samedi 28 février 2009

La théorie du bing bang (sic!)


-Moé, en c'que c'est que j'pense du monde, ben j'dis qu'i' a eu un genre de bing bang mettons, un bing bang où toutte c'que c'est qui existe de force dans l'univers était comme qui dirait concentré en une seule place de l'univers vide pis frette. Pis un moment donné, ç'a faitte bing bang toé chose, ç'a explosé pis le monde y'est passé de vide à ben plein, comme de la vapeur qui se transformerait en eau que j'dirais moé là, si j'me fie à c'que j'ai entendu à Découvartes. T'écoutes-tu ça Tom, Découvartes, à Radio-Canada? C'est bon en crétak Découvartes. J'écoute tout l'temps ça moé, tous 'es dimanches.

-Non. Écoute pas à 'a tévé moé. Jamais. Tu l'sais ben Raynald. J'su's toujours icitte au bar. Pis le dimanche c'est ma game de dards.

-Ben sûr... Ben moé j'te dis Tom que l'bing bang c'est en c'que c'est l'temps y'où c'que c'est où toutte est pogné en mottons, comme un gaz dans une bombone de propane. Tu t'souviens d'Raymond quand qu'i' a sauté l'an passé avec son barbéquiou? Ben, ça c'est comme qui dirait l'bing bang. Paf! Ça saute toé chose pis les steaks revolent avec les p'tites patates en robes de chambre! Bing Bang! Paf! Pis ayoye don'! Pis ton barbéquiou tu y penses p'us pantoute. Tu vas t'acheter des chips au dépanneur ou tu t'fais livrer d'la pizza. Ben, l'bing bang c'est pareil. En seulement qu'i' 'a pas d'dépanneur pis qu'la pizza arrive tout l'temps frette à cause des années lumiere pis toutes sortes d'affaires de même.

-Veux-tu ben m'dire y'où c'qu'tu veux en v'nir avec ton hostie de Bing Bang Raynald?

-J'en viens à t'dire que j'ai pas compris pourquoi l'infini commencerait que'que part... Pis l'bing bang, ben, c'est comme pour le barbéquiou de Raymond. Y'a sauté, ben sûr, mais y'avait ben d'autres choses autour: des arbres, des maisons, des postes de police, des pancartes d'arrêt-stop, toutes sortes d'affaires de même...

-Ouin pis?

-Ben l'bing bang c'est p't'être rien qu'un bing bang parmi des millions d'autres, partout dans l'cosmoze. E'l'cosmoze c'est grand en batêche pis c'est pas vra' qu'on va finir par en vouère le boutte! E'l'cosmoze, c'est comme dans Star Trek, Tom, ça 'a pas d'limites. C'est infini. Pis l'infini, ben, ça s'mesure pas.

-Y'où c'est qu'tu veux en v'nir avec ton bing bang toé là?

-J'veux dire qu'i' 'a pas juste les barbéquious qui sautent, ça saute partout à tous 'es jours, n'importe quand. Ça fait qu'i' a pas juste rien qu'un bing bang comme de raison, mais tout plein, tout l'temps, pis même que l'temps existe pas Tom! Le temps, là, c'est comme pour le gars des vues... C'est une image, un fake, une idée qu'on s'fait rien qu'pour nous autres, parce qu'on est des crottes de nez dans l'cosmoze. Y'a j'sais pas combien d'étoéles dans l'ciel, maudit étole, mais on sait qu'on est pas tant qu'ça d'humains. C'qui fait qu'on a l'temps de se conter des pipes entre nous autres. Mais en seulement que y'a eu ben des bings bangs dans l'cosmoze, depuis toujours parce que le temps c'est bon rien qu'pour nous autres. L'infini ça s'mesure pas Tom. L'infini c'est ben qu'trop grand.

-Boés don' ta bière Raynald! Pis arrête don' de t'casser 'a tête 'ec des niaiseries. E'l'bing bang! Qu'est-cé qu'tu vas charcher là toé don'!

Raynald avala une autre gorgée de bière, sans mot dire. Il contempla une tache de moisissure au plafond. Puis il passa à un autre sujet.

-Pis, comment c'que ç'a été votre game de dards dimanche passé?

-Ah! là! Parle-moé z'en pas! C'était l'fun en tabarnak! Raymond était là pis Gilles le facteur, Henri, Georges... Toutte la gang. Henri y'a faitte j'sais pas comment d'boulezaille pis moé ben j'ai gagné trois games. On va faire un tournoi dans un mois... Ça t'tente-tu d'embarquer? Hein?

-Ça s'rait quand?

-Un dimanche soir.

-L'dimanche soir j'peux pas. J'écoute Découvartes.

-Ah toé pis tes hosties d'bing bang pis tes cibouères d'îles Galope-à-gosses!

-Tu d'vrais t'cultiver Tom! E'l'cerveau c't'un muscle! Faut que tu l'entretiennes itou!

2 commentaires:

  1. le bien-être, c un peu faux.
    et donc, le mal être, qui vient de l'idée du bien être, c niké à l'avance.
    on lui laisse juste sa chance d'exister, hmm ?

    http://www.dailymotion.com/video/xkxj7_fernand-raynaud-allo-tonton_fun

    en même temps, y'a ça :

    http://www.dailymotion.com/video/x11n5j_john-lennon-give-peace-a-chance_music

    le truc, c'est qu'à partir du moment ou en prend une décision, c niké, mébon, on en revient à l'amour, si tu veux... et donc, c sacré. pas touche. et donc, vais me faire un sandwich, en pensant à tous ces enfants qui crèvent, comme là :
    http://www.dailymotion.com/video/x7ym4b_massacre-a-gaza-appel-au-boycott_news

    RépondreEffacer
  2. moi, c'que je pense du monde, ben c une petite meuf, tranquille, qui la ramène pas avec ses théories du "sensàtouça", et avec qui je serais tranquille, dans le "sensàtouça", au milieu des herbes qui poussent, de la conscience qui émerge et surtout, du refus de comprende, parce que la maladie, elle vient de là à mon humble avis.
    puis après, elle me ligoterait au pied du lit, mais juste pour déconner. et après, on irait dans le garage au sous-sol, et on trouverait des perles, des chemises, des journaux de l'autre temps accouplé au notre. elle dirait :
    - tain, si tu savais te rejoindre à nous...
    et je répondrais
    - ben viens me chercher...
    l'amour, c ça ki mouve.

    RépondreEffacer