Le pissenlit est sans conteste l'emblème floral des Premiers Quartiers de Trois-Rivières. C'est moi qui le dis.
C'est souvent la seule fleur qui pousse sur le territoire, avec le trèfle et rarement la marguerite. Les Premiers Quartiers, c'est ce ghetto dont parle le poète trifluvien Serge Mongrain dans son tout nouveau recueil. C'est donc dire qu'il y a de la poésie dans le ghetto, même quand on n'y voit que du pissenlit.
Le ghetto se métamorphose depuis que des militants de Greenpeace aient aspergé la Canadian International Pul and Paper Company, montrant aux yeux du monde que les Trifluviens vivaient dans un trou de bécosse à ciel ouvert. Dans les années '70, ça sentait la marde et l'eau même goûtait la décomposition. Une grosse mousse verdâtre flottait au-dessus des eaux de la rivière Métabéroutin (anciennement St-Maurice). Mousse produite par les papetières environnantes et le flottage du bois sur la rivière. Tu passais à Trois-Rivières en te bouchant le nez tellement ça puait. Et on respirait ça à tous les jours, en regardant pousser les pissenlits.
Vingt ans après l'arrêt du flottage du bois sur la rivière, l'eau est redevenue claire et l'on peut se baigner dans ses eaux.
Dans les années '70, on ne trouvait que du pissenlit dans le coin de la rue Cloutier, sauf sur ma rue, parce que mes parents avaient planté un lilas. C'était notre forêt personnelle.
Bon, assez joué de violon calice.
J'adopte le pissenlit pour emblème floral.
Dans les Premiers Quartiers, on résiste comme le chiendent, comme le pissenlit...
On effeuille la marguerite, mais on bouffe les pissenlits par la racine : on dira après que le peuple n'est pas sage.
RépondreEffacerJ'adopte cet emblème floral, ne serait-ce que pour me rappeler les jours de pluie qu'ainsi va la vie...
Ton aîné