mercredi 18 septembre 2019

Hommage aux personnes qui n'aiment pas qu'on leur rende hommage

Les personnes les plus admirables que j'aie connues ne seraient pas nécessairement contentes de me voir leur faire une dithyrambe.

Elles ne cherchent ni les éloges, ni les honneurs.

Elles se contentent de se chercher elles-mêmes et, du coup, échappent à toutes les notions de réussite.

Il leur importe peu de réussir d'ailleurs.

Elles ne vibrent pas à l'évocation du mot «argent».

Au contraire: ce mot les mortifie. Elles savent que le monde est dégueulasse sous plusieurs aspects et ne veulent pas en rajouter une couche. Elles ne veulent pas servir l'absurdité de ce monde, mais y résister sans renier leurs principes moraux.

Les personnes que j'admire ont autant d'argent qu'elles n'en ont pas. Si elles en ont, c'est par hasard et je parie qu'elles auront tôt fait de s'en débarrasser. Dans tous les cas, ces personnes que je voudrais glorifier ne sont pas intéressées à discuter longtemps de l'argent. Elles préfèrent regarder les étoiles. Écouter la brise qui soulève les feuillages des arbres. Sentir la présence de quelque chose de moins mesquin que l'humain ou l'argent.

Elles se reconnaîtront dans mes propos, ces personnes-là.

Et même si elles ne s'y reconnaissaient pas, je ne les renierai pas.

Parce que ces personnes-là sont rares en ce monde.

Surtout dans notre monde. À 1000 kilomètres à la ronde pour mieux délimiter le champ d'étude.

C'est trop souvent à qui va humilier l'autre à la grande satisfaction de la meute des baveux et baveuses de la petite cour d'école qui ont mal grandis.

Les personnes que j'admire n'aiment pas humilier les autres.

Elles n'aiment pas les baveux et les baveuses, les injustes, les lâches et les mesquins.

Elles aiment les naïfs, les doux, les humbles.

Les personnes qui vaudraient la peine d'être nommées ici sont parfois anonymes.

Je me souviens d'Untel et d'Unetelle qui sont passés comme un coup de vent dans ma vie en laissant derrière eux une longue filée d'étoiles.

J'en connais d'autres qui brillent encore au firmament de mon esprit.

Parce que les personnes qui ne recherchent ni les honneurs ni l'argent, ni les éloges ni rien, sinon faire du bien à leur prochain, simplement, sans fanfare ni trompettes, eh bien ces personnes-là sont ma seule raison valable de vivre et de ne pas désespérer d'être parmi une bande d'idiots.


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