jeudi 7 juillet 2016

L'apocalypse et l'espérance

Le scénario du film The Day the Earth Stood Still est apocalyptique comme il se doit. Si l'art est le miroir de son époque l'on ne peut s'attendre qu'à des scénarios de fin du monde.

Dans ce film, qui reprend en quelque sorte le mythe de la destruction de Sodome et Gomorrhe, un extraterrestre vient sur Terre pour éliminer l'humanité perçue comme étant une espèce nuisible qui remet en cause la paix de l'univers. L'homme ne sait apporter que le mal sur Terre et menace même la sécurité des autres planètes existantes. Sa planète mérite de disparaître.

Évidemment, il se trouve une Terrienne pour rappeler à l'extraterrestre qui fait figure d'ange exterminateur que l'homme est aussi capable de belles et grandes choses. Ce qui soulève le scepticisme de l'étranger.

Finalement, l'extraterrestre se laisse presque convaincre, après s'être fait tirer dessus, et la fin programmée de l'humanité est reportée.

Tout est bien qui ne finit pas...

L'humanité aura sa seconde chance:  prouvez  à l'univers que vous pouvez faire mieux bande de connards dégénérés ou nous viendrons vous annihiler.

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Stanislaw Ignacy Witkiewicz est un intellectuel polonais qui toucha à tous les domaines artistiques. On lui doit, entre autres, l'essai Les formes nouvelles en peinture. Dans cet essai, que je cite de mémoire, l'auteur s'étonnait que l'art contemporain ait de plus en plus d'accointance avec la maladie mentale. Il croyait, lui aussi, que l'art était le miroir de son époque.

Il en allait ainsi pour mon professeur du cours d'esthétique à l'université, feu Alexis Klimov. Selon lui, l'histoire de l'art se caractérisait par l'effacement du regard au travers des âges dans le domaine de la peinture. Le regard est intense aux origines de l'art. Puis, à l'approche des temps modernes, il s'efface. Même la représentation de l'homme prend des apparences troubles et se confond avec celle des insectes.

Selon les Grecs et les Romains, il semble que nous vivions à l'Âge de Fer, le pire temps de l'humanité. Un temps où tout le monde s'entre-tue. Comme dans le mythe préfigurant le déluge biblique.

L'Âge d'Or, pour les Anciens, est fixé dans le passé. C'est comme si l'homme s'écartait toujours plus de la noblesse de ses origines pour se transformer en quelque chose d'abject qui ne mérite que d'être annihilé.

Le mythe dit du Bon Sauvage participe lui aussi de ce vieux réflexe intellectuel.

Comment, cela dit, trouver quoi que ce soit de bon aux vies que nous vivons?

Comment croire, à l'instar de Pangloss, professeur de Candide, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes?

Être déçu de l'humanité participe d'une forme de réalisme qui n'a rien d'outrancier.

C'est, à la limite, de la lucidité.

Cela ne signifie pas qu'il faille abandonner tout espoir.

Vieux freak comme je le suis, je n'ai rien trouvé de mieux que le mouvement hippie au cours des dernières années pour redonner à l'homme ce zeste de poésie et de consistance métaphysique qui ne feront pas de l'humanité un danger pour l'univers.

Tout ce que je perçois de ce mouvement me semble intensément humain et porteur de sens.

Toutes les idéologies politiques et idéaux civilisationnels ne valent pas un brin d'herbe mâchouillé dans un champ à la belle étoile.




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