mardi 14 avril 2015

L'Occupation conservatrice et les collabos

Imaginons que votre pays soit gouverné par un type qui a eu des rapports douteux avec l'Arabie Saoudite, les paradis fiscaux, Arthur Porter, l'ex-maire de Laval, les services secrets, les ploutocrates et autres crapules libertariennes qui bandent sur Pinochet et Thatcher... Que feriez-vous? Si je me fie à ce qui se passe dans ma province qui n'est pas un pays, probablement que vous ne feriez rien. Comme vous vous sentiriez moches de n'avoir rien fait, vous vous trouveriez un bouc émissaire pour vous laver du déshonneur de votre servilité. Vous ne seriez braves qu'avec les gens qui refusent d'être exploités. Vous seriez à genoux devant les exploiteurs, satisfaits de votre cuillerée de caca bouilli quotidienne.

Pendant l'Occupation allemande, en France, les lâches pouvaient s'en prendre aux Juifs, aux communistes, aux socialistes et autres saboteurs de la Résistance. C'était plus facile que de s'en prendre à la Gestapo, aux SS et autres nazillons qui brandissaient leurs mains comme des palmes devant le Maréchal Pétain. Vous ne risquiez rien à réclamer la bastonnade, la pendaison ou bien la chambre à gaz contre ceux et celles qui s'en prenaient au rêve d'une grande Europe aryenne aux yeux bleus où la bière coulerait à flots de Londres à Berlin.

Sous l'Occupation conservatrice, au Québec, les couards s'en prennent aux jeunes et aux étudiants qui refusent de vivre comme des pleutres à se faire plumer comme des poulets pas de tête. On les accuse de tous les torts, dont celui de coûter trop cher à l'État, tandis que des personnages douteux dirigent la province d'une main de fer en recevant des récompenses de tous les fumiers capitalistes du monde entier qui veulent se farcir nos ressources naturelles pour dix milles fois rien en plus de recevoir de généreuses subventions payées à même les poches de tous les larbins de la colonie.

Évidemment, sous l'Occupation allemande ou l'Occupation conservatrice, seuls les collabos ont droit de parole et de réplique dans les médias nationaux. On ne saurait tolérer des voix discordantes au royaume des paradis fiscaux et du capitalisme sauvage. Tout va très bien madame la marquise. Tout va toujours très bien. Ces crottés qui manifestent seront battus à mort, soyez sans crainte. Ils regretteront amèrement de s'en être pris au chef, au peuple et à l'empire. On va se débarrasser de ces moustiques en les aspergeant de Raid. Et si la grogne prend de l'ampleur, on arrêtera les meneurs, puis les syndicalistes, les communistes, les anarchistes, les socialistes, les étudiants, les intellectuels, bref tous ceux qui ne collaborent pas avec l'Arabie saoudite, Arthur Porter ou bien le Service canadien de renseignements et de sécurité (SCRS).

Il y a des limites à la désobéissance quand tant d'intérêts étrangers et de billets verts sont en jeu...

Pourtant, je me réjouis de constater que les despotes finissent toujours dans les caniveaux de l'histoire.

Je me réjouis de croire que les forces de la Résistance auront raison un jour ou l'autre des Collabos.

Le patriotisme, le vrai, celui qui s'indigne de voir couler le sang du peuple dans nos rues, ce patriotisme-là finira par l'emporter sur ceux et celles qui violent notre pays en riant à gorge déployée de voir des jeunes sans armes se faire tabasser par le Nouveau Désordre mondial.

Un jour viendra, camarades, où nous célébrerons la victoire.


5 commentaires:

  1. Tu sais, Butch, le peuple dont tu parles et te soucies, le nôtre. c'est lui qui a reporté ce parti au pouvoir, c'est nous, collectivement responsables, sinon coupables. Et si le chef est une charogne, pue-t-elle plus ou moins que celles qui l'ont précédée et celles qui la suivront?

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    1. Il va sans dire, cher Mistral, qu'elle pue plus que les charognes passées. Je ne peux rien dire sur celles à venir. Mais cette charogne acoquinée avec la saoudite d'Arabie, le SCRS et Arthur Porter ferait passer Duplessis pour un grand homme. Moins de 30% des électeurs inscrits ont voté pour ce corps étranger pour lequel je me découvre des vertus d'anticorps. Je refuse de me soumettre à ces greluchons qui minent la santé et la charité de notre communauté. Fuck touttte, comme ils disent...

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  2. Yeah. I know. I guess you're right. Je sais pas, franchement. Charest était si haïssable, Marois si méprisable, et la perspective de PKP me fait tant frissonner d'effroi que voilà, en somme, je sais pas.

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  3. Dans une fable d'Ésope mettant en vedette des grenouilles, celles-ci se plaignent à Zeus d'avoir pour roi de l'étang un volatile paresseux qui passe ses journées à s'ébrouer les ailes. Zeus leur envoie donc un canard, jugé lui aussi paresseux, puis une oie, paresseuse aussi, et finalement un héron qui se propose de toutes les dévorer. Évidemment, ce n'est qu'une fable. Dans la vraie vie, les grenouilles pourraient tout simplement dévorer Zeus et collaborer pour qu'aucun oiseau de malheur ne vienne les faire chier dans leur étang. Abandonner sa souveraineté à un autre, fusse-t-il le Poulet Frit Kentucky (PFK), est toujours l'option la plus minable pour les grenouilles. Toutes seules, elles ne peuvent rien. Ensemble, elles formeront l'une des sept plaies de l'Égypte, de Babylone ou de l'Amérique. Je dis probablement n'importe quoi. Je ne sais probablement rien. Mais je jouis de penser que mes mots, tout rustres qu'ils soient, puissent rebondir comme des pattes de grenouilles avant qu'elles ne finissent dans quelque buffet à volonté de l'Empire du Junk Food international.

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  4. I'm a frog, you're a frog, kiss me! And I'll turn into a prince, suddenly...

    Je n'ai pas envie, moi grenouille, de m'allier aux milliers d'autres grenouilles pour terrasser le Big Bully Bird du jour, renverser Zeus et me retrouver pogné avec le gouvernement de l'étang. Toi non plus, t'en veux pas, de ce boulot-là, puisque tu crois en la démocratie et que tu refuserais de faire ce qu'il faut pour plaire et séduire et se faire élire.

    Let'em do their shit, let's do ours. They're good at it, but so are we, hihi...

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