dimanche 4 octobre 2015

Comme un ballon soufflé à l'hélium poussé par le vent

Le dimanche se prête bien aux grandes réflexions spirituelles. Mon anticléricalisme notoire pourrait laisser entendre que je suis allergique à la spiritualité. C'est pourtant ma quête spirituelle qui me conduit à maudire les institutions religieuses. Tout culte organisé m'apparaît comme un fossoyeur de la spiritualité. Le prêtre me semble un frein à la vie de l'esprit. Les rituels me semblent vides, mortifères et soporifiques.

Si l'être humain était un ballon soufflé à l'hélium, la religion serait le cordon relié à un objet ou bien un sujet qui l'empêcherait de s'élever dans la stratosphère. Si la spiritualité était un ballon soufflé à l'hélium, je serais du genre à refuser le cordon et l'attache pour pouvoir planer le plus haut possible, quitte à exploser dans les hautes nuées plutôt que de mourir flasque et dégonflé, rattaché à un rien qui se prend pour tout.

Le terme religion provient du latin religare. Ligare signifie lier. Religare, cela veut dire relier. En somme, c'est ce qui nous rattache à quelque chose. Ce qui nous empêche de planer pleinement.

C'est parce que la religion est contingente, souvent mauvaise et méchante envers les chercheurs d'infini, que je la répudie totalement. 

Je me tiens tout aussi loin de l'athéisme pour sa vision limitée de l'infini. L'athéisme qui se pose en réponse définitive à une question sans limites n'est qu'une autre manière de tuer la vie de l'esprit. En ce sens, l'athéisme et les religions institutionnalisées se ressemblent. Elles tuent la sagesse. Elles pulvérisent l'âme. Elles détruisent l'homme dans sa volonté de transcender sa condition ainsi que de se libérer des contingences de sa position dans l'univers.

Le bouddhisme zen offre parfois quelques réponses originales au chercheur d'infini. C'est ce que j'ai retenu, du moins, en lisant Le bol et le bâton, 120 contes Zen de Taisen Deshimaru.

Au moine qui demande quelle est la vraie nature de Bouddha, le grand moine zen dont le nom m'échappe répondait, simplement, que le prunier est en fleurs.

-Pardon? Vous dites?

-Le prunier est en fleurs.

-Et la vraie nature de Bouddha c'est... ?

-Le prunier est en fleurs.

Cela signifiait, j'imagine, qu'il faut cesser de se poser des questions stupides. Contemple le prunier en fleurs, vile créature, et ferme ta gueule.

Je ne suis pas bouddhiste. Je méprise aussi l'arithmétique du bouddhisme. Par contre, cette réponse me semble sensée. 

Aussi sensée que de répondre qu'il y a des vagues sur l'océan si l'on me demande qui est Dieu.

Les institutions religieuses finissent toutes par oublier les pruniers en fleurs, les vagues sur l'océan et même Dieu, alias le Grand Esprit. Elles finissent par se mêler de ce qui ne les regarde pas. Elles finissent par regarder seulement les idées les plus saugrenues pour freiner l'entraide, l'amour, le partage et le pardon. Elles pourrissent tout ce qu'elles touchent. 

Je n'irai pas plus loin dans mes réflexions.

Le soleil est splendide ce matin. La musique est douce sur les ondes de Radio-Canada. Et puis, à l'exemple de Socrate, je ne sais qu'une chose -et c'est que je ne sais rien.









8 commentaires:

  1. Ce qui séduit peut-être tant de personnes dans les religions , au delà de leur reconnaissance d ' un mystère de l ' existence , c ' est que - le plus souvent - elles reconnaissent l ' empathie , mais aussi qu ' elles essayent de définir des comportements " moraux " , des morales , qui essayeraient d ' harmoniser les divers comportement sociaux .
    Or il n ' en est rien - Elles essayent le + souvent d ' imposer le m^me comportement pour tous , alors que nous savons très bien que nous n ' avons pas tous-toutes ni les m^mes besoins , les m^mes désirs .
    Peut-on espérer un jour voir une humanité qui accorde à chacune et chacun l ' épanouissement nécessaire , qui accorde à chacun et chacune le respect auquel il-elle à droit -
    Il ne tient qu ' à nous toutes-tous de le FAIRE et de l ' EXIGER de ceux et celles qui le refusent !
    Axé -
    / ne dis pas que tu ne sais rien !
    m^me si nous ne savons pas grand-chose , ni moi , ni personne , nous ne savons pourtant pas rien : il y a des choses que nous savons très bien ; ne laissons personnes nous faire croire ça -
    http://mondeindien.centerblog.net/89-il-faut-etre-fiers-eres

    RépondreEffacer
  2. @monde indien: heureusement que je suis demeuré accroché aux années soixante... La seule vraie révolution spirituelle du vingtième siècle fût celle des hippies...

    RépondreEffacer
  3. Tu as raison ,
    mais les hippies ne sont pas allé assez loin - que dieu les bénisse ! - il nous faut aller + loin , jusqu ' à ce que les tribus trouvent leur vie épanouie -
    Que le miel coule ...

    RépondreEffacer
  4. Bien d'accord avec toi. La philosophie avec laquelle j'ai le plus d'affinité est le taoïsme. Je suis tombé sur ce livre qui s'intitule «Philosophes taoïstes» chez La Pléiade alors que j'étais ado; je l'ai piqué à la bibliothèque dans le temps, qui n'existe plus aujourd'hui, et j'ai grugé ce livre pendant des années, sans tout le temps arriver à comprendre ce qui y était écrit. Mais ce que j'en ai compris, je l'ai bien aimé et je l'ai retenu. Il faudrait que je poursuive ma connaissance du taoïsme aujourd'hui, mais la volonté me manque, j'y arriverai par d'autres chemins.

    RépondreEffacer
  5. Quand on me demande si je suis croyant, je réponds spontanément que je suis athée, alors que je répugne à me définir «athée». Je dirais plutôt de façon plus précise que je suis agnostique, mais je dirais de façon encore plus appropriée que je suis un-je-m'en-foutiste, mais ce n'est pas tout à fait vrai, car je m'intéresse aux questions théologique, mais pour d'autres raisons. La théologie m'intéresse au plus haut point, mais je ne suis pas croyant... va donc savoir... Je crois jusqu'à maintenant, dans mes recherches et mes pensées, que Dieu existe, mais personne ne connaît cette conception à mon avis.

    Le système solaire est dans une galaxie qui est dans un groupe galactique local qui est dans le super-amas de la Vierge qui est dans les super-amas locaux qui est dans autre chose encore, tout cela constitue l'univers observable pour nous en 2015. Plus on progresse dans l'infiniment grand plus on arrivera à ce qui ressemble à une cellule, et qui plus est, une cellule d'être conscient. Notre univers se situe dans une particule d'atome d'une cellule d'un être conscient; nous ne sommes pas dans quelque chose d'inanimé, mais à notre image. Cet être gigantesque est figé dans le temps pour nous, mais il explique la structure de notre univers et il en est d'une façon l'origine. Ainsi, il a effectivement créé tout à partir de rien, mais sans le vouloir, comme lorsque un enfant naît, il n'a pas besoin de le vouloir, et toute sa matière se créée à partir de «rien» si on veut. Ce qui fait le travail, c'est le code génétique. Ce qui est donc la loi de notre univers et de son développement c'est ce code génétique inexpliqué et peut-être inexplicable, même dans notre cas. Le Rien à partir duquel Dieu a tout créé est le Code, et il est non voulu.

    C'est ma théorie jusqu'à maintenant. Aussi, il y a peut-être une communication directe avec cet être, mais je n'ai aucune idée de comment elle peut se faire. Il faut dire aussi que cet Dieu a aussi son «Dieu», mais ce dernier ne nous concerne pas, puisqu'il n'est que de façon très éloignée en rapport avec nous.

    RépondreEffacer
  6. Voici le lien des structures que j'ai décrites, voir le images plus bas dans l'article
    https://en.wikipedia.org/wiki/Supercluster

    RépondreEffacer
  7. @Vieux Crisse: La Voie que je nomme n'est pas la Voie pour toujours... Le taoïsme est une philosophie avant même que d'être une voie spirituelle. Et cette voie n'est ni immuable, ni définitive. Elle est une réponse transitoire à une question en mouvement.

    RépondreEffacer
  8. @Joahnnes Climacus: Intéressante cette histoire de superamas galactiques... Comme quoi l'observation scientifique est aussi une forme de réenchantement du monde, pour reprendre Ilya Prigogine...

    RépondreEffacer