L'environnement est tellement blanc depuis une semaine que j'en ai mal aux yeux. Je suis à la veille de m'acheter des lunettes en os, comme les Inuits, avec les petites fentes au niveau des yeux pour se protéger du soleil.
Demain, il devrait pleuvoir, neiger ou venter, je ne sais plus trop. La météorologie est encore loin d'être une science exacte. Par moments, j'ai l'impression qu'elle n'en ait encore qu'à ses balbutiements. C'est comme si la terre était en vie et, par cela même, insaisissable. Elle tourne, la Terre, et toutes sortes de phénomènes physiques la balaient nuit et jour. Une tempête s'en vient sur nous semble-t-il. Allons-nous y goûter comme la semaine dernière, avec ces éclairs et ce blizzard à écorner les boeufs? On verra.
Les vrais amateurs de bande dessinée préfèrent, de tout ce qu'a fait Hergé, l'album Tintin au Tibet.
Georges Rémi, alias Hergé, a réalisé cet album dans une période sombre de sa vie. Il en a résulté cet album où le blanc et la pureté des traits prédominent.
Cela se rapproche, à certains égards, des maîtres de la peinture orientale, en moins spontané.
Hergé n'a pas ce coup de pinceau juste et souple. Son dessin est cartésien. Cependant, c'est tout ce qu'il faut pour une bande dessinée, un art ingrat, un art monastique qui demande la patience de l'enlumineur et le génie d'un bon conteur.
Cela dit, j'avoue mon penchant tout naturel pour le bouddhisme, une religion athée qui m'a servi à quelques reprises dans la vie et que je regarde comme une béquille bien pratique dans certaines circonstances. Les journées où il m'est possible de cheminer sans béquilles, je me contrefous de l'octuple sentier qui mène à l'absence de douleur, donc au vrai bonheur... J'aime du bouddhisme son rire bon enfant, son humanité, sa force en tant que spiritualité vivante, au-delà de toute forme de violence.
LES DROITS DE L'HOMME EN CHINE ET AU TIBET
Le Dalaï Lama incarne cet idéal. Alors que la Chine l'accuse de fomenter le trouble, il dit calmement qu'il démissionnera de son poste si les manifestants poursuivent dans la voie de la violence.
La paix est plus importante que le Tibet. Le vrai Tibet, comme le vrai Québec, ne dépend pas seulement de frontières administratives. Il s'incarne dans toutes ces personnes qui présentent l'exemple de hautes valeurs morales.
Le bouddhisme n'enseigne-t-il pas que tout n'est qu'illusion, que notre existence n'est qu'un rêve? Pour nous libérer de ce rêve, il faut passer sur l'autre rive, avancer, transcender les diverses facettes de notre personnalité et ignorer le temps...
Le Dalaï Lama ne demande pas de boycotter les Jeux Olympiques de Pékin. Il dit que les Chinois ont besoin de sentir fiers...
Franchement, une blague n'attend pas l'autre avec les bouddhistes.
Pour mieux en saisir l'esprit, je vous recommande la lecture du livre Le bol et le bâton du moine bouddhiste Taisen Deshimaru. C'est drôlement bon. C'est la quintessence du bouddhisme en tant que philosophie de vie. Cela se lit comme un recueil de jokes.
Ah oui, j'oubliais: laissons les Tibétains décider de leur avenir comme les Québécois l'ont fait à deux reprises.
Laissons aux Chinois l'obligation de promouvoir les droits de l'homme au sein de leurs frontières...
Je relis souvent Tintin au Tibet, peut-être pour apprivoiser un peu mieux ce yéti qui se cache au fond de chaque homme dans l'espoir que personne n'ira à sa rencontre. Le yéti, c'est la part de l'homme la plus sauvage mais aussi la plus généreuse.
RépondreEffacerBisous...