propriétaires des maisons ravagées par la pyrrhotite. Tout ce beau monde réclamait des subsides des gouvernements pour rafistoler leur propriété. Certains pourraient être obligés de vendre leur propriété, imaginez-vous donc... Ils risquent de tomber locataires comme la majorité des crottés de notre ville!
Les manifestations contre la pauvreté et l'austérité ont à peine réunis deux cents personnes. Il n'y avait ni députés, ni maires, ni conseillers municipaux pour manifester aux côtés des pouilleux qui réclament plus de justice sociale. Qui peut se reconnaître dans le mauvais sort de ces damnés de la terre, hum?
On réclame un milliard de dollars pour réparer les solages et les fondations des propriétaires. On en voit trois milles dans les rues qui n'ont pas envie de devenir pauvres ou bien locataires. Cela finit par émouvoir le maire, la députation et autres péripatéticiennes. On voit bien que ces gens-là ne sont pas des crottés, qu'ils paient des taxes, des impôts et votent. Le responsable de la coalition des victimes de la pyrrhotite se présente lui-même pour les libéraux du dauphin de la dynastie Trudeau. Il faut prendre au sérieux ceux qui sont à droite...
Pourquoi s'intéresser au sort des employés jetés à la rue par des compagnies qui sont parties au Mexique avec les subventions qu'elles ont reçues? Pourquoi défendre les maudits syndiqués? Pourquoi soutenir les chômeurs et futurs assistés sociaux? Qu'ils crèvent tous dans leurs logements miteux et qu'ils ne viennent pas réclamer un sou! On va leur apprendre à travailler pour pas cher sans vivre aux crochets de l'État! Ouste les pauvres! Vous marchez pour rien, laissés-pour-compte et locataires de nos propriétés!
Par contre, on ira chercher les sous dans vos poches de petits travailleurs sous-payés pour tirer les victimes de la pyrrhotite de l'embarras. On ne les laissera pas devenir des minables à logements, comme vous...
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10e CONGRÈS DE QUÉBEC SOLITAIRE
Je vais me mettre encore plus les pieds dans les plats. Je vais maintenant parler du 10e congrès de Québec Solitaire, pour vous assurer que je tire autant sur la droite que sur la gauche.
Je suis à 300% en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes. Il y a encore beaucoup de luttes à mener pour favoriser cette égalité.
Pourtant, je m'insurge contre cette manie de Québec Solitaire de toujours mettre l'accent sur les luttes pour les droits des femmes. C'est comme si le petit travailleur masculin pauvre n'existait jamais. Comme si la seule voie qu'il lui restait, à Québec Solitaire, c'était de se fermer la gueule en regardant les féministes de salon mener le combat toutes seules. Féministes de salon qui, contrairement aux féministes de combat, ne comprennent pas que l'on s'en prenne au voile et à la burqa anticolonialistes... Féministes de théoriciennes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur abécédaire de parfaite militante nihiliste.
Ce faux parti de gauche semble être devenu la chasse-gardée de dames patronnesses qui ne tolèrent pas le paternalisme chauvin des syndicalistes de combat. Ces mâles alphas porteurs de pancartes ne comprennent pas le maternalisme gnangnan de ses dirigeantes déconnectées des vraies luttes populaires. Ils voteraient PQ plutôt que QS... Et, bien sûr, Québec Solitaire n'y voit qu'un manque d'éducation. Comment remettre en question le rôle des Guides Éclairées de QS? Comment être syndiqués, anarchistes ou indignés sans être membre de QS qui détient la vérité-e avec un e ajouté-e en toute-e-s chos-e-s?
Cette gauche-là ne dérange rien ni personne parce qu'elle est vide de sens et porteuse de déclarations alambiquées qui ne représentent en rien les espoirs et les aspirations des victimes du capitalisme sauvage. Elle s'enfonce dans le métalangage et le jargon sociologique.
Le 10e congrès de Québec Solitaire, encore une fois, c'est du vent.
Cela rappelle au peuple que sa prise de parole et de pouvoir ne passera pas par là.
Cela rappelle que d'autres avenues doivent être empruntées afin que la justice sociale ne devienne pas qu'un discours de fonctionnaires des groupes communautaires, clubs-écoles de la politique politicienne à courte vue.
Un parti où tout le monde doit se la fermer ne libérera rien ni personne.
Tous les pouilleux , toutes les pouilleuses , se départiront de tous-tes ces enculé-e-s !!!!
RépondreEffacerNous les aurons -
Sans aucune pitié pour eux - elles !
Avec toute l ' amitié pour nous tous et toutes !