mardi 14 juillet 2009

Mon père nous emmenait dans l'bois


Mon père, un métis du Bas-du-Fleuve Magtogoek, né à Sainte-Luce-sur-Mer et élevé à Sayabec, dans la Vallée de Matépédia, nous emmenait souvent dans l'bois pour nous apprendre à distinguer les plantes comestibles des plantes toxiques. On partait avec lui et, hop, on mangeait des fraises des champs, puis des framboises, des mûres, des bleuets, des merises, des cerises et des groseilles. On suçait des feuilles de thé des bois. On récoltait du pimbina pour en faire de la confiture. Et pour finir le tout, on pêchait du brochet.

Il nous emmenait de l'autre côté du pont de fer, au Cap-de-la-Madeleine, juste derrière le centre commercial Les Galeries du Cap. La civilisation s'arrêtait juste derrière à cette époque. On marchait vingt-cinq minutes au Nord de Twois-Wivièwes et on se trouvait presque dans la forêt vierge. Pour nous, ça l'était à tout le moins.

Et mon enfance s'est donc faite sur le tracé de la voie ferrovière, du Parc Des Pins jusqu'aux limites de Saint-Louis-de-France. J'y ai vécu simultanément comme un Indien et comme un gars du ghetto. Je dormais à cent pas de l'usine de textile Wabasso, la nuit, et le jour le père nous emmenait à mille lieues plus loin, dans la forêt vierge... Où il y avait même de l'eau de source, imaginez! Si c'est pas ça la vraie vie... Enfin voir autre chose que des hosties de clotures de broches d'usines sales...

2 commentaires:

  1. C'est d'l'appât à sauvâge ça c'te p'tit billet là!
    :¬D

    -Misko

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  2. Exactement. Comme quoi Sitting Bull fait des petits même au beau milieu de la ville.

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