mercredi 5 mars 2008

BLIZZARD A LA AKIRA KUROSAWA

Une tempête de neige s'est emparé de la vallée du fleuve Magtogoek. Les météorologistes annoncent 20 à 30 cm de neige, de grésil ou de pluie. C'est un sale temps et ça bat tous les records de précipitation depuis 1641... Si ça continue comme ça, on va tous attraper le scorbut...

Contrairement à bien d'autres, le mauvais temps n'agit pas toujours négativement sur moi. Il peut susciter une force insoupçonnée chez-moi.

Dans Rêves du cinéaste japonais Akira Kurosawa, il y a une scène qui me revient souvent en mémoire par jour de tempête. Les membres d'une expédition en montagne sont subitement surpris par une tempête de neige à travers laquelle ils cheminent péniblement à la recherche d'un abri. Le blizzard finit presque par l'emporter. Les voilà qui tombent tous d'épuisement et s'endorment dans la neige. Le chef de l'expédition rêve qu'il est dans les nuages avec une femme grimpée sur lui pour l'emmener au huitième ciel. Holàlà! Comme il veut se relever, la bonne femme le retient et plus elle le retient plus son visage se métamorphose en une représentation squelettique de la mort. Son joli minois s'efface pour laisser place à une potiche de laboratoire de médecine. Le chef sort alors de sa torpeur et se relève héroïquement pour réveiller ses camarades endormis qui se font grimper par des geishas enthousiastes eux aussi, sans doute. Un par un, ils se relèvent. Le campement n'est pas bien loin. Ils sont sauvés. Ne me remerciez pas de vous avoir vendu le punch. Il le fallait bien pour faire ma démonstration.

Donc, le mauvais temps peut être une profonde source d'inspiration. Ce qui vaut pour Kurosawa vaut pour tout le monde.

Là-dessus, je vous quitte.

Je parierais que tout le monde va se parler aujourd'hui.

Les tempêtes de neige, ça rend bavard. Comme si notre culture ne sortait de sa torpeur que par mauvais temps. Cela pourrait expliquer ma fascination pour les tempêtes. Romantisme? Pas du tout. Simple question d'adaptation à mon environnement...

L'hiver c'est l'hiver.

Il faut ce qu'il faut.

C'est ça qui est ça.

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