Hier, un avis de confinement a été émis par la Ville de Trois-Rivières. C'était suite à un incendie dans un entrepôt de produits chimiques destinés à la papetière Kruger. L'usine occupe ce qui fût naguère l'une des plus belles plages de sable fin du Québec, au beau milieu de la ville, parmi les huttes des humains. Ça sent la merde et les oeufs pourris selon la direction des vents. La Ville nous a avisé, plutôt tardivement, à l'effet que le gaz émanant de cet incendie était toxique et dangereux pour notre vie... On nous recommanda de fermer nos fenêtres et nos airs climatisés, voire de calfeutrer les trous de ventilation avec un linge humide. Et ce sur un territoire d'à peu près 10 kilomètres carrés, parmi 135 000 Trifluviens et Trifluviennes.
Ce confinement n'est pas sans rappeler que nous sortons d'un confinement en raison de la COVID-19. Confinement auquel nous pourrions retourner sans appel puisque le virus n'a touché qu'à peu près 3% de la population. Il peut encore muter. Il peut encore tuer.
Je ne peux m'empêcher de relier tout ça non pas à la lutte contre les changements climatiques, mais à la préservation de la vie tout court. Nous ne pouvons plus continuer comme ça.
Plus nous coupons d'arbres, pour faire des stationnements ou des temples de la surconsommation à grandes surfaces, plus nous menons notre île vers la ruine.
Du point de vue des arbres, Trois-Rivières est la capitale mondiale de leur holocauste.
Pendant cent ans on a pollué les eaux de la rivière Tapiskwan Sipi et du fleuve Magtogoek avec le flottage du bois qui libérait aussi du mercure dans notre eau potable. Les forêts coupées à blanc ont glissé jusqu'aux Trois-Rivières. Les arbres ont été enfournés pour en faire une pâte sur laquelle on a imprimé des journaux ou bien des âneries que l'on a refoulé vers le dépotoir. Pour faire la pâte on n'a pas lésiné sur les produits chimiques. Ni sur leur entreposage. Paf au milieu de la tribu. Vos gueules sales gueux et sales gueuses et dites-vous que vous ne serez rien sans la machine à broyer les forêts qui vous fait respirer cet air excrémentiel, fierté trifluvienne reconnue partout à travers le Québec. «Venez à Trois-Rivières où ça sent les oeufs pourris à l'année longue!»
Dans l'avis émis par la Ville, on disait à la population de surtout craindre une odeur d'oeufs pourris suite à l'émanation de gaz résultant de la combustion d'hydrosulfite de sodium. Ça sent toujours les oeufs pourris à Trois-Rivières.
Toujours...
Quand est-ce qu'on va fermer la Kruger et la Wayagamak?
Nos vies sont aussi en jeu...
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