lundi 3 août 2020

La tendresse

Il n'existe pas de plus beau refuge que la tendresse.

Cette tendresse que l'on ne vit pleinement qu'en échappant aux pressions sociales.

Il est plus facile d'être tendre tout fin seul.

Un peu moins facile à deux, mais c'est possible.

C'est pratiquement impossible en groupe.

Le groupe se laissera emporter par n'importe quoi et n'importe qui.

Le groupe est le degré zéro de la tendresse, sinon son exact contraire.

En groupe, on pense en troupeau. On n'aime plus. On professe. On prophétise. On trompe. On suit.

Qui voit l'oiseau chanter? Pas le groupe. Mais elle. Ou lui.

En groupe, on n'écoute plus oiseaux. On les enterre avec nos angoisses vociférées. 

Seul, ou à deux, peut-être à trois, rarement à cinq, il est encore possible d'avoir un semblant d'étincelle de tendresse dans l'oeil.

Cette étincelle illumine ma vie et lui donne du sens.

Tout ce qui n'est pas de la tendresse, honnêtement, ça n'a pas de sens.

J'abandonne tout ça à n'importe qui ou n'importe quoi, tout le reste: argent, soucis, haine, petites crottes sur le coeur, et coetera.

Je ne suis rien sans la tendresse.

Je dois la préserver comme la prunelle de mes yeux.

Je dois laver mes yeux des ordures de ce monde.

Bref, je dois rêver.

Et tenter, aussi fort que possible, d'appliquer le vieux précepte des évangiles: aimons-nous les uns les autres.

Malgré tout.

Sans perdre la substantifique moelle de mon existence: la tendresse.



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