mercredi 7 août 2013

Pourquoi le Je m'emmerde

Il convient de revenir une fois de plus sur ce thème qui m'obsède: le suremploi de la première personne du singulier dans la littérature contemporaine.

Je ne me pose pas en juge ni en censeur. Il y a tout un monde entre Une saison en enfer de Rimbaud et ces récits sans consistance. Des récits qui se perdent dans la bouillabaisse d'un je sans intérêt et d'autant plus narcissique.

Rimbaud avait du vécu. Il y avait de la poussière sous ses semelles. Ses «rinçures», comme il le dira plus tard de ses poésies de jeunesse dans son périple de marchand d'armes en Arabie, n'avaient pas à la base un je niais ou complaisant.

Le je rimbaldien est sublime.

Par contre, la surabondance du je sur Facebook me fait disjoncter. C'est du vide.

Et la littérature n'a pas à imiter le vide selon le culte que je lui porte.

***

Toute une littérature s'est bâtie sur le je au vingtième siècle et je ne prétends pas pouvoir y mettre un terme.

Ce je, en bout de ligne, mène à une impasse. Rien de grand ne sortira de ces mousses de nombrils.

C'en est assez de ce climat perpétuel de psychothérapie, d'estime de soi et autres fadaises de petits je tourmentés par des niaiseries.

On finit par avoir envie de trouver de l'os sous les chairs lasses et flasques des scribes tourmentés par leurs madeleines ou bien leurs amours malheureuses.

On finit par éprouver un grand besoin de sensualité qui ne peut être comblé qu'en délaissant cette littérature de collégien qui ne déconnecte pas de sa petite personne en voie de mollesse cérébrale.

Le plaisir des sens est mieux servi par Tchekhov et autres écrivains qui connaissent l'art de faire passer leur personnalité au second plan. Parler des autres, c'est aussi parler de soi, mais c'est moins emmerdant pour le lecteur. Ça lui laisse le loisir de rêver et de s'amuser. Bref de se divertir.

Oui, je l'avoue, la première personne du singulier m'emmerde en littérature. Il y a bien quelques exceptions, mais règle générale le je ne produit que des oeuvres soporifiques.





2 commentaires:

  1. tu nous fait chier dès que tu l'ouvres.
    t'es mieux muet et contemplatif.

    t'es-tu pas compris toi-même ?

    dans l'espoir qu'on se revoit oupa :

    https://www.youtube.com/watch?v=V-hBuxMcUjg

    bise à ton aplomb

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  2. Jean Con, qui ça NOUS? Tu parles de toi à la première personne du pluriel maintenant, comme un monarque à la con?

    Pour ce qui est de mon silence, il s'achète facilement pour 15 euros la seconde.

    Dans l'espoir qu'on se vomisse l'un l'autre ou pas.

    Essence sans plomb.

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