Cher journal,
Je t'ai un peu délaissé dernièrement. Avec tout ce qui s'est passé au cours des deux dernières années...
Il y a d'abord eu la COVID-19. Nous nous en étions presque sortis lorsqu'une autre cochonnerie a frappé la planète. Une bactérie qui était sensément gelée depuis 40 000 ans au Pôle Nord. Notre espèce n'avait jamais été en contact avec ce truc. Et notre système de santé, déjà foutu, n'a pu rien faire contre ce mal qui nous a frappé de plein fouet. La COVID-19 avait fait au-delà de 1 500 000 morts. Ce truc-là multiplia par 1000 notre deuil. On ne pouvait même plus dire c'était la faute de qui...
Puis c'est parti comme c'était venu. De sorte que plus personne n'en meurt. On a trouvé un traitement approprié à base d'un certain médicament dont le nom m'échappe. L'essentiel étant que ça fonctionne.
Cependant, la Terre ne tourne pas rond. Les températures se sont emballées. Il y a des millions de migrants sur les routes. Il est difficile de se trouver de quoi à boire et à manger en plusieurs endroits du globe. Ici, on s'engraisse et s'empiffre tant bien que mal. Tant qu'il y aura des patates, de la sauce et du fromage le Québec survivra...
Tout a changé. Je ne me reconnais plus dans le monde de 2022.
Bien sûr, le sens de la communauté s'est amélioré. Il fallait affronter de grands périls pour nous retrouver ensemble. Mais la nature humaine étant ce qu'elle est les procès ne sont souvent que des manières de s'approprier une partie des privilèges d'autrui. Qui joue à l'ange fait souvent la bête. Il fallait bien sûr s'y attendre. Les nouveaux apparatchiks font autant chier que les anciens. Je ne serai donc jamais un homme de parti...
Une chanson n'arrête pas de jouer en ce moment: «Poum! Poum! Touin! Touin! J'ai mis mes mitaines!» C'est une chanson absurde. Tout le monde l'aime. Sauf moi.
L'eau commence à être salée dans le fleuve au niveau de Donnaconna. C'est du jamais vu. La Basse-Ville est régulièrement inondée à Québec.
Il pleut tout le temps. Il ne neige presque plus. C'est humide et bourré de fines particules de pollution.
Heureusement que la papetière Kruger a fermé ses portes à Trois-Rivières. On parle de rétablir la plage du port jusqu'à Pointe-du-Lac, avec des tours à condos. On se demande qui va les faire ses tours. Tout le monde est vieux et malade autour de moi.
Il est aussi question de démolir l'autoroute 755 qui divise et pollue la ville depuis trop longtemps. La circulation automobile y est interdite pour freiner la propagation des virus et des bactéries qui se propagent avec la pollution. Pour le moment elle est devenue une vaste voie pour les cyclistes et les piétons. Certains y plantent des arbres. Voire des tomates. Le monde va mal mais ce genre de projets me donne un peu d'espoir en l'avenir...
Bon, je te reviendrai plus tard cher journal.
Je vais gratter un peu ma guitare pour oublier cette sale époque.
Puisse la lumière avoir raison des ténèbres...
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