lundi 1 juillet 2019

Kanata Thé

J'ai connu des tas de bonnes personnes, de Vancouver à Halifax, en passant par Terre-Neuve et le Labrador, les Grands Lacs, le Yukon et Wawa (Ontario).

Très peu m'ont fait sentir que je les dérangeais en tant que francophone ou Québécois.

Ils me demandaient parfois ce que le Québec voulait vraiment et, franchement, c'était d'autant plus le cadet de leurs soucis qu'ils n'y comprenaient rien.

J'ai vécu et travaillé en anglais. J'ai ressenti un tant soit peu ce que c'était que de vivre parmi des gens dont tu ne fais que baragouiner la langue. J'ai commencé par travailler dans un atelier de fabrication de supports de bois pour l'entreposage. Le travail était éreintant. Douze heures par jour du lundi au samedi avec un pistolet à clous contenant cinquante livres de pression. Je m'y serai fait des bras solides, croyez-moi.  Pour ce qui est de la communication, on y allait par signes plus souvent qu'autrement parce qu'on n'entendait rien avec nos protèges auditifs. Il n'y avait plus d'obstacle de la langue, sinon pendant les pauses où mes camarades se moquaient de mon fort accent de Frenchy.

-You sound like Jacques Cousteau when you speak man! It's so funny... Come on Frenchy! Talk again! Arf! Arf!

-Ail ham guelade tout mite yiou.

-Arf! Arf! Arf! Jeez! Jaaacques Cousteau's speaking! Arf! Arf!


***

Où veux-je en venir?

À ceci que j'ai vécu dans la méfiance envers les maudits Anglais et que j'ai eus un jour dans ma vie des Canadiens-Anglais en tant que bons Samaritains, lesquels n'étaient pas tant Anglais que Mexicain, Ukrainien, Japonais, Blackfoot, Alouette... Ce qui ne correspondait pas à l'image de l'Anglais orangiste et colonisateur que l'on m'avait enseignée.

Personne ne m'a jamais dit Speak White...

Personne ne m'a craché dessus parce que je parlais français dans la rue, que ce soit à Edmonton ou Regina ou Toronto.

Où veux-je en venir?

Je ne sais pas.

Ai-je seulement le droit ou bien le devoir de ne pas comprendre Speak White?

***

Bref, c'est la Fête du Canada.

Le patriotisme primaire m'indiffère.

Vous ne me verrez pas à la parade.

Mais bon, j'ai écrit un texte sur le Canada, indirectement.

Prenez ça comme des voeux d'anniversaire si ça vous chante.

J'aime toute l'Île de la Tortue et je ne me passerais pas de bons voisins accueillants et solidaires...

Je vous laisse sur le film Rowdyman, un classique du cinéma terreneuvien.

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