vendredi 13 février 2009

Bipbip et rebip!

Le gouvernement du Québec lutte contre le ralentissement économique de diverses façons. L'une des plus drôles est sans doute de diffuser une pub à la radio où le bip des produits enregistrés à la caisse se confond avec le bip d'un moniteur cardiaque.

Plus le bip ralentit, plus on se dit que le patient va mourir, n'est-ce pas?

Alors bippons, plus vite encore, bipbip et rebip, haha, au fond Léon, achetons tout ce que nous voyons, remplissons nos chars d'essence et privons des continents entiers de riz ou de farine pour que ça bippe ici, bipbip et rebip, plus vite.

Le riz et la farine, c'est pour nos chars, au cas où il manquerait d'essence.

On a qu'à tremper tout ça dans le sucre quelques jours et l'auto va quand même démarrer au quart de tour si le pétrole vient à manquer. Bipbip et rebip. Et fuck le reste. Fuck les arbres. Fuck l'eau. Fuck la faim en Afrique. Fric, fric, fric. Bipbip et rebip.

Surconsommer c'est exister. C'est le message que m'envoie le gouvernement du Québec: bipbip et rebip!

Et là, ne venons surtout pas faire les rabats-joie avec nos théories gauchistes sur les changements climatiques, le capitalisme sauvage, les droits des animaux et des personnes... Nous, je veux dire, vous et moi, enfin si vous vous reconnaissez dans ma saute d'humeur.

Bipbip et rebip.

Tout pour l'auto, rien pour le prolo.

Tout pour le char, rien pour les plaignards.

Il faut que ça bippe. Il faut que ça fume. Il faut que ça brûle, brûle et brûle encore.

C'est la vente à tout casser! Tout doit être liquidé, liquéfié, transformé en jus pour char. Tout! Hostie! TOUTTE!

Vos shorts vont y passer. Et votre pain quotidien aussi.

Roulons, bêtement, comme des caves, bipbip et rebip, à la caisse plus vite que jamais, comme si la vie dépendait essentiellement de bips et que tout passait par ce qui désaltère la machine.

Bipbip et rebip. Morale de caves.

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