lundi 11 janvier 2021

Détrumpez-vous...

INCENDIE DU REICHSTAG, 28 février 1933

«Les hommes normaux ne savent pas que tout est possible. Même si les témoignages forcent leur intelligence à admettre, leurs muscles ne croient pas.» 

David Rousset, L'univers concentrationnaire

Cela se passait en 1922, à Munich. Un certain Adolf Hitler tentait de renverser le gouvernement de Bavière en menant un putsch avec des soldats déclassés et quelques amoureux de l'ordre qui traînaient dans les tavernes. 

Ce Coup d'État raté le conduira en prison. Il se servira de son procès comme d'une tribune politique. Il écrira Mein Kampf en prison avec son secrétaire psychopathe. Et moins de 11 années plus tard, l'hurluberlu aura peaufiné sa stratégie. Il a désormais des troupes de choc pour faire peur aux journalistes tout autant qu'aux députés. Tout le monde s'entend pour dire que c'est un clown. Le clown invoquant la mythologie scandinave et la magie noire prend néanmoins le pouvoir par la voix des urnes. Il intimide les parlementaires, chaque jour un peu plus. Le 28 février 1933 le clown des tavernes de Munich profite de l'incendie du Reichstag pour abolir la démocratie parlementaire et prendre les pleins pouvoirs. Quelques 26,6 millions de morts plus tard, il se faisait sauter la cervelle en se foutant bien des Allemands et de l'Allemagne.

Il est absurde de minimiser Trump et ses troupes de choc, à moins d'être lâche. Ce n'était pas qu'une simple manifestation. C'était manifestement un Coup d'État, Le fait qu'il soit raté ne l'en disqualifie pas moins au titre.

La lâcheté des libéraux et des sociaux-démocrates a conduit Hitler au pouvoir. La complaisance malsaine des staliniens a fait le reste du travail. Il ne se trouva pas suffisamment d'hommes et de femmes justes en Allemagne pour bloquer l'ascension du nazisme. Les orphelins et orphelines de la Première guerre mondiale se cherchèrent un bon Père de famille, un homme irréprochable, irréductible, fort et allemand. Ils le trouvèrent en Adolf Hitler comme d'autres en Mussolini.

La plupart des pauvres ne s'imaginent pas solidaires des pauvres. Ils sont des «millionnaires momentanément dans la gêne». Il ne leur manque que de la chance pour devenir Trump ou bien un quelconque magnat. Cette chance qui leur est enlevée par les étrangers, les parasites, les cosmopolites, les Juifs, les islamistes, les libéraux, les gauchistes, les féministes, les syndicalistes... 

Hitler l'avait compris. Et Trump aussi. Il ne manquait que de désigner du doigt les boucs émissaires pour dévier l'attention du peuple pendant qu'on le condamne à l'obéissance.

Je ne sais vraiment pas ce qui va se passer d'ici le 20 janvier, jour où Biden prendra la présidence des États-Unis.

Chaque seconde où Trump est au pouvoir est une seconde de trop sur les nerfs de la Liberté.

Je doute que suffisamment de Républicains se couvrent de honte pour nous sauver des vrais conspirationnistes, ceux et celles qui ont mis en oeuvre ce Coup d'État raté.

Je ne sais vraiment pas à quoi nous pouvons nous attendre d'ici là.

Je serais même présomptueux de m'avancer à ce sujet.

Ce que je sais cependant c'est que le totalitarisme nous guette.

Donald Trump est indigne de ses fonctions. Il l'a toujours été et le sera toujours.

Ce ne sont pas à Facebook et Twitter de lui couper le micro.

Cette partie revient aux citoyens et citoyennes des États-Unis d'Amérique, toutes tendances confondues.

Démocrates et Républicains doivent marteler que jamais plus l'on ne pourra menacer la démocratie parlementaire et l'État de droit par l'appel à l'insurrection armée.

Autrement, le clown des tavernes reviendra dans quatre ans.

Et cette fois-là, même s'il perdait, il gagnera.

Détrumpez-vous...

 

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