J’ai vu le film Selma hier. Il a été réalisé par Ava
DuVernay en 2014 et relate un épisode de la vie de Martin Luther King.
Nous sommes en 1964. Le Docteur Martin Luther King vient de
se voir remettre le Prix Nobel de la Paix pour récompenser son engagement
envers la pleine reconnaissance des droits civiques des Noirs. Son combat est
loin d’être terminé. Le racisme sévit encore dans le Sud des États-Unis, en
Alabama par exemple, où le pasteur compte organiser une marche. Le film,
produit entre autres par Oprah Winfrey qui y tient aussi un rôle, nous rappelle
que l’esprit est plus fort que les matraques.
Ce film nous rappelle aussi une page de l’histoire sombre des États-Unis
d’Amérique... À cette époque, le pouvoir Blanc refusait toute remise en question
de sa suprématie. Un Noir qui réclamait la reconnaissance de ses droits civiques, dans l’Alabama des
années ’60, ça méritait d’être battu à mort par les policiers. Évidemment, toute
manifestation était déclarée illégale avant même qu’elle ne débute. (Ce qui rappelait à certains moments les manifs québécoises...)
Si je vous parle de ce film, ce n’est pas pour vous raconter
le scénario de long en large. Vous irez le voir si ça vous chante. Je crois que
vous ne le regretterez pas. À moins d’être un ardent défenseur libéral de la
loi, de l’ordre et de la pègre. Alors vous trouverez que l’histoire est injuste
envers ceux qui matraquent les foules et ceux qui ordonnent aux policiers de le
faire. L'histoire est injuste envers George Wallace et Lyndon B. Johnson pour qui les droits civiques des Noirs sont plus que secondaires.
Il y a un jour férié aux États-Unis pour souligner la
contribution exceptionnelle de Martin Luther King à son pays. Une contribution
qu’il a payée avec coups, blessures et emprisonnements. Les charognes qui ont
frappé les manifestants se sont mérités le mépris des générations présentes et
futures. Comme quoi la justice est parfois de ce monde.
Je vous parle de ce film, en fait, pour faire le parallèle
entre le mouvement des droits civiques aux États-Unis et le mouvement contre l’austérité
au Québec. Ici aussi nous faisons face à
des politiciens infâmes et autres cancrelats des médias corporatifs pour
réclamer la bastonnade contre des manifestants pacifiques et désarmés. Ici
aussi l’on blesse et l’on emprisonne des combattants en faveur des droits
civiques et de la justice sociale. Ici aussi des foules de racistes et autres
larbins hurlent qu’il faut battre à mort les manifestants et les priver de
leurs droits fondamentaux. Ici aussi l’on dit des manifestants qu’ils bloquent
la circulation et empêchent le bon fonctionnement de la société et de ses
institutions. Ici aussi des personnes de petite vie hurlent qu’il faut faire
cesser l’agitation des singes, des nègres et des crottés…
Pourtant, ici aussi, ces gens-là qui se gaussent de ceux qui ont faim
et soif de justice seront jetés dans les caniveaux de l’histoire…
Si je vous recommande d’aller voir ce film, chers frères, chers soeurs, c’est
parce qu’il vous donnera encore plus de
courage et de détermination pour mettre fin à l’ignominie des libéraux qui
croient pouvoir faire verser le sang du
peuple impunément dans nos rues. Il démontre la légitimité de la désobéissance
civile pour dénoncer les injustices sanctifiées par les oppresseurs.
Il y a des tas de Martin Luther King qui, dans notre
société, se donnent corps et âme pour la justice et l’équité. Peu vont les
reconnaître mais ce sont ceux-là qui comptent vraiment en définitive. Les
salauds finiront toujours par perdre. Un homme qui se tient debout, fusse-t-il
seul, a plus de poids dans l’histoire qu’un million de personnes maintenues
dans l’aboulie, l’ignorance et l’indifférence.
Amen et, bien sûr, alléluia.
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