Si nous devions tourner un documentaire sur la vie des primates il est certain que notre espèce figurerait parmi les plus chaotiques. Il n'en demeurerait pas moins certains traits communs. Les primates ne choisissent jamais la voie de la violence a priori. Ils sont généralement lâches et paresseux de ce point de vue là. Ils préfèrent de loin l'intimidation à la confrontation physique où l'on risque d'y perdre des morceaux.
Un gars peut vous gueuler à deux pouces de la face et n'avoir aucun effet sur vos sourcillements si vous ne vous laissez pas intimider. Vous pourrez le frapper, à la rigueur, métaphoriquement, voire physiquement si le danger vous y oblige. La voie de la métaphore est toujours préférable. Ou bien celle de la parabole. Ça monte et ça redescend. Ça apaise plutôt que de révolter.
Les intimidateurs ont besoin d'une réaction qu'ils peuvent facilement interpréter selon la petitesse des poncifs qu'ils tiennent pour des raisonnements. Leur tenir tête exige plus de silence que de coups de gueule. L'absence de réactions est le plus souverain des mépris qu'ils méritent.
-Vous n'existez pas, doit devenir votre mantra pour résister à leur connerie. Exister, c'est tendre vers quelque chose. Vous ne tendez qu'à vous dissoudre dans votre propre fatuité, fier de votre vacuité mortifère.
En fait, les intimidateurs ne méritent pas de parler à qui ou quoi que ce soit.
Ils peuvent chier tout seul dans leur froc à se croire les forts parmi je ne sais trop quelle bande de lâches décérébrés.
Leur intimidation ne prend pas. Elle n'adhère à rien de ce que je puisse leur offrir.
Froid et imperturbable devant les baveux, les gorilles, les caves...
Parce que dans ce documentaire sur la vie des primates de mon espèce, je ne passerai pas pour le loser qui se tape la poitrine en chiant des ailes de poulet épicées.
Je serai le vieux singe qui ne bronche pas au zoo quand tous les autres singes se tapent la tête sur les barreaux de leur cellule.
Prisonnier comme les autres, sans doute, mais intouchable et imperturbable.
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